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LE SIECLE DES LUMIERES

 

                                          LE SIECLE   DES   LUMIERES

 

         « Les lumières, c’est la sortie de l’homme hors de l’état de tutelle dont il est lui-même  

              responsable. »

                                                                                        Emmanuel  Kant

                                                                                                                                       Le mouvement de pensée des lumières connaît son épanouissement au XVIIIème siècle, se caractérisant par l’établissement et l’utilisation d’une «  raison éclairée  » naturellement présente en chacun, contre tout dogme ou système de pensée rigide. C’est l’invention de « l’esprit critique ». C’est la mise en exergue de l’esprit dans toutes ses facultés, la restauration de ses capacités d’analyse et d’évaluation. Un certain nombre d’écrivains, dénombrés, contribuèrent à ce mouvement, chacun différent , chacun amenant sa pierre à l’édifice, construction reposant principalement sur une volonté d’émancipation.

      « Sapere aude ! » : «  Ose penser par toi-même !  » Telle est en substance la réponse de Kant lorsqu’on lui posa la question : «  Qu’est-ce que les Lumières ?  » Cette réponse peut être considérée comme un mot d’ordre, le fil conducteur qui présida aux visées des lumières. Entre la fin du XVIIIéme et le début du XIXéme, de nombreux hommes de sciences et de lettres travaillèrent à l’accumulation et à la diffusion du savoir, savoir diversifié par secteur, compendium de connaissances, libre de toute astreinte et de toute hiérarchie entre objets de connaissance.

      Art, science, littérature, philosophie, politique se mélangent pour exprimer la liberté, liberté de pensée et d’expression. C’est le rejet de toute autorité, à priori, par la pratique de l’esprit critique, c'est-à-dire par une méthode, une approche méthodique et non par un ou des programmes, ce qui a pour effet d’éviter toute tentative de récupération par les uns ou les autres. ( L’esprit critique c’est l’esprit d’observation et d’analyse qui débouche sur des constats qui se veulent objectifs, ce qui est parfois difficile, dans le bon comme dans le mauvais sens : ne pas confondre avec l’esprit partisan ou sectaire qui condamne systématiquement l’adversaire ou le «  différent ». )

      Les lumières regroupent des écrits et des écrivains de toutes tendances ; ainsi en est-il par exemple du philosophe Diderot et du mathématicien d’Alembert qui dirigèrent pendant presque un demi-siècle, seconde moitié du XVIIIème siècle,  l’Encyclopédie, ouvrage composite résumant l’esprit et l’intention de ses fondateurs. Le culte de la pensée pure, c'est-à-dire principalement du raisonnement logique et déductif n’exclut pas , bien au contraire, un vif intérêt pour l’intériorité et les sentiments. C’est l’épanouissement de l’individu dans sa totalité concrète qui est visé. Au-delà de l’individu, les lumières se projettent vers l’universel, par la mise en évidence que les dénominateurs communs à tous les hommes sont la liberté de l’esprit dans son fonctionnement et ses applications, et la reconnaissance que nous sommes des êtres sensibles. C’est l’avènement de l’humanisme moderne et de nos démocraties laïques où l’homme est considéré, en soi et pour soi, comme l’artisan potentiel de son bonheur.

 

LIBERTE , EGALITE , FRATERNITE :

 

      « Le bon sens est la chose au monde la mieux partagée ».

 

      Les lumières sont fondées sur l’idée que la raison est universellement et immédiatement partagée. La nature nous en a dotée sans restriction, sans condition si ce n’est celle d’une éducation normale.

      « L’homme est volonté doté d’un cœur à épanouir. »  Georges Roux .

     Il y a donc d’abord la volonté, qui correspond à la possibilité d’intérioriser et de pratiquer le verbe, c’est à dire le « logos » des anciens grecs, la rationalité suprême qui organise et explique tout. Ensuite viennent les applications de la volonté, c'est-à-dire tout le reste et principalement tout ce qui appartient au monde du « sensible ». Le fait de reconnaître la présence de la raison en tous les hommes implique l’égalité des peuples et des individus. Ceci leur confère aussi la liberté, liberté d’agir et de penser. Vient ensuite la fraternité, car on ne peut concevoir de discriminer ou de faire la guerre à des hommes en tous points semblables à nous. ( Par contre on peut prévoir de s’en défendre s’ils sont malintentionnés ! )

     Le caractère «  à priori » du principe de liberté apparaît très clairement dans un article de l’ Encyclopédie consacré à l’esclavage : « Il n’y a donc pas un seul de ces infortunés que l’on prétend n’être que des esclaves, qui n’est droit d’être déclaré libre, puisqu’il n’a jamais perdu la liberté ; ( ..... ) il peut exiger partout qu’on l’en laisse jouir. » Voilà pourquoi aussi, avant tout, les lumières sont universalistes ce qui veut dire qu’elles prétendent à ce que leurs principes soient, en tous points de l’univers habité, appliqués sans réserve.                                                                                                                                    

 

LA  PASSION  DE  LA  SCIENCE :

 

     Les lumières sonnent le triomphe de la méthode empirique, qui consiste à favoriser l’observation et l’expérience, au détriment de l’approche systémique, approche basée sur une hypothèse globale de départ, pouvant s’avérer fausse à l’arrivée. Ceci conduit à une accumulation indéfinie de connaissances telles que les réunit «  l’Encyclopédie ou dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers ».

      Cette méthode présente l’avantage de ne se limiter en rien et donc de provoquer des avancées dans tous les domaines. Notons deux découvertes importantes, à l’extrême fin du XVIIème siècle :

      1) La théorie newtonienne de l’attraction ( 1687 ) , diffusé en France par Voltaire et Maupertuis.

      2) La mise au point du calcul infinitésimal par Liebniz.

      Les sciences de la nature dominent nettement, mais tous les domaines progressent, globalement :

      Mathématiques, mécanique, astronomie, médecine, histoire, sciences politiques, économie.

      La vulgarisation du savoir que provoque l’Encyclopédie s’accompagne d’une véritable frénésie de découvertes de la part des gens de lettres et de la bonne société, où la botanique, la physiologie, la chimie,

      l’astronomie, la physique sont abordées sans retenue.

 

SENTIMENTALISME  ET INTROSPECTION :

 

     A partir du milieu du XVIIIème siècle on constate l’émergence d’un sentimentalisme exacerbé et même d’une attirance pour l’irrationnel et le surnaturel. On a pu interpréter cela comme une réaction à une rationalité devenue par trop envahissante, laissant supposer que l’esprit critique propre aux lumières se serait retourner contre lui-même par lassitude du dogmatisme de la clarté et des explications à tous crins.

     En vérité il n’y a pas revanche de l’expérimentation sensible sur la raison mais au contraire complémentarité et donc, plus loin, unité d’une personne humaine bipolaire qui a soin de parcourir toutes les facettes de sa nature. L’une et l’autre des tendances sont deux moyens d’appréhension de la réalité, non pas antagonistes mais complémentaires, qui concourent à mieux la cerner. Prenons des exemples :

 

     1) Le déploiement de l’esprit critique est une activité purement intellectuelle alors que l’appréciation esthétique est entièrement , ou en grande partie, basée sur notre coté sensible. ( Il faut bien souvent les deux pour fournir un jugement.)

 

     2) L’analyse physiologique de la reproduction humaine est du domaine de l’intellect et la compréhension de la passion amoureuse, du domaine de l’affectif.

 

     3) L’introspection qui accompagne les effusions d’une Julie de Lespinasse ou d’un Jean-Jacques Rousseau contribue à dégager l’originalité objective du moi, d’un point de vue philosophique, mais à l’occasion de sentiments vécus et ressentis « sensiblement » par les personnes.

     Il y a donc là une dualité qui nous est propre et que nous avons à assumer sereinement comme le firent les lumières à travers les écrits d’auteurs tels que Diderot ou Rousseau, adeptes tout autant de la passion que de la raison, l’une tempérant l’autre et inversement selon les cas.

LA  FIDELITE  A  LA  NATURE

    La nature est au cœur de la philosophie des lumières, au cœur de toutes les disciplines  qu’elles abordent car elle engendra l’homme et le voulut doté de raison. Elle est un objet permanent d’observation et d’expérimentation, et source inépuisable de découvertes. Elles représente pour les hommes la pureté originelle dont ils émanent et qu’ils portent en eux. Elle est le critère de base pour un développement harmonieux de l’intelligence et du sens moral. Dans la nature l’homme se trouve placé, s’il le souhaite, dans l’état de l’origine à partir duquel son existence prend un sens. Rousseau voit dans sa beauté l’œuvre d’une volonté providentielle, ce qui le conduit à lui vouer un culte. De nombreux écrivains et artistes ( peintres, dessinateurs ) ressentent à travers son désordre grandiose une source permanente d’inspiration. Louée, magnifiée, encensée, elle est perçue comme étant le point cause de toute production, la muse suprême qui préside à notre créativité.

                                                                                                                                                                 A suivre ,


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