NATURE
MAIS QUE FONT-ELLES DONC EN HIVER ?
( Nos amies les abeilles )
Nos amies, les abeilles, savent parfaitement se défendre des rigueurs de l’hiver. Elles adoptent une série de comportements qui vont permettre à la ruche de passer la mauvaise saison et de se développer à nouveau au printemps.
Il n’y a plus aucune fleur à butiner en hiver. La population importante d’abeilles d’été qui était nécessaire pour récolter rapidement un maximum de nectar et de pollen afin de constituer les réserves de la ruche pour les mauvais jours, n’a plus lieu d’être. On assiste donc à l’entrée de l’ automne à une réduction drastique du nombre d’occupants. La population qui pouvait être de 60 000 abeilles en été va se réduire à 10 000 ou 20 000 individus. La reine va s’arrêter de pondre progressivement et, lors de ses dernières pontes, en fin de saison, va donner naissance à ce que l’on appelle des abeilles d’hiver, velues et aux réserves adipeuses abondantes, capables de vivre 6 mois ( au lieu de 6 semaines pour les abeilles d’été ). Ce ne sont pas des butineuses, elles ne volent pratiquement pas hors de la ruche, elles sont là pour aider à la survie du groupe et surtout de la reine qui vit de 4 à 5 ans !
Quelle que soit la température extérieure, une masse compacte d’abeilles s’agglutine autour de la reine afin de conserver un espace de chaleur d’environ 20 ° C. A cette fin, elles se regroupent, se serrent les unes contre les autres jusqu’à former une boule compacte que l’on nomme « la grappe ». Elles se relaient à l’extérieur de la grappe, « piochent » un peu de miel et replongent au cœur de la grappe. Par un mouvement de rotation, les abeilles se trouvent tour à tour à l’ intérieur puis à l’extérieur de la grappe, ayant ainsi la possibilité de se réchauffer et de protéger les autres membres de la colonie. Toutes ne passeront pas l’hiver d’autant plus qu’elles doivent sortir de temps à autre pour des vols de propreté afin d’éviter le développement de maladies. Les mâles, appelés faux bourdons, dont le rôle consistait à féconder la reine en été, n’ont plus d’utilité en hiver ; ils ont donc été chassés ou tués dès l’automne : pas de bouches inutiles à nourrir, la survie est en jeu.
Les apiculteurs estiment qu’une vingtaine de kilos de miel sont nécessaires pour couvrir les besoins de la colonie en hiver. C’est ainsi que l’abeille domestique hiverne, alors que la plupart des autres bourdons et insectes hibernent ( avec un b ) en ralentissant fortement leur métabolisme et en espérant avoir suffisamment de réserves pour tenir dans une cache plusieurs mois si l’hiver n’est pas trop rigoureux. Notre abeille domestique échappe à cette règle.
Les abeilles appartiennent à l’un des ordres les plus importants du règne animal « les hyménoptères » qui compte plus d’un million d’espèces connues dont les guêpes et les fourmis.
On connaît environ 2000 espèces d’abeilles, dont 1000 en France. Ce sont par leur activité de butinage les principales pollinisatrices de fleurs et sans elles bien des plantes ne pourraient se reproduire. Si l’abeille domestique ( Apis mellifica ) est sociable, la plupart des autres espèces sont solitaires. Leur comportement face à l’hiver, au froid et à la raréfaction de la nourriture est donc très différent.
Certains petits mammifères sont aussi de vrais hibernants. Le hérisson, la chauve-souris, la marmotte ou le lérot voient leur température passer de 34-35 ° à 4° à 6°. Les battements cardiaques du hérisson passent de 190 battements par minute à 20 par minute. Son rythme respiratoire passe de 40-50 respirations par minute à 9-10 par minute. Les dépenses énergétiques de l’animal sont diminuées de 30 à 50 fois.
L’abeille, elle, tient la vedette. Depuis l’Antiquité, l’abeille a toujours suscité fascination et admiration chez l’homme. Des abeilles d’or furent retrouvées dans le tombeau de Childéric Ier père de Clovis ; c’est l’emblème qui fut adopté par les Mérovingiens et choisi comme emblème impérial par Napoléon Ier en personne !
Jacques Dores