LE CORPS , L’ESPRIT , L’AME.
Le corps :
En ce monde de formes diverses on peut distinguer trois catégories : les formes minérales, les formes végétales et les formes animales dont, par défaut, nous sommes car nous nous distinguons par de nombreuses caractéristiques des simples animaux.
En ce monde de formes diverses nous sommes représentés tout d’abord par un corps. Visuellement, auditivement, tactilement, nous sommes pour les autres un élément matériel doté de mobilité, auquel on associe un nom et un prénom. Ceci est une vision schématique parce qu’il est clair que nous sommes aussi, souhaitons-le, un peu plus que cela. Nous sommes un corps c'est-à-dire une forme humaine parmi d’autres, un élément de vie autonome qui n’est responsable ni de son existence, ni de la manière dont il est fait, un « quelque chose » qui est censé se gouverner et s’administrer librement. Ce corps jouit, à priori, d’un fonctionnement parfait, sauf exception due à l’hérédité ou aux accidents de parcours. Nous pouvons constater qu’il est équipé de tout le nécessaire pour faire face à une complète autonomie au sein de la grande nature. Il est une forme de vie sophistiquée, la plus haute certainement sur cette terre, l’aboutissement d’une longue évolution où l’on peut croire, si nous le choisissons, qu’un dessein intelligent est à l’œuvre en filigrane derrière les transformations successives qui ont permis notre apparition.
Le corps matérialise notre identité, au-delà de la personne que nous avons choisi d’être, humainement et socialement. Au regard des autres, au regard de la société, au regard de l’état-civil c’est le corps qui représente l’existence, c’est le corps qui impose le constat de l’existence d’un individu, quelque soit la couleur de sa peau, son origine, ses croyances, ses choix..... ( Sur notre carte d’identité doit figurer la photo d’une partie de notre corps, la tête vue de face : le visage. Il est à noter que le visage représente la personne bien plus que toute autre partie, beaucoup moins originale parce que beaucoup moins typée et typifiée. )
Le corps c’est la mécanique dont l’esprit se sert pour exécuter des tâches, mener à bien des projets, construire et vivre dans le monde matériel et intellectuel. Le corps c’est cette forme fugitive qui déambule dans le monde des apparences tout en se métamorphosant au fil du temps pour arriver à ne plus laisser de lui qu’une trace, un souvenir de son passage, signe que son existence se prolonge dans la mémoire des vivants, par le fait qu’il fut palpable et tangible pendant une certaine durée.
L’esprit :
L’esprit c’est le centre de gestion, centre opérationnel de coordination et d’évaluation. Il est le centre tout court, centre d’appréciation de toutes choses environnantes, centre de décisionnement et de planification, ayant capacité à : anticiper, construire, imaginer, mettre en application, ralentir, accélérer, arrêter quand c’est nécessaire. L’esprit, nommé aussi mental, est censé gouverner, administrer, c'est-à-dire produire de l’intelligence pour faire face à toute situation existentielle, toute problématique de survie, petite ou grosse, appelant réponse de sa part.
L’esprit c’est surtout l’intellect et l’on pense alors à ses capacités d’adaptation et d’analyse, à son aptitude à la fluidité pour pénétrer tout problème et le résoudre, à ses ressources de calcul et d’investigation pour parvenir à ses fins. L’esprit, fin limier, peut aller très loin dans la recherche de solutions tant qu’il est soutenu, porté par la volonté qui le guide, celle de son maître, le « moi », dans son désir perpétuel de prolongement et de renforcement ; l’esprit, ordinateur de bord, est au service de son utilisateur pour créer en permanence une continuité transcendée du présent dont il est le géniteur pour l’avoir fomenté dans le passé.
L’âme :
Définition : « principe de vie et de pensée de l’être humain, partie essentielle de quelque chose. » L’âme c’est l’efflorescence de la sensibilité ; c’est la capacité à percevoir le monde par le biais du ressenti appréciatif qui conduit aux sentiments. Elle est le « moi » réalisé à travers sa capacité à ressentir/aimer poussé à son paroxysme.
C’est le plaisir d’être soi en totalité :
L’âme ne peut vivre qu’à partir de ce que l’on éprouve, et ce que l’on éprouve provient du cœur, cette capacité que nous avons d’aimer plus ou moins, c’est-à-dire de donner son amour et d’en recevoir.C’est le plaisir d’être soi en totalité et ce plaisir ne peut être atteint que par cette propension à éprouver/atteindre des formes de bonheur et de plénitude plus ou moins fortes.
« L’ âme existe, pour le moins, à l’état embryonnaire et il nous appartient de la fortifier en voulant agir, se positionner de manière aimante aussi souvent que c’est possible. ( Les occasions sont nombreuses.) A savoir que nous sommes habités d’un principe de vie qui ne demande qu’à se développer pour peu que nous le lui permettions. Il s’agit d’abord d’en avoir conscience et ensuite de faire les choix qui conviennent pour amplifier un état intérieur basé sur l’ouverture de cœur et le don de soi. Et ce ne sera en aucun cas une création artificielle, ( sauf si elle se fait d’une manière disproportionnée par rapport à nos capacités du moment ) car ce principe de vie est consubstantiel de ce que nous sommes en tant qu’humains.
Nous sommes tous équipés de cette disposition de par le vœu du principe qui nous engendra : en langage monothéiste on parlera de la cause unique et originelle. En langage moins orienté on peut parler « d’être suprême, de grand architecte, de grand horloger ou, plus simplement, du créateur ». ( En dernier lieu et de manière pudique le terme de « nature » peut aussi faire l’affaire. )
C’est un état de fait à accepter : nous sommes du monde sensible avant toute chose. Nous en provenons et avons tout intérêt à y rester car ce monde est derrière les apparences la trame de la réalité.
Pour conclure et résumer on peut dire que le corps nous sert à nous mouvoir et œuvrer dans le monde matériel, guidé par l’esprit qui lui, analyse, planifie, englobe, et tout ceci pour le plus grand profit de notre être en développement, appelé aussi âme, le principe de vie sous-jacent qui nous étaye.
PATRICK JAKUBOWSKI
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