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PLETHORE  ASCESE

 

                                    PLETHORES........ASCESES..........

 

             «  Que l’aliment soit ta seule médecine .  »

                                                                                              HIPPOCRATE

 

         Nous autres les hommes ne savons dire non qu’en cas d’extrême obligation tant il nous est naturel d’aller toujours de l’avant, relevant ça et là des défis divers et variés dont l’utilité n’est pas toujours avérée. Notre race s’est distinguée, se distingue et se distinguera encore par la propension qu’elle a d’enfourcher le cheval « volonté » pour aller galopant vers des buts que l’on pourrait qualifier pour certains de «  miroirs aux alouettes  » et pour d’autres de « brosse à reluire  » .

         A savoir que pour se sentir exister certains parmi nous ne peuvent s’empêcher de se mettre en situation de conquête, faisant prévaloir en cela à leur yeux, ainsi qu’à ceux des autres, des qualités d’esprit somme toute courantes mais dont la monstration les valorise . ( Ceci étant à relativiser bien sûr et à évaluer au cas par cas ).

         Et c’est ainsi que, faute d’avoir résolu les problèmes cruciaux de notre époque, au moins peut-on s’enorgueillir d’avoir réalisé quelque exploit donnant à penser à ceux qui les ont accomplis ainsi qu’à ceux qui les regardent que notre race n’a pas démérité et qu’elle peut conserver le qualificatif de «  supérieure  ».

         Un fourmillement permanent d’activités caractérise la communauté humaine, que l’on peut considérer comme normal car on ne peut imaginer, a contrario, que les hommes et les femmes restent inactifs, passifs à longueur de journée. Un certain nombre d’activités, de celles que l’on nomme d’entretien, de service et de proximité, apparaît comme incontournable  puisque leur produit permet la continuité, assure la pérennité dans le temps du bon fonctionnement de nos sociétés. Restent ensuite toutes les autres sur lesquelles il nous est permis de nous interroger, particulièrement celles qui ont pour but de satisfaire de faux besoins ou d’en créer de nouveaux.

         En ces temps de réflexion sur la meilleure manière de se comporter individuellement et collectivement vis-à-vis de notre environnement, le moment est venu pour chacun d’agir déjà au niveau de notre consommation courante pour y distinguer l’utile, l’agréable du superflu et du nuisible, de manière à faire un tri sélectif et salutaire pour tous.

         S’apurer, ( mais s’épurer aussi ) paraît donc nécessaire car cela nous permet de retrouver une certaine norme, d’effectuer un retour vers une normalité physiologique naturelle garante de bonne santé mentale et physique. Reste à en définir les critères par le ressenti, l’écoute intérieure, l’intuition, l’expérimentation. En général le désir d’une ascèse se fait sentir lorsqu’il y a pléthore, c'est-à-dire engorgement et que nous le ressentons à des degrés divers :

         signes révélateurs se manifestant et nous incitant à réagir en optant pour un allègement voire une suppression des produits qui en sont la cause ; telle est du moins la réaction naturelle que nous devrions avoir. Il se trouve que nous ne l’avons pas toujours tant nous sommes habitués, pour la plupart, à évoluer à l’intérieur d’un état qui peut nous paraître bon puisque nous n’avons jamais expérimenté quelque chose de meilleur. Dans ce cas et pour contrecarrer cette tendance il serait nécessaire d’essayer de nouvelles façons de s’alimenter, ce qui sous-entend de nouveaux aliments, de nouveaux dosages et un autre état d’esprit.

         « Plante ou animal, chaque être suit exactement les lois de sa race, entretien et renouvelle son être en s’imprégnant exactement de ce qui lui convient et de cela seulement ». 

                                                              «  Paroles du guérisseur ».   Georges Roux  

         Cette ascèse peut être qualifiée de réconciliation avec son corps puisque l’on se met à l’écouter pour le nourrir en précision par rapport à ses besoins réels. C’est aussi une réappropriation de soi car l’on choisit d’échapper à des habitudes, en général reçues du modèle culturel ambiant, par trop permissif, à l’intérieur duquel on évolue , pour en adopter de nouvelles, édictées par la stricte observance de nos besoins. Recherche d’harmonie, harmonisation donc avec ce que la nature a prévu en  nous et pour nous :  schéma directeur génétique à suivre docilement pour notre plus grand équilibre. ( L’homme s’apparentant au singe : mammifère de type végétarien. )

        Nul ne peut éviter d’entendre à certains moments au tréfonds de lui-même cette harmonie brimée qui réclame ses droits et revendique son statut définitif, ce qui ne manque pas de provoquer malaises diffus, angoisses inexpliquées, instabilité ou irritabilité injustifiée.

        Le modèle culturel prédominant ne manque pas de nous conditionner et interfère dans nos choix. Il est pourvoyeur d’un certain nombre d’habitudes et d’informations dont chacun se doit de tester la validité à la lumière des effets corporels provoqués. Le diagnostic est rapide si l’on se veut honnête mais il est parfois difficile de rompre avec ses habitudes lorsqu’elles se mêlent à de la convivialité ; reste donc à faire preuve d’opiniâtreté et de suivi dans ses choix. Il y a en cela non pas révolution mais évolution vers un comportement culturel d’un nouveau type censé délivrer sinon la vérité du moins une nette amélioration : travail de sensibilisation et d’intériorisation préparant le terrain à l’éclosion d’un nouveau type de contrat social incluant la nature comme partenaire privilégié ; contrat éthique aussi où chacun se trouve être devenu l’artisan de sa propre transformation et co-responsable de celle des autres.

         L’évolution dans sa globalité nous porte à résoudre nos problèmes en nous dotant d’outils toujours plus performants. Cette course à la performance trouve ses prolongements partout, y compris là où on ne l’attendait pas, et ce n’est pas un hasard si depuis un certain temps déjà des techniques d’amélioration personnelle font florès, aidant tout un chacun là où le modèle culturel traditionnel avait démontré ses limites. Ces nouvelles acuités de l’esprit, en vérité très anciennes, se découvrent des perspectives et des partisans nombreux et en nombre croissant, ce qui conduit à penser que ce siècle naissant devrait être le théâtre de bouleversements insoupçonnés.

                                                                                            Patrick  Jakubowski

 

 

 


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