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    L'ENQUETE :

                                 Huile de Palme : la polémique                                               

 

Petit rappel : L’huile de palme est issue de la pulpe des fruits du palmier à huile originaire de l’Afrique de l’Ouest ( Bénin – Côte d’Ivoire – Cameroun ) cultivé en Afrique et en Malaisie  pour ses fruits dont on extrait des corps gras à usages alimentaire et industriel. C’est la matière grasse la plus utilisée aux quatre coins de la planète tant son rendement est juteux, sa consistance épaisse séduisante à l’industrie agro-alimentaire et sa résistance à la cuisson parfaite. En outre, le palmier à huile procure deux types d’huile ainsi que du tourteau :

L’huile de palme brute est le produit végétal le plus riche en béta-carotène ( provitamine A, précurseur de la vitamine A et anti-oxydant ), ce qui lui donne une teinte jaune orangé à rouge selon sa concentration en caroténoïdes. La cuisson lors du conditionnement du produit détruit ces molécules : elle devient blanche après avoir bouilli plusieurs minutes ; sa richesse en acides gras saturés la rend alors semi-solide, d’où son intérêt pour les industries alimentaires,( son point de fusion se situant entre 35 et 42°C ), mais aussi, hélas et par conséquence, sa nocivité pour la santé ! Ce procédé que l’on nomme « hydrogénation » prolonge la conservation du produit et lui donne une bonne consistance. Donc, afin de donner plus de consistance aux huiles en général et pour en prolonger la conservation, on a inventé l’hydrogénation, un procédé industriel qui modifie la configuration des molécules d’acides gras insaturés et qui n’est pas sans effet sur notre cœur et nos artères !                   

  L’huile de palme est utilisée depuis longtemps dans les pays producteurs originels, dans la cuisine africaine, au Bénin, au Cameroun et en Côte d’Ivoire. Non raffinée et non traitée, elle est riche en vitamines A et E. C’est une alternative au beurre et aux graisses végétales hydrogénées. Cependant, la consommation d’huile de palme traitée doit rester mesurée car sa composition est trop riche en acides gras saturés (50%). Utilisée par les industriels pour des cuissons à hautes températures, elle peut générer de l’acrylamide, contaminant nocif (dû à la cuisson de l’amidon) que l’on retrouve dans des produits industriels tels que les chips ou les céréales du petit déjeuner. Elle est omniprésente dans notre alimentation : biscuits, soupes, chocolat, fruits secs, chips, mayonnaise, plats cuisinés, laits infantiles, sardines en boîte, bouillon de poulet instantané, sauce tomate, glaces…

En magasin, il faut prendre le temps de décrypter les étiquettes( emporter des lunettes !). La mention« huile végétale » correspond presque toujours à de l’huile de palme. Les fabricants n’ ont pas l’obligation de préciser le type d’huile utilisée. Autres appellations récurrentes à éviter : « Matières grasses végétales » ; c’est une appellation derrière laquelle se cache un mélange d’huiles, dont l’huile de palme (qui devrait d’ailleurs se nommer « graisse de palme » ! ).     

Cependant l’huile de palme s’avère être un désastre écologique et social dans les régions du monde qui ont consacré une grande partie de leur territoire à sa production intensive, en Malaisie et en Indonésie :

A propos de la perte de biodiversité, une campagne de sensibilisation sur internet, nous propose le film Green en salles ; l’« héroïne » est une femelle orang-outang, victime de la déforestation et de la surexploitation des ressources naturelles dont la finalité est la production d’huile de palme. Plus d’info : www.greenthefilm.com  

Greenpeace a lancé également en mars dernier une campagne pour dénoncer l’utilisation par certaines grandes marques d’huile de palme dans la fabrication de barres chocolatées. La vidéo choc s’intitule « Have a break ? » sur le compte officiel YouTube de l’association de défense de l’environnement. Plus d’info : http://www.greenpeace.org/kitkat  

Des multinationales se détournent de l’huile de palme conventionnelle.

Depuis quelques mois, de grandes entreprises multiplient les engagements envers une huile de palme durable ou renoncent complètement à l’utilisation de cet ingrédient. Depuis la campagne de Greenpeace, la multinationale Nestlé a signé un partenariat avec l’association « the Forest Trust » pour mettre en place une chaîne d’approvisionnement 100% responsable d’ici 2015 et prévenir la déforestation. En France, Casino n’inclut plus l’ingrédient dans ses produits alimentaires, il est souvent remplacé par de l’huile de colza.        

Au fait qu’en est-il d’une huile de palme bio et durable ? est-ce une imposture ?

Dans les années 90, un groupe suisse allié au WWF, cherche à développer une production d’huile de palme durable. Une série de critères définissent la base de lancement de la RSPO ou Roundtable on Sustainable Palm Oil. Les 39 critères établis souhaitent garantir la traçabilité du produit et certifier qu’il provient de plantations qui :

* rétribuent équitablement leur personnel

*interdisent le travail des enfants

*respectent l’environnement ( brûlis et assèchement des tourbières interdits )

*consignent par écrit les droits fonciers des petits paysans locaux

*protègent la faune sauvage ( les orangs- outans principalement )   

Mais la RSPO n’interdit pas l’utilisation de certains pesticides réputés dangereux et ne prévoit pas la protection des forêts secondaires. D’une façon générale, c’est l’organisation même de la RSPO peu ouverte aux ONG et aux peuples indigènes de même que l’absence de transparence de son fonctionnement qui sont en cause.

En Colombie, le groupe Daabon se dit porteur d’une culture biologique durable de palmiers à huile. Le groupe est en vérité un empire et la propriété exclusive d’une famille parmi les plus puissantes de la côte Caraïbe, zone de conflits entre paramilitaires et narco-traficants. D’après certains rapporteurs, la terreur instaurée par les uns et les autres a chassé de leurs terres nombre de communautés paysannes, indigènes et afro-colombiennes. En quinze ans, plus de quatre millions de personnes ont été déplacées et des milliers assassinées. « Il est à craindre que les terres abandonnées ne soient utilisées pour des monocultures destinées à la production d’agro-carburants » dixit Mario Mejia Gutierrez, professeur d’économie en Colombie, ou encore «  en Colombie , la palme, qu’elle soit conventionnelle, durable ou biologique est un projet fondamentalement  paramilitaire financé par les institutions nationales ou par des groupes industriels.

Dans les départements du Magdalena, plusieurs coopératives de petits producteurs reçoivent des aides gouvernementales, à condition de planter des palmiers à huile et de livrer leur récolte au groupe ci-dessus cité.

Les plantations de palmiers biologiques du groupe Daabon n’en continuent pas moins d’être certifiées bios par Ecocert ( Ecocert est le principal organisme français de certification de l’Agriculture biologique ; il est chargé de vérifier l’application de la réglementation européenne )

Vrai ou faux ? La transparence indispensable à la confiance, est aussi l’une des conditions requises au développement d’une agriculture biologique paysanne. Ses principes, en rupture avec le modèle économique dominant, sont incompatibles avec ceux d’une industrie soit-disant bio du groupe Daabon. Peut-on consommer de l’huile de palme bio produite dans la violence ?   

Le cas de l’huile de palme illustre ainsi parfaitement la question de la cohérence de certificats biologiques qui n’incluent pas de critères sociaux, humains et environnementaux  suffisamment ambitieux. L’utilisation de cet aliment pose la sérieuse question de la compatibilité du bio avec des pratiques agro-industrielles orientées vers une logique de pression sur les prix au détriment de la qualité  et du respect de l’ensemble des acteurs d’une filière. Cela se fait avec la bénédiction des gouvernements en place qui ne voient que le rendement à court terme de ces territoires sans se soucier du caractère irremplaçable des forêts et des peuplades qui vivent en symbiose avec elles. De ce maelstrom, il résulte au final une aggravation des rejets de gaz à effets de serre, une réduction dramatique du milieu de vie de nombreuses espèces, une atteinte sournoise à notre santé et le doute qu’une huile de palme bio soit un jour véritablement possible !   

                                                                                                                   Alain Vartes

Vous pouvez consulter les sites suivants :

            www.intelligenceverte.org

            www.novethic.fr

            

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