LA MONTEE DU NIVEAU DES
OCEANS
La montée du niveau des mers est bien une réalité, très préoccupante à laquelle nous devons faire face, mais, à titre d’introduction, donnons la parole à un spécialiste, Alain Retière, directeur du « climsat* » à Brest, centre d’analyse par satellite de la vulnérabilité des territoires au changement du climat.
- La montée des eaux : phantasme ou réalité ?
« C’est tout sauf un phantasme. C’est une conséquence directe du réchauffement climatique, de l’activité de l’homme occidental, essentiellement depuis la révolution industrielle. Pour faire court, la consommation effrénée d’énergie fossile détraque les climats en libérant du carbone. Toutes les régions ne sont pas affectées de la même manière, mais personne n’échappera à la nécessité de s’adapter. »
-Face à un tel phénomène planétaire la responsabilité individuelle a-t-elle un sens, les actes de chacun un impact ?
« Se poser la question est urgent. Collectivement et individuellement, un changement radical doit nous permettre de maintenir les risques à un niveau acceptable, avec + 2 ° d’ici à 2030 ; si rien n’est fait,+ 6° à la fin du siècle c’est vraisemblable. Cela veut dire inéluctablement un théâtre de cataclysmes planétaires et des conflits majeurs.
-Océans, atmosphère et circulation thermohaline :
Des chiffres : il y a 2,45 fois plus de mer que de terre à la surface du globe, soit 71 % de surface, ce qui représente 1,322 milliards de kilomètres cube d’eau. La profondeur moyenne des océans est de quatre kilomètres, ceci ne représentant que la 1,1675ème partie du rayon du globe, avec de très fortes différences, soient disparités de profondeur. Ce n’est pas un bassin homogène. Il faut considérer les océans et l’atmosphère comme deux vecteurs en interaction permanente, une énorme machine thermique fonctionnant à l’énergie solaire. Les gaz à effets de serre, induits par l’activité humaine, et en augmentation, accroissent la conservation de la chaleur dans l’atmosphère et donc dans les océans. Plus les masses d’eau sont chaudes et plus elles se dilatent, entraînant automatiquement une montée des eaux. Ceci a pour effet aussi de perturber les courants : les courants de surface, comme le Gulf Stream, et ceux des profondeurs, ceci étant nommé « la circulation thermohaline », qui brasse les océans à très grande échelle à partir de masses d’eau aux températures et à la salinité différentes. La hausse de température influe sur tout le système.
La montée du niveau des océans, due à l’effet de serre a bel et bien commencé, provoquant déjà des déplacements de population, plus communément appelés « réfugiés climatiques ». Le premier village au monde à avoir été déplacé s’appelle « Lateu », une centaine d’habitants dans l’archipel de Vanuatu : c’était en août 2005. Auparavant, dès 2001, un accord était conclu entre l’état de Tuvalu et la Nouvelle-Zélande dans la Pacifique pour que cette dernière accueille les onze mille habitants de Tuvalu. Vingt pour cent du Bengladesh devrait à terme être recouvert, dans le delta du Gange, ce qui suppose le déplacement de quelques quinze millions d’habitants. Le sel marin va rendre stériles des terres actuellement très fertiles. La montée des eaux est bien là, y compris en France. En mars 2008, à l’occasion d’une tempête coïncidant avec un fort coefficient de marée, la côte à la pointe de Graves, au sud de Lorient, fut submergée par la mer. Certes la montée des eaux est lente et progressive mais elle peut parfois, à la faveur de conditions propices, se faire brutalement. C’est pourquoi il faut anticiper les phénomènes climatiques en cours et se donner tous les moyens pour les endiguer. Plus les gouvernements se montreront actifs dans ce sens et mieux nous y arriverons.
Mutualiser les moyens pour agir plus efficacement :
A l’échelle de la planète, la mise en commun des moyens scientifiques et technologiques s’est amorcée.
« Climsat » à Brest anticipe sur l’évolution des climats au niveau des régions dans les décennies à venir.L’objectif d’Alain Retière et de son équipe est de fournir des données prévisionnelles pour agir dès aujourd’hui. De nombreux pays se penchent aujourd’hui sur leurs plans climats territoriaux , au rang desquels on compte l’Uruguay, l’Albanie, le Sénégal, l’Ouganda, l’Algérie. Il faut savoir anticiper dans l’action pour ne pas avoir à dépenser plus tard.
On estime qu’un Euro investi aujourd’hui permettra d’éviter d’en dépenser sept fois plus en pertes consécutives aux crises climatiques à venir et à leurs conséquences. La communauté internationale est mobilisée. En 1988 le G7 d’alors, à la demande d’organismes d’observation du climat et de l’environnement a créé le GIEC : « Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat ». C’est un panel international d’experts qui coordonne et synthétise des travaux de recherche menés dans des laboratoires du monde entier. ( Son site : www.ipcc.ch ). Le GIEC est toujours aujourd’hui à la proue de l’observation sur ces questions, et ses résultats, forcément, sont l’objet de controverses. ( Toute vérité se trouve contestée en un premier temps ) . Ainsi a-t-il annoncé une accélération de la montée des eaux, soit :
1,5 mm par an au XXème siècle et 5 mm au XIXème siècle.
Le phénomène de la montée du niveau des mers s’explique par la dilatation mécanique des masses d’eau plus chaudes, beaucoup plus que par la fonte des glaciers et calottes glaciaires. Tout ceci n’étant que pure mécanique il devrait être facile d’y apporter un remède purement mécanique, ce qui déjà nous rassure, mais l’adoption de ce remède passe par un éveil de conscience et des choix à assumer au plan individuel et collectif.
Patrick Jakubowski
* Le site de « Climsat » : www.climsat-brest.org
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La pomme , pluri-millénaire, est un bienfait de la nature : apprenons à l'apprécier pour tout ce qu'elle nous apporte.
Parmi les retours à l'évidence de ce qui fonctionne dans la nature, l'action des vers sur l'humus est à retenir particulièrement car, parmi ses conséquences bénéfiques, il y a aussi la captation du CO2 de l'atmosphère . Une solution naturelle à un problème global.