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Des siffle-vents aux ganivelles

 

                                            DES SIFFLE-VENTS AUX GANIVELLES 

 

Il arrive que des usagers de la plage passent à travers le premier cordon dunaire pour se protéger du vent à l’abri des dunes. Hors, le cordon dunaire est essentiel : les dunes permettent tout simplement à la plage d’exister et d’y accueillir nos bains de soleil. En agissant ainsi, les usagers piétinent les oyats et déstabilisent la dune. Ensuite, le vent s’engouffre dans le passage et crée des siffle-vents. La dune en effet est constituée de sables amoncelés par le vent et tenus par la végétation, essentiellement les oyats. Les racines des végétaux stabilisent le stock de sable en profondeur. La dune constitue en outre un rempart essentiel entre la mer et les étangs ; dans ce dernier cas, on parle de « lido » entre l’étang et la mer ; ce rempart résiste aux coups de mer parfois sévères et permet à ces deux milieux naturels très différents de subsister. Les échanges entre le milieu lagunaire et la mer se font alors par des passes dites « grau ». Pour réparer ces trouées et empêcher qu’elles ne s’agrandissent, on doit mettre en place des ganivelles.   

Les objectifs de cette activité sont de reformer la dune disparue, d’éviter l’engouffrement du vent et de favoriser la repousse des oyats. Les ganivelles sont des barrières en châtaignier implantées dans le sable ; écoutez un garde nous expliquer sa construction :

« Dès notre arrivée, nous cherchons des siffle-vents à reboucher. Ensuite, près des brèches, nous creusons des trous d’environ 1m de profondeur afin de pouvoir y enfoncer les pieux. On creuse ces trous à l’aide d’une tarière. Une fois les pieux enfoncés dans le sable à l’aide d’une masse, on fixe et on enroule un fil de fer autour du premier pieu à hauteur du sol, puis du second et ainsi de suite ; un second fil est enroulé et cloué à 10cm du haut du pieu sur la longueur ; on peut alors installer les ganivelles qui sont des lattes de châtaignier de 1,20 de haut et de 5cm de large. Lorsque la dune sera reconstruite, les ganivelles ne seront plus visibles. »

Le cordon dunaire est lui-même un milieu naturel spécifique, qui héberge avec beaucoup de discrétion des plantes à fleurs, lézards, scarabées, papillons, oiseaux et autres créatures. Le cordon dunaire a été mis à mal par quelques tempêtes particulièrement érosives depuis 20 ans et peine à se reconstituer.

Sur ses 7km de sable fin, La Grande Motte a installé près de 40km de ganivelles et poursuit son travail au rythme régulier de 4 à 5 km supplémentaires par an. Les ganivelles marquent ainsi de fait un périmètre à respecter ; il est interdit de s’installer ou de piétiner la dune car les passages répétés annuleraient rapidement ce que les ganivelles et le vent ont mis du  temps à construire.   

Parmi les espèces envahissantes présentes en Méditerranée, Carpobrotus edulis ou « griffe de sorcière » s’est particulièrement bien adaptée aux différents milieux que représentent les dunes et aussi les côtes rocheuses. Du fait de sa grande résistance au manque d’eau, à la salinité et aux températures élevées, il est très difficile de s’en débarrasser et elle concurrence beaucoup les espèces endémiques. Sur le site Natura 2000 de l’étang de Leucate, des campagnes d’arrachage manuel sont régulièrement organisées pour s’en débarrasser.  Les résultats sont encourageants et ont permis à la flore et à la faune locales de regagner du terrain.                                                                                              Paul Bée


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