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LE VIVRE ENSEMBLE ( LA LAICITE )

 

                                            LE VIVRE ENSEMBLE

                                                      ( La laïcité )

 

Nous sommes au monde et nous ne l’avons pas demandé. Néanmoins, pour la quasi-totalité d’entre nous, nous en sommes heureux et souhaitons poursuivre. Chacun naît un jour et découvre, passe sa vie à découvrir, le monde dans lequel il fut parachuté et les liens qu’il peut tisser avec lui.

Cela passe immédiatement par de la réflexion sur les phases vécues pour en tirer le meilleur profit (intérieur ) et les réitérer. Il y a «  établissement  »  de la personne au sein de son cocon de formation car, dotés d’esprit, nous y cherchons successivement : le confort, la compréhension, l’évolution, la signification.

Un des paramètres essentiels de notre contexte terrestre est la présence autour de nous, partout, sous toutes les latitudes, d’autres nous-mêmes, appelés nos semblables, nos frères de race dont certains que l’on voudra considérer plus favorablement comme membres de la famille, soit des frères tout court. ( Bien que certains puissent être grands. )

La présence des autres nous accompagne depuis notre début et là aussi nous sommes tous d’accord pour apprécier cela ( du moins je le suppose ). Même si cela sous-entend parfois, souvent, des problèmes à résoudre nous n’imaginons pas et n’espérons pas vivre seul, la solitude nous paraissant être un fardeau trop lourd à porter.

Nous en avons déduit, après observation sur l’ensemble de nos congénères, que nous étions une espèce grégaire*, à savoir que nous sommes faits pour le « vivre ensemble  », dans l’acceptation de nos caractéristiques communes, variables, dans l’acceptation de l’interdépendance que cela produit et que nous appelons de nos vœux.

Sauf exception aucun d’entre nous ne peut renier l’héritage d’humanité dont il fait l’objet, qui comprend plus ou moins bien clarifié un pacte de fraternité d’avec ses semblables.

        *Grégaire : adj. ( du latin grex, gregis, troupeau).

- 1 ) relatif à une espèce animale qui vit en groupe ou en communauté : loups, éléphants, buffles , antilopes, etc..

- 2 ) instinct, esprit grégaire : qui pousse les êtres humains à former des groupes ou à adopter le même comportement.

Mais nous sommes aussi beaucoup plus que simplement grégaires, notre grégarité pouvant être un constat fait de l’extérieur, sans rentrer dans le détail de ce qui nous compose, et qui nous assimile à une espèce animale, ce que nous sommes pour une faible part. D’autres composantes nous animent qui conduisent à nous rapprocher et à nous lier.

Notre socialité et notre sociabilité proviennent directement du fait que nous sommes des êtres de langage.En clair nous partageons un langage commun ( au sein d’une même communauté ) nommé par ailleurs : idiome, langue ; ( dialecte, patois ) . La somme de ce que nous partageons (  principalement langue, habitudes de vie, comportement, mœurs, goûts ) est classée sous le vocable «  culture ».

A savoir que, au sein d’un même peuple, des individus sont identifiables les uns aux autres par leur culture. Au-delà de la culture prédominante sur un territoire donné on trouve, il y a toujours, des groupes humains de culture différente ou du moins qui se démarquent du groupe principal par des différences culturelles ; d’où cohabitation, ce qui n’exclut pas de vivre ensemble en bonne harmonie, bien au contraire.

Cette cohabitation, ce vivre ensemble, qu’il faut souhaiter le meilleur possible par la mise en culture des qualités qui le permettent constitue une obligation, une des conditions imposées par la vie sur cette planète. Nous sommes ensemble, ce qui est un fait indéniable dont chacun s’accommode sans y penser ou en l’explicitant si nécessaire, et là on pense à tous ceux qui se fixèrent et se fixent encore pour mission d’établir un codex éthique, soit code moral à respecter dans l’adhésion spontanée ou le consentement tacite.

Il est clair que des préceptes d’ordre général sont à interpréter en fonctions des situations sous peine d’être remisés sur une étagère et d’y rester ( malgré la grande qualité esthétique de cette dernière et la valeur qu’on lui accorde ).

Mais au-delà des injonctions multiséculaires  ( ex : « ne fais pas à autrui ce que tu ne veux pas qu’on te fasse » ) et qui n’ont pas empêché nombre d’affrontements sanglants tout au long de l’histoire il existe un état d’être par lequel la tolérance et même l’amour à l’égard du prochain deviennent naturels.

Et c’est déjà ne plus accepter de se laisser gouverner par des mots d’ordre ou une pensée que l’on a pas créée ou recréée. Cela veut dire la disposition personnelle qui consiste à croire que nous sommes parfaitement capable d’apprécier les éléments constitutifs d’une bonne conduite à l’égard des autres et de l’instituer en soi comme une référence majeure. Elle devient ainsi une création personnelle et nous sommes alors totalement enclins à la mettre en œuvre parce que nous en avons évalués à l’avance le bien-fondé. C’est aussi faire passer par-dessus tout la bonne harmonie qui doit prévaloir dans nos échanges avec nos semblables.

Cette disposition est aussi une disponibilité, une ouverture aux autres, et cela se traduit dans les faits par une capacité d’écoute et une attention bienveillante, outre le fait que nous sommes aussi en situation d’apporter des réponses et donc d’aider véritablement.

Si nous considérons que les autres et nous-mêmes faisons partie d’un tout issu de la vie et que la vie anime en permanence il nous sera plus facile de faire abstraction du souci de notre personne pour abonder dans le sens du bien commun, ce qui ne signifie pas non plus se sacrifier ou se priver . «  La tolérance vis-à-vis de l’autre est une tolérance vis à vis de soi-même ». En effet les options que l’autre ou les autres ont choisi de vivre existent en germe en nous, mais nous nous sommes alignés sur d’autres choix de vie ; de même les options ( choix ) de l’autre, sauf à être radicalement opposés à la vie, ont pu être les nôtres, momentanément, dans une phase de notre évolution passée.

Enfin, l’autre, dans ses choix et son développement, amène dans sa diversité un panel de possibilités qui peuvent constituer un enrichissement, même si nous ne choisissons pas complètement son bord. Il y a forcément interaction et influencement entre individus d’une même société, interaction d’autant plus forte que ces individus adhèrent à des courants de pensée différents.

La diversité culturelle (et politique ) peut-être considérée comme source d’avancées, dont certaines notoires, dans la mesure où elle s’inscrit au sein d’un système pluraliste nommé république et dont un des piliers avéré est la laïcité.

Laïcité : système qui exclut les églises du pouvoir politique ou administratif, et en particulier de l’organisation de l’enseignement public.

La laïcité, ce doit être le respect et la garantie d’un espace public neutre où les tendances de tous bords ont droit de cité et d’expression mais où aucune n’a la prééminence. Et la laïcité est la conséquence directe de notre république ( du latin : res publica, chose publique ) ou l’état est le seul maître à bord.

Loi du 09 décembre 1905 : séparation des églises et de l’état : système législatif dans lequel les églises sont considérées par l’état comme des personnes privées.

Le pluralisme dans lequel nous vivons, conséquence directe de notre république, et qui permet la cohabitation de tous avec tous parce qu’il l’a institutionnalisée, se fonde sur des valeurs plus largement humaines telles que la tolérance, le respect, la prise de conscience que nous ne pouvons pas être exactement semblables, identiques les uns aux autres. Cette vision d’une société plurielle organise et sous-tend notre «  vivre ensemble  », ce dernier ne pouvant exister sans l’aide d’un cadre humain et législatif, la volonté d’hégémonie des prosélytes de tous bords pouvant entraîner à court terme de l’instabilité et du désordre comme c’est le cas dans d’autres pays.

La raison pour laquelle nous adhérons à ce dispositif est qu’il est garant de sécurité et pérennise notre volonté d’une société basée sur des valeurs qui sont les nôtres, dont, principalement, le droit octroyé à chacun de disposer de lui-même quant à ses choix, et orientations de pensée et de vie.

C’est donc à nous, chacun de nous de réitérer sans faillir notre volonté que soit mise en œuvre indéfiniment l’organisation qui permet cela et maintient une vie collective de qualité, parce que nous la savons possible pour la vivre déjà, l’important étant de ne jamais la laisser se flétrir mais toujours de la maintenir à son plus haut.

                                                                             Patrick Jakubowski


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