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                                                         LE  MONDE  DU  TRAVAIL

                   

                    « Si les hommes étaient assez malheureux pour ne s’occuper que du présent, on ne sèmerait point, on ne bâtirait point, on ne planterait point, on ne pourvoirait à rien : on manquerait de tout au milieu de cette fausse jouissance. »            

                                                                                    Voltaire,    lettres philosophiques.

 

 

              Depuis toujours mais plus précisément depuis le «  néolithique  », période de l’évolution où l’homme,  jusqu’alors nomade, s’est sédentarisé, le travail, réalisation de tâches, œuvres et ouvrages, nous accompagne comme une nécessité, un besoin ou une envie, en tous cas comme l’extériorisation ou manifestation d’une énergie créatrice trouvant son application en des domaines très diversifiés et parfois très éloignés les uns des autres. Il suffit de penser au travail manuel ou physique et au travail purement intellectuel.

            Par opposition à l’inactivité ou à l’oisiveté le travail prend tout son sens en tant que valorisation de la personne, où chacun va se trouver appelé à participer à hauteur de ses compétences à la vie collective, se définissant ainsi dans une relation d’appartenance et d’apport : réciprocité de services où l’individu amène à la société sa quote-part de contribution active en échange de laquelle il reçoit dividendes et lien social, avantages et considération .

           L’homme sans travail n’est rien car isolé et dépourvu de tout rôle à jouer ; l’homme au travail trouve la justification de son existence aux yeux d’une société systémique où la fonctionnalité et l’efficacité sont promues au rang de valeurs premières. L’homme sans travail est soupçonné de ne pas savoir, pas vouloir trouver sa place au sein du concert des échanges nommé « activité économique ».Le problème central de ce système est qu’il n’y a pas assez de travail pour tout le monde et la raison en est que ceux qui ont la charge de l’organiser le robotise ou le délocalise par souci, non pas de rentabilité mais de plus grande rentabilité. Cette thématique est maintenant connue de tous pour s’exposer à la une de la presse à intervalles réguliers. Reste que chacun doit s’évertuer, malgré les embûches, à trouver un emploi car il en va de la survie matérielle et de l’équilibre général de la personne. C’est à ce niveau que le travail doit être considéré comme étant plus que l’occasion d’une rémunération : ce devrait être un droit inscrit dans la constitution puisqu’il est évident qu’il est synonyme d’intégration et de valorisation, deux choses dont nous ne pouvons nous passer.

           Le travail est un épanouissement  ou devrait l’être s’il est consenti, accepté et désiré. Dans ce cas-là il sera aussi, bien vécu, s’il est bien organisé c'est-à-dire si les conditions le gérant prennent en considération les capacités des personnes le réalisant. La capacité de concentration et d’efforts physiques connaît des limites dont il faut tenir compte. Il en résulte l’aménagement du travail en tranches horaires : ce n’est pas parce que le travail est reconnu comme un bienfait qu’il faut le pratiquer en dépit du bon sens et excessivement. Le travail est un épanouissement parce qu’il nous permet de concrétiser, par notre implication dans la société, nos élans créatifs et notre besoin de vie collective. A ce titre il nous permet de sortir de l’esseulement causé par son absence. A défaut d’être aimé il nous permet, si possible, d’être apprécié pour ce que l’on fait et pour ce que l’on est . ( Le regard des autres joue un rôle non négligeable dans l’appréciation que l’on peut avoir de sa personne. )

           Le travail produit une émancipation parce qu’il nous confère de l’autonomie et donc de la liberté. Ceci peut être particulièrement apprécié des femmes, dans leur désir de reconnaissance et d’égalité, elles que les sociétés ont toujours eu tendance à reléguer à des tâches ménagères et domestiques, quand ce n’est pas une assignation pure et simple, dans certaines cultures seulement. Heureusement nos sociétés évoluent et admettent de plus en plus les femmes à des postes de responsabilité ou fonctions tenues traditionnellement par des hommes.         

 Les citoyens dans leur ensemble sont toujours reconnaissants envers la société si celle-ci leur permet l’égalité et un traitement décent, ce qui produit en retour une vie publique plus dense et plus animée, garante d’harmonie et de paix sociale.Par et dans le travail, les acteurs de ce dernier peuvent évoluer individuellement par l’acquisition de savoirs et de techniques ; par l’obtention d’une meilleure qualification professionnelle tout travailleur augmente son pouvoir d’attraction et de réalisation, ce qui le conduit à être mieux apprécié et voire recherché sur le marché de l’emploi : on peut y voir là le déroulement normal d’une carrière où un individu se pourvoit en compétences en vue d’une compétitivité accrue. Il y a donc possibilité d’évolution et élargissement souhaitable car qui pourrait comprendre que l’on «  garde ses lumières sous le boisseau » alors qu’elles peuvent rayonner plus largement ? N’est-ce pas là aussi la continuité d’un épanouissement d’esprit où chacun trouve sa part dans l’accroissement de ses aptitudes et de ses pouvoirs ?

           Plus largement le travail donne un sens à la vie : parce qu’il représente un effort continu dans le sens de services rendus, de productivité soutenue, d’intentionnalité positive à l’égard des autres.Il offre un axe conducteur signifiant, à suivre sans discontinuer, ce qui représente, saisi de l’extérieur et globalement, la constance et la persévérance d’une volonté constructive dans le temps. D’un point de vue personnel ce peut être aussi, selon la façon dont il est vécu, un don de soi, un sacerdoce c'est-à-dire la consécration de son énergie à une œuvre ou à ce que l’on considère comme étant une priorité à soutenir. Ex : la défense de l’environnement.

          Tout travail appelle à être encadré, régi par des règles et donc considéré comme un monde en soi que l’on règlemente car on ne peut le laisser sans contrôle. Il est  avéré qu’une approche rationalisée est nécessaire pour éviter un certain nombre de dérives qui lui porterait forcément préjudice comme ça a pu être ou peut encore être le cas de nos jours en certains endroits : exploitation des enfants, absence de jours de repos, journées trop  longues, absence de congés. Il est nécessaire de le réifier* ( chosifier ) comme tout ce dont s’empare l’esprit, pour mieux le gérer et lui assurer une viabilité et une pérennité. Rappelons que le travail est au service de nos vies ( même s’il peut en être l’exhaussement ) et non le contraire, ce qui permet qu’il nous reste du temps libre pour d’autres préoccupations, comme la vie de famille par exemple.

            Le travail doit être considéré comme une des conséquences de notre existence, inéluctable, imparable, obligatoire comme l’est le besoin de se nourrir par exemple. C’est la canalisation de la force créatrice qui nous habite et qui se traduit par l’expression dans le concret de ce «  besoin d’être  » qui nous tenaille. Outre le fait qu’il attire sur lui fantasmes et convoitises, il nous est consubstantiel, ce qui nous interdit de le déconsidérer ou de le sous-évaluer dans le débat social. « Chacun a droit à un travail » c'est-à-dire à une place et juste place dans la société des hommes ; c’est un mot d’ordre général partagé malgré le fait qu’il reste sur la touche un grand nombre de personnes qui s’en trouvent dépourvues.

                 Souhaitons leur et souhaitons nous que nos sociétés évoluent favorablement vers plus de partage pour garantir à tous ce que le travail apporte : la base indispensable à une vie normale.

                                                                                                 PATRICK  JAKUBOWSKI           

                                                                                                                                 

   *  Réifier : v.t.  ( latin. Res, chose, et facere, faire ).  Opérer une réification.

  

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