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ON NOUS A MENTI : LE TEMPS ET L’ESPACE N’ONT TOUJOURS PAS D’EXISTENCE SCIENTIFIQUE.

Eléments de réflexion

                                            Un instant de sérieux mes amis. Désolé mais…
 

                    ON NOUS A MENTI : LE TEMPS ET L’ESPACE N’ONT TOUJOURS PAS

                                  D’EXISTENCE SCIENTIFIQUE.

Ouvrons les yeux et prenons en conscience : la science d’aujourd’hui, la science dans son dernier état, reconnait que nous ne disposons pas plus du temps que de l’espace. Nous voici exclus de ce que nous croyions tenir pour « vrai ». La science ne peut se satisfaire de vérités ; elle entend cerner la réalité. La seule chose certaine, c’est que nous sommes depuis toujours installés dans le changement, dans le mouvement, dans la métamorphose et dans le chambardement de l’univers.

Temps et espaces ne sont en effet que de pures abstractions, conventions de l’esprit ou représentations pratiques bien installées dans nos esprits indolents. « Les sophistes soutiennent non sans raison que c’est bien le langage qui engendre les représentations tenues pour « vraies » - l’espace ou le temps – mais celles-ci ne sont que provisoires, puisqu’elles ne reposent que sur des opinions ( la doxa d’Aristote) » - Heinz Wismann – 2017-

Et nous entendons bien dormir là-dessus. Mais pour étudier sérieusement ces questions, vous sentez-vous forts, éveillés, libres et sérieux ? Si oui, voyons de plus prés. D’abord 1-La science et ses limites. Puis 2- La conscience, celle qui milite, sans limites.

1) - LA SCIENCE : ELLE CONNAIT SES LIMITES :

En effet, voyons ce que l’Académie nous donne prudemment pour le temps : « Milieu INDEFINI ou PARAISSENT se dérouler irréversiblement les existences dans leur changement, les événements et les phénomènes dans leur succession ». Même prudence pour l’espace, tel que le voyait Henri Poincaré, continu, infini, isotrope : « milieu IDEAL, extérieur en ses parties, contenant nos étendues finies…». Et tant pour l’espace que pour l’univers, voici la pensée de Paul Valéry : « L’univers n’existe que sur le papier ».

Il va falloir s’engager plus loin.

Depuis toujours, la simple linguistique, la poésie, la science même, furent à l’épreuve pour cerner ces deux catégories échangistes : le temps et l’espace. Ronsard ne voulait-il pas troquer le temps pour de l’espace afin de parvenir à ses fins amoureuses ? Car résonnent toujours en nous ce fameux couplet : « Mignonne allons voir …. Las ! voyez comme en si peu d’ESPACE ...». Et quant à Jean de la Fontaine, il use de « patience et de LONGUEUR de temps ». Et retenons ces praticiens qui utilisent des prétendues « minutes » et des « secondes » pour pratiquer paradoxalement le fractionnement purement géométrique, angulaire et sexagésimal, de l’arc de cercle mesurant une distance, le mille marin.

Ce troc n’est pas anodin : tentons d’y voir plus clair, ayons la force, la lucidité et la sincérité d’attaquer sérieusement ces questions.

a)Pour le temps proprement dit : -jamais pris pour un axiome- une circonstance particulière se présente pour Albert Einstein, lorsqu’ en mars 1955 il doit adresser une lettre d’encouragement à la famille de son ami Michele Besso qui venait de décéder ; il dit : « Maintenant, il a quitté cet étrange monde un peu avant moi. MAIS CELA NE SIGNIFIE RIEN. Des gens comme nous, qui croyons en la physique, savons que la distinction entre passé, présent et futur n’est seulement qu’une illusion OBSTINEMENT persistante».

Au moment d’un sincère hommage professionnel, avec toute sa conviction scientifique, Albert Einstein le déclare solennellement : le temps n’a pas de réalité scientifique. Voilà qui est clair et sans appel.

Car dés 1905, en définissants sa théorie de la relativité restreinte, Einstein a détruit l’idée que le temps était une constante universelle : dés lors, passé, présent et futur ne sont plus absolus, n’existent plus. Plus récemment on a découvert que le temps n’existe plus dans l’équation de Wheeler-De Witt ; et Carlo Rovelli ( Marseille - in « Faut-il tuer le temps ? » et « Physique théorique » - Dunod 2012 /2014) ajoute : « Ce pourrait être la meilleure manière de réfléchir à la mécanique quantique ».

Après ces multiples confessions scientifiques, il n’est plus aberrant d’affirmer que Charlemagne ou Jeanne d’Arc soient bien restés nos voisins de palier. On peut l’admettre et on doit l’admettre. Ils sont toujours là, n’ayant changé que d’état et de forme, hier individus, aujourd’hui divisibles, contemporains pour toujours. Sur d’autres planètes, l’existence d’extraterrestres reste également plausible bien que non manifeste depuis la terre. « Sans doute ne sont-ils pas dans le même état que nous » déclare un astrophysicien sur Arte (le 2 avril 2018 ). Sont-ils passés à notre portée alors que nous n’étions pas encore éveillés ? Pour tenter de les rattraper, en avril 2018 , la sonde Transitory Tess a décollé : car à ce jour on estime qu’il nous manque 20.000 exoplanètes. Demain, ce sera 100.000, venues de la poussière astrale dégagée par les collisions. « Mais il ne suffira pas d’aller renifler l’oxygène ou l’ozone de ces nouvelles atmosphères, il faudra aussi trouver des biosignatures, cocktails de molécules aux dosages connus et que seuls les mécanismes biologiques peuvent expliquer ». (Ouest France du 17 /04/2018).

« Etre ou ne pas être ? » : la question ne se pose plus car la réponse est dans nôtre fatum, aller de l’un à l’autre, sans fin ni commencement, dans les recommencements. Le critère, c’est l’état des physiologies et le mouvement des molécules, rien que le mouvement, le nôtre et tous les autres. C’est le phénomène de la palingénésie moléculaire ; c’est Ovide et les Métamorphoses, ou les avatars du dieu Vishnou.

Négateur du temps banalement admis, vous me demanderez alors comment je considère la notion de vitesse, celle qui justement conjugue les deux facteurs en cause ? Elémentaire ! Le docteur Watson répond : « La vitesse est redéfinie par un rapport purement géométrique entre les modules de deux vecteurs superposés, de même origine et de même sens, le numérateur représentant la corde de l’arc de cercle parcouru sur le globe, le dénominateur représentant la corde de l’angulation décrite par le soleil ». Ainsi dessinée, la « vitesse solaire » comprend ses sous multiples que vous pouvez d’ores et déjà rebaptiser selon votre guise, avant que les autorités arbitrent et cesse la pratique de la langue de bois pour pratiquer celle des mécaniciens. (Voir mon précédent article ici-même.)

Négateur du temps ? Assurément. A preuve : ce qui interrompt et poursuit la vie sur terre, animale ou végétale, ce n’est pas le temps, ni l’écoulement de la clepsydre ou du sablier, ni la lecture du calendrier, mais bien l’usure, les dégradations dans le mouvement, le rayonnement, l’altération physiologique, puis les recompositions moléculaires.

Mais quelques physiciens théoriques partent en assertions et livrent leurs egos : Stephen Hawking, comme Mathias Fink, postuleraient, pour le premier, la « possibilité de pouvoir voyager dans le temps », pour le second « le renversement du temps », ni plus ni moins. Mais qu’en est-il ? S’il ne s’agissait pour Stephen Hawking que de voyager, on pourrait l’admettre, le voyage s’analysant bien comme un simple déplacement. La physique théorique est aussi féconde que libérale : la sienne lui a permis d’affirmer que les fameux trous noirs « vapoteraient » par perte de gravité. Mais ce théoricien vulgarisateur de la physique nous a quittés sans nous donner tout l’éclairage souhaitable. Quant au prétendu « retournement temporel » de Mathias Fink (2009 ), un concept de physique théorique qu’il veut inscrire « contre l’irréversibilité du temps » ( in France Culture du 5 janvier 2018, au micro du Collège de France . Egalement professeur à l’ESPCI et directeur du projet Aixplorer des laboratoires de physique de l’institut Langevin à Aix), il ne pourrait s’agir en définitive que de constater que les impulsions ioniques savent faire demi tour sur un conducteur, ce que la cellule musculaire, entre la perception d’une stimulation qui remonte au système nerveux central et la libération d’une impulsion motrice commandée de même, le micro et le haut-parleur, démontrent couramment. En résumé, rien de fracassant.

b)- Pour l’espace, même constat :  alors que la science devrait établir sa réalité physique par ses paramètres, ses mesures, son état, sa composition et son évolution, le déclarer purement et simplement «infini», c’est user d’un concept inacceptable, incompréhensible, c’est abdiquer et faire l’aveu d’impuissance scientifique. Et quotidiennement, nous nous en sommes accommodés ; nous renvoyons purement et simplement la question embarrassante au bout de la ligne d’écriture, en y couchant une mesquine petite hélice. Dans le sens contraire, Karsten Danzmann, directeur du Max Planck Institut d’Hanovre déclare fin 2017, qu’il est impossible dans un univers en expansion accélérée, d‘établir un relevé sidéral, attendu qu’avec les progrès actuels mais incessants des technologies, il s’attend à découvrir prochainement un trou noir nouveau par jour…

Townsend, le physicien quantique avoue : « Nous avons des images et quelques règles, mais nous n’avons toujours pas de théorie complète ». Depuis, avec la découverte des trous noirs – par définition sans image - ils pourraient se révéler, par leur gravitation, plus massifs que le reste du visible…

Connaître, sonder, borner l’espace ? Mais alors que les Conquérants du Nouveau Monde – et José Maria de Hérédia - partaient pour un but , celui de s’approprier le «fabuleux métal que Cipango mûrit dans ses mines lointaines », que leurs caravelles « inclinaient leurs antennes aux bords mystérieux du monde occidental » …et qu’eux aussi « voyaient monter du fond de l’océan des étoiles nouvelles », que réalisons-nous aujourd’hui, dites-le moi ?

Eh bien, nous nous contentons de satisfaire notre besoin de voyeurisme sidéral, sans but avéré ,profitant du « Peep show » offert par le télescope Hubble ou de la razzia de photos de la sonde News Horizons qui, en avril 2018 s’enfonçait à 6,12 milliards de kilomètres de nous, au delà de l’orbite de Neptune, continuant à nous livrer les photos de quelques objets saisis dans la ceinture de Kuiper, voire, en clichés selfies, celle de la Terre qui, progressivement se réduit à ce tout petit « point bleu pâle », « this pal blue dot » comme l’avait surnommée l’astronome Carl Sagan . Avant disparition des chétifs pixels qui traineraient encore sur nos écrans.

A la différence des Conquérants, nous manquons de but avéré. A bout de bras, dans les banlieues planétaires, nous tentons « d’incliner nos antennes », découvrons l’infinitude stellaire mais du fait du rayonnement gamma, solaire et létal, jamais nous n’atteindrons la proche planète Mars, pourtant à « seulement » 380.000 kilomètres de nous . Le simple voyage aller prendrait six « mois* ». Avec le retour (déjà impensable), c’est un « an *»de voyage et l’obligation du port de sous vêtements en plomb .

Alors contrairement aux tenants de l’infinitude de l’espace, et dans un ultime effort de circonscription, quelques désespérés s’accrochent à l’idée que l’univers pourrait se retourner sur lui-même, comme un vêtement bien coopératif …Bref, remodeler une boule, mais une boule dans quoi ?

Le constat général est désolant, carrément aliénant : nous n’avons cerné aucune de nos recherches. Ce bilan était pourtant prévisible. Il suffisait de se souvenir, vigilants, du « grand théorème » de Claude Bernard, qui dans l’établissement de la Méthode Expérimentale a établi définitivement qu’est « dépourvu de réalité scientifique ce qui ne peut se soumettre à expérimentations renouvelées »; dés lors, temps et espace étant dépourvus des caractéristiques physiques élémentaires nécessaires et suffisantes pour être appréhendées et pouvoir se soumettre à l’épreuve expérimentale - analyse et synthèse – se trouvent ipso-facto disqualifiés et déclarés inexistants . CQFD.

2 )- LA CONSCIENCE, CELLE QUI MILITE, SANS LIMITES :

Mais alors, en conscience, en l’absence du temps et si l’espace dont nous rêvions n’étaient pas avérés, dans quoi serions-nous plongés ? Nous éprouvons un fort doute existentiel. Si la science patine ou s’enlise, la métaphysique n’est plus récusable et la philosophie s’empare du terrain laissé libre : elle s’engage et milite à bon droit. Car depuis quand les limites de la science sont elles les limites de la pensée humaine ? Même victorieuse, la « science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». Rendu à ce point, Antoine de Saint Exupéry se demandait « Que faut-il dire aux hommes ?

La première réponse apportée au temps de l’homme, fut celle de la Genèse « C’est à la sueur de ton front que tu mangeras du pain jusqu’à ce que tu retournes dans la terre où tu as été pris ; car tu es poussière et tu retourneras à la poussière. » (Gén 3:17-19) Plus tard, l’évangéliste Matthieu ajoutera : « Le ciel et la terre passeront…» ( Mat 24 : 35 )

Quant aux Anciens, ils ont d’emblée saisi le caractère changeant du monde perçu, celui du « temps ». Dans « Timée 37», Platon parvient même à introduire de la mobilité dans son éternité. Aristote en fait une donnée objective, le nombre du mouvement et du changement du réel. Car même au repos, il retient qu’il perçoit ses battements cardiaques, ses respirations. (in « Physique » ; 4éme siècle avant J.C ). Sénèque, dans ses lettres à Lucilius ( 1er siècle ), déclare le présent être notre seul bien. Spinoza, et Schopenhauer ont questionné le temps. Pour saint Augustin le temps est en nous, dans l’esprit et dans l’âme. Nietzsche ( in « Considérations inactuelles »- 1876- ) prône que dans le règne vivant, l’homme, seul, s’attarde à ressasser le passé alors que l’oubli est la faculté active nécessaire à la vie. (là, émettons une réserve : car même le chien de Pavlov n’oublie pas aisément les coups de trique reçus ! )

Envisageant l’univers, Montaigne et les philosophes du 16éme et 17éme siècle le dotaient le plus souvent de la conscience humaine. « Chaque homme porte en lui la forme entière de l’humaine condition » ; ce que Victor Hugo s’exclamant, reprendra par « Insensé qui croit que je ne suis pas toi » ! Pour Pascal, la conscience est nôtre noblesse : « Quand l’univers l’écraserait, l’homme serait encore plus noble que ce qui le tue, par ce qu’il sait qu’il meurt ; et l’avantage que l’univers a sur lui, il n’en sait rien ». En effet, au moment où la science butte, l’espace et l’univers étant totalement dépourvus d’esprit, il parait opportun et légitime de soutenir que c’est bien l’homme, seul, qui par sa spécificité - sa conscience, individuelle et collective – donne finalement un sens au concept d’univers. A cet instant mesurons la chance et apprécions l'infime probabilité qui nous ont permis cette expérienve personnelle : vivre l'espace d'une vie dans cet étrange monde, le nôtre.

Pour Lamarck, sensoriel et restrictif, l’univers est limité au monde vivant et n’appartient qu’à nos sens. Sorti du lot des philosophes français qui se bornent à ânonner l’espace-temps, il convient de distinguer Michel Serres académicien et ancien officier de marine.

Cette réflexion, qui s'achève sur le mental de l'homme, s'acommodera volontiers d'une remarque spirituelle:  « Heureux ceux qui ont la foi en plus ; héroïques les autres ».

                                                                                                                                 PIERRE PILO

_________________________                                   
* « An et mois » étant pris dans le sens conventionnel dénoncé ici. En fait, les voyages correspondants. Soit dit en passant que le terme « année-lumière » est illusoire, puisqu’il s’agit bien de MOUVEMENTS de photons.


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