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La conscience

 

                                               LA   CONSCIENCE

 

              « L’œil était dans la tombe et regardait Caïn . »        Victor  Hugo

 

         Il va de soi que nous sommes « conscience », « une conscience », ce qui pourrait être interprété comme une conscience possible ou « aussi une conscience ». D’un certain point de vue nous pourrions dire que nous sommes uniquement conscience, toutes les autres facultés de l’esprit se trouvant incluses en elle. Par ailleurs, et c’est aussi le but de ces lignes, nous constatons que nous sommes « conscience de la conscience » et voire même « conscience de la conscience de la conscience. »

         Le mot conscience recouvre diverses significations ; du point de vue le plus largement partagé la conscience est la partie de nous-même la plus raisonnable, la plus objective et la plus dépassionnée. Elle nous permet d’approcher tout problème avec le recul nécessaire à une bonne analyse, avec une honnêteté de vue et d’appréciation qui conduit à appréhender la vérité derrière les apparences. Lorsque nous agissons en conscience nous faisons abstraction de toute influence, y compris de celle qui pourrait découler de notre subjectivité : nos inclinations,  nos choix, nos préférences n’ont plus voix au chapitre ; elles doivent laisser place à la recherche et l’émergence d’un point de vue qui se voudra impartial et universel.

         La conscience c’est l’œil de l’Esprit et la voie de la sagesse. Un point de vue en conscience c’est l’intérêt du plus grand nombre ; ce pourrait être la voie de la morale si cette morale prend en compte la totalité de ce qu’est l’homme. C’est l’intérêt du plus grand nombre parce que chacun a intérêt à ce qu’un certain nombre de prescriptions et d’indications soit donné, émanant d’une volonté de bien pour la communauté et pour l’individu.

         Ex : les dix commandements, ou la déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Nous sommes habités par la conscience ce qui a pour conséquence automatique que nous ne pouvons pas et ne devons pas la faire taire car en cas de litige ou de doute elle révèlera le coté positif à écouter.

         « Nul n’est censé ignorer la loi  », cette loi qui fait allégeance en grande partie à un point de vue de conscience qui indique qu’en toute chose prudence est bonne, ce qui permet d’être en conformité avec la loi des hommes ou de la rejoindre dans le cas où nous pourrions en ignorer certains aspects. Cette objurgation nous indique que nous sommes coupables dans tous les cas si nous enfreignons la loi et que l’excuse de l’ignorer ne sera pas retenue. Elle nous indique que le devoir de chacun est d’en prendre connaissance ou de la respecter de façon induite, par la prudence, par l’imitation des autres ou en la devinant. ( intuition )

         La devise républicaine « liberté, égalité, fraternité » en est aussi une émanation directe : la liberté nous oblige à agir en conscience et la conscience nous conduit à reconnaître que nous sommes égaux en droit et que nous devons être fraternels. Le système dans lequel nous vivons nous octroie la liberté dans le cadre des règles en présence. La liberté est notre bien le plus cher car nous sommes conçus pour être autonomes et autodéterminés.

         Elle s’inscrit dans un projet d’humanisme où chacun est déclaré responsable de lui-même et de ses actes devant les hommes et devant Dieu. Tout cela signifie implicitement que tout homme normalement constitué est en mesure d’évaluer lui-même sa conduite, ses pensées et ses actes à la lumière d’une source intérieure de référence que l’on peut nommer : conscience. De toutes façons les lois et règles ne peuvent régir absolument toutes les situations et nombreuses sont celles qui sont à traiter par le truchement de l’analyse et de la réflexion. D’où la nécessité d’instaurer un dialogue avec « la voix haute » en soi pour ne pas rester en deçà de solutions possibles et applicables immédiatement. La connexion à la conscience permet un fonctionnement plus efficace et plus rapide sur tous les plans et permet d’affronter tout problème humain quel qu’il soit, ce qui accroît considérablement nos perspectives et champs d’investigation. Cet aller et retour constant à notre étage le plus haut nous habitue à légitimer nos pensées et notre conduite et nous permet d’y voir clair en toute circonstance. Tout le travail d’une éducation bien menée devrait avoir pour but de permettre à  l’individu en formation de dégager la part de lui-même qui parle en vérité des voies parallèles ou contraires qui la brouillent et l’affaiblissent.

         La conscience est vie :

         La conscience est vie car elle stimule l’intégrité morale et physique. Elle est vie parce qu’elle est un rappel  permanent de ce qui est et de ce qui doit être. Elle est vie parce qu’elle nous place au juste endroit pour agir efficacement en tant qu’humain, parce qu’elle nous fournit un cadre à l’intérieur duquel nous pouvons être nous-même en puissance.

          La conscience est un facteur d’unification et de diversité :

         Elle est un facteur d’unification parce qu’elle nous relie à une norme intemporelle, parce qu’elle indique à tous le ralliement au bon sens et aux valeurs communes et admises comme étant éternelles. Elle nous renvoie à une base normée de respect et voire d’amour pour l’autre ( son prochain ) qui, non seulement ne peut être transgressée, mais qui s’impose comme étant intangible et absolue. Elle nous unit et nous unifie parce qu’elle fait de ceux qui l’écoutent des « consciencieux » c'est-à-dire des personnes éprises de vérité et d’universalité.

       La « conscience publique » c’est la somme des consciences individuelles revendiquant le respect des règles et leur application, honnissant les tricheurs, la tricherie en général même s’il est avéré qu’on la distingue plus facilement chez son voisin que chez soi. C’est elle qui nous conduit à vouloir définir chaque chose en précision ou à approfondir ce qui à priori était vague pour plus de compréhension.

       C’est cette injonction à être tous en accord sur un fond commun, cet appel à être ensemble respectueux du bien public et individuel qui nous unit et donne de la cohésion à l’ensemble.

 La conscience est un facteur de diversité car elle permet à chacun de se révéler selon ses options et tendances dans la mesure où ces dernières sont bénéfiques. Elle fait apparaître des opportunités à saisir, des brèches par où s’engouffrer, des voies à exploiter et nous allons choisir de nous positionner en faveur de l’une ou l’autre ou de plusieurs. Chacun va se former par rapport au domaine d’activité vers lequel il s’oriente, choisi en fonction de dispositions personnelles à valoriser, envies et motivations pouvant se discuter mais restant en dernière analyse à discrétion des personnes. Elle nous indique que nous sommes chacun particuliers même si nous appartenons à une même race. Nous sommes «  uniques et irremplaçables », individualités en développement suivant un cursus qui, même s’il s’apparente à quelqu’autre, reste atypique puisque personnalisé. ( Nous sommes chacun originaux tout en étant reliés aux autres par un certain nombre de critères communs : notre humanité.)

  Nous sommes conscience et nous ne pouvons éviter de l’être tant cette dimension s’impose comme réelle. Sans elle que serions-nous ? Le jouet des influences, des modes, des envies ; pour tout dire les jouets de l’éphémère et de l’impermanence. Elle nous leste et nous octroie une dimension intemporelle, par là même spirituelle.

      Partie intégrante de notre être elle assure notre flottabilité, notre tenue de route. ( « Fluctuat nec mergitur », il fluctue mais ne coule pas.) Il est vrai que nous pouvons choisir de ne pas l’écouter mais elle ne tarde pas à se rappeler à nous d’une manière ou d’une autre. Notre consistance, notre cohérence c’est elle, notre profondeur, notre authenticité c’est elle parce qu’elle nous abstrait d’un monde en mouvance perpétuelle pour nous replacer sur des rails de rigueur. Elle plonge ses racines dans le passé, le présent et nous équipe pour le futur, indifféremment, inexorablement et définitivement. Elle nous unit à nos semblables, à la nature et à l’univers en même temps qu’elle nous indépendantise et fait (veut faire ) de nous des êtres éclairés.

      Dans un monde où tout se transforme et que l’on ne maîtrise pas, face à la multiplication et la mouvance des repères, elle, ne varie pas. Face à des professions de foi nombreuses et hétéroclites, face à des courants d’opinions divers et variés, elle nous offre une planche de salut, une perche à saisir pour une meilleure stabilité intérieure.

      Sachons l’écouter sans désemparer, sans sourciller pour ne plus avoir à tergiverser, louvoyer, atermoyer, et choisir toujours la vie, la vraie comme ancrage définitif.

                                                                                                            PATRICK    JAKUBOWSKI


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