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REGARDS OPTIMISTES

 

                                            Regards  optimistes......... 

 

 

       Yacouba  Sawadogo,  « l’homme qui a arrêté          

         le désert »,

 

Yacouba Swadogo, un paysan burkinabé, a remis au goût du jour une méthode culturale ancestrale permettant aux agriculteurs de ralentir l’envahissement de leurs maigres superficies de terres fertiles par le désert.

Appelée zaï, voici cette technique ingénieuse détaillée : dans des concavités creusées dans le sol latéritique stérile, les agriculteurs déposent de la matière organique qui attire les ter- mites. Celles-ci aménagent avec leurs mandibules de petites galeries dans le sol et amélio- rent la structure du sol, de sorte que l’eau peut s’y infiltrer et y être conservée. En digé- rant la matière organique, les termites rendent les nutriments plus facilement disponibles aux racines des plantes.

 

Une coutume locale interdisait de pratiquer le zaï avant la saison sèche ; il s’est opposé à cette coutume stupide et a fait de bonnes récoltes qui ont permis d’alimenter la population en période de sécheresse. Il a aussi fait construire de petits murets de cailloux qui ralentissent le ruissellement de la terre et gardent ainsi plus d’eau dans la terre.

Réintroduite en 1974, la méthode a vite donné des résultats. Dès les premières pluies, les rendements se sont multipliés par deux . Encouragé par ce succès, Yacouba Swadogo a amélioré la technique en plantant des arbres qui retiennent l’eau dans le sol.

Depuis, Yacouba sillonne tout le pays pour initier les agriculteurs à cette méthode. Le zaï per-met aux agriculteurs burkinabés d’augmenter leurs revenus, de freiner l’exode rural et de renforcer le processus d’autosuffisance alimentaire du pays.   

On compte plus de trois millions d’hectares reboisés depuis la réintroduction de cette méthode séculaire. Il a  donc enrichi la méthode traditionnelle de son initiative personnelle par la plantation d’arbres, plantation importante pour la pluie, les forêts ayant la particularité d’attirer la pluie et ainsi de préserver la faune sauvage, les oiseaux et une grande quantité d’espèces de végétaux qui tous par leur activité combattent le désert, y vivent, se reproduisent et s’y implantent à demeure.  

Il reçoit maintenant beaucoup de visiteurs et leur délivre ses conseils de plantation. Sa réserve de graines a permis à beaucoup de gens de survivre à la sécheresse. Par la technique du zaï, la terre est redevenue fertile et depuis 1985, n’ayant plus connu de famine, les gens n’ont plus quitté la région et beaucoup de ceux qui étaient partis lors des sécheresses sont revenus s’y installer.  

                                  et     la  petite  mer  d’Aral 

 Pendant de longues années, la mer d’Aral est devenue synonyme de dévastation  écologique, avec ses images de coques de bateaux rouillées à même le sable.

Depuis quelques années, cette mer connaît un véritable renouveau dans sa partie nord appelée « la petite mer d’Aral », une sorte de grand lac situé en territoire kazakh.

Dès les années 1990, un barrage très sommaire avait été édifié pour contenir les eaux et éviterqu’elles ne se perdent et ne s’évaporent dans le désert et malgré le taux de salinité alors très élevé, et une espèce de limande avait été introduite pour permettre la reprise de la pêche.       

Mais c’est au cours des années 2000 que le Kazakhstan, profitant d’abondantes recettes pétrolières, a pu construire une digue en dur de 13km, contenant l’eau définitivement.

En conséquence, la « petite mer » a vu sa superficie augmenter de 18%, son niveau se relever de 2 mètres, son taux de salinité chuter et surtout, elle est devenue à nouveau viable pour plus de 20 espèces de poissons d’eau douce et des oiseaux par milliers.

Malgré la catastrophe écologique que fut l’assèchement de la mer d’Aral dans les années 1960, le site reste un habitat important pour les oiseaux et d’autres animaux du complexe marais-zones aquatiques. C’est un lieu de nourrissage, de reproduction et aussi une voie de migration pour des poissons tels que l’esturgeon à barbillons frangés et l’esturgeon du Syr-Daria en danger critique d’extinction. On observe dans le site des nidifications de masse d’oiseaux tels que le grèbe huppé et l’échasse blanche et plus de 200 000 oiseaux migrent à travers le site en automne : canards, cygnes, bécasseaux, flamants… Ce qui est bon pour la biodiversité l’est aussi pour les hommes : plusieurs pêcheries ont rouvert (5000 tonnes de poissons sont désormais pêchés chaque année), permettant la reprise économique de cette région sinistrée il y a quelques années à peine. Cette vaste zone humide alimente les eaux souterraines de la grande région aride environnante et joue un rôle d’importance critique pour la population locale qui y trouve une de ses seules sources de subsistance.

Grâce aux efforts en cours déployés par le gouvernement kazakh, le niveau d’eau de la petite mer d’Aral a augmenté et permis un renouveau de la pêche et des activités agricoles. En protégeant ne serait-ce qu’une petite partie d’un écosystème, on lui donne une chance de se reconstituer intégralement.                                                                     

                                                                                     Jacques Doly

 



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