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JEAN COCTEAU

Culture

                                                JEAN  COCTEAU

 

                          «  Le poète est un menteur qui dit toujours la vérité. »

 

Jean Cocteau fut un artiste aux multiples facettes : auteur dramatique, poète, chorégraphe, cinéaste, peintre et même académicien !

Cocteau naît le 05 juillet 1889 à Maisons-Laffitte dans une famille de la grande bourgeoisie parisienne. Il est le fils de Georges Cocteau, rentier, et d’Eugénie Leconte. Il a une sœur, Marthe, ( 12 ans ) et un frère, Paul,( 8 ans ).

Son père Georges se suicide d’une balle dans la tête dans son lit quand Cocteau eut neuf ans. « Le tragique restera l’une des préoccupations majeures du poète, une exorcisation jamais comblée. » La mort, le suicide et le sang vont à tout jamais préfigurer ses œuvres : « Le sang d’un poète, l’aigle à deux têtes, le Testament d’Orphée.»

Sa mère élève donc seule ce garçon difficile qui refuse de grandir, trouvant dans les états maladifs un moyen de se faire choyer.

Son grand-père, d’une grande culture artistique n’a de cesse de l’initier à la musique. Cette période probatoire influencera considérablement sa perception créatrice tout au long de sa vie.

Grâce à une gouvernante allemande,Cocteau découvrit très tôt le monde du spectacle et de l’illusion. Il s’émerveille face à la beauté du cirque, face au prestige des divertissements du Châtelet (le Tour du monde en 80 jours).

En 1904, il est renvoyé du lycée Condorcet pour indiscipline. Il ne gardera qu’un souvenir marquant de ce lycée :celui de la révélation de la beauté masculine en la personne de son camarade Darglos, « le premier symbole des forces sauvages qui nous habitent » ; le fantasme qui allait habiter chaque compagnon de Cocteau, chaque personnage masculin de ses œuvres. Sans équivoque, on retrouve le personnage de Dargelos dans « le Livre Blanc » et « les Enfants terribles ».

En 1908, Cocteau fait la connaissance du célèbre tragédien Edouard de Max. Ce dernier, fasciné par l’écriture de Jean Cocteau décide d’organiser une Matinée poétique au Théâtre Fémina sur les Champs-Elysées où on lit ses poèmes. Edouard de Max n’hésite pas à le présenter comme un jeune prodige.

Dès lors, Cocteau est devenu un dandy, un « Prince frivole », il se promène dans les rues de Paris, affichant un style très provoquant. Il fait la connaissance de Marcel Proust, Catulle Mendès, la Comtesse de Noailles, les Rostand.

En 1909, il publie un premier recueil poétique : « la Lampe d’Aladin ». Sa rencontre avec Serge Diaghilev, mécène et directeur de troupe russe va bouleverser irrémédiablement tout

son bel équilibre. « Le premier son de cloche, qui ne se terminera qu’avec ma mort, me fut donné par Diaghilev une nuit, place de la Concorde. Nous rentrions de souper après le spectacle. Nijinsky boudait, à son habitude. Il marchait devant nous. Diaghilev s’amusait de mes ridicules. Comme je l’interrogeais sur sa réserve (j’étais habitué aux éloges) il s’arrêta, ajusta son monocle et me dit : « Etonne-moi ». Cette phrase me sauva d’une carrière de brio. Je devinai vite qu’on n’étonne pas un Diaghilev. De cette minute, je décidai de mourir et de revivre. Le travail fut long et atroce. Cette rupture, je la dois comme tant d’autres à cet ogre. »

Cocteau décida d’arrêter son existence superficielle et va même jusqu’à renier ses œuvres passées qui lui avaient pourtant apporté le succès.(« la Lampe d’Aladin », « le Prince frivole », « la Danse de Sophocle »).

Le sens profond de cette phrase, Cocteau n’en prend vraiment conscience qu’au terme de la représentation du « Sacre du Printemps » par la troupe de Diaghilev en 1913.

« L’idée d’étonner ne m’était pas venue. J’étais d’une famille où on ne pensait pas du tout à étonner. On croyait que l’art était une chose tranquille, calme, disparate… « le Sacre du Printemps » était pour moi la révélation d’une forme d’art opposée aux habitudes et anticonformiste. »

Engagé comme ambulancier pendant la première guerre mondiale, il se lia d’amitié avec Apollinaire.

En 1918, il rencontre le poète Raymond Radiguet. Ils feront beaucoup de voyages ensemble. Cocteau, admiratif du travail littéraire de Radiguet promeut les travaux de son ami dans son cercle artistique et fait publier par Grasset « Le Diable au corps »( histoire sur le rapport adultère entre une femme mariée et un homme plus jeune).

En 1920, Cocteau crée « le Bœuf sur le toit », un spectacle burlesque sur une musique de Milhaud. Les décors sont signés Raoul Dufy. Il fonde avec Radiguet la revue « Le Coq ».

Radiguet meurt subitement le 20 décembre 1923, ce qui affecte terriblement Cocteau. Il déclare l’année suivante à l’abbé Mugnier : « je n’écrirai plus ». Désespéré, il commence à s’adonner à l’opium. Malgré de nombreuses cures de désintoxication, il consommera de la drogue jusqu’à la fin de sa vie.

En 1929 le roman « Les enfants terribles » reçoit un accueil triomphal de la presse. « La voix humaine » ( monologue téléphoné d’une femme à son amant qui la quitte ) accèdera à une carrière mondiale. En 1937 il rencontre Jean Marais, acteur français avec lequel il entretiendra une relation sentimentale de longue durée ainsi qu’avec Edouard Dermit, acteur également. Il est élu à l’académie Mallarmé.

L’entre-deux-guerres est pour Cocteau, au faîte de sa gloire, une période d’intense créativité. Il s’essaie à la poésie d’inspiration futuriste, dadaïste ou cubiste : « Le cap de bonne espérance ( 1919 ) » ; au roman poétique : « Le Potomac (1919), Thomas l’imposteur (1923), les enfants terribles(1929) . »

Il est aussi prolixe au théâtre : Les mariés de la tour Eiffel (1924), la voix humaine (1930), la machine infernale (1934), les parents terribles (1938), les monstres sacrés (1940), la machine à écrire (1941), l’aigle à deux têtes (1946), Bacchus (1952).

Le cinéma attirera aussi Jean Cocteau ; ( il en fera une poésie.) Les films de Cocteau introduisirent le surréalisme dans le cinéma français et influencèrent dans une certaine mesure le genre français de la nouvelle vague.

On citera : « Le sang d’un poète (1930), L’éternel retour (1943), La belle et la bête (1945), Les parents terribles (1949), Orphée (1950), Le testament d’Orphée (1960). »

Le testament d’Orphée fut monté grâce à l’aide financière de François Truffaut. Cocteau dira : « les producteurs exigent un sujet et un prétexte alors que la manière de dire, de montrer les choses et de meubler l’écran est mille fois plus importante que ce qu’on y raconte. » Le film représente son propre testament, dévoilé aux yeux de tous ; on y retrouve toute sa poésie, ses rêves et ses angoisses, ses fantasmes et ses hallucinations.

Cocteau est élu à l’Académie française le 03 mars 1955. Il faut ajouter encore à tous ses talents celui de dessinateur et de peintre. Il réalisa la décoration des chapelles de Villefranche sur Mer et de Milly la Forêt, les vitraux de l’église Saint Maximin de Metz.

En apprenant le décès de son amie Edith Piaf, Jean Cocteau est pris d’une crise d’étouffement. Il succombe un peu plus tard d’une crise cardiaque le 11 octobre 1963 à Milly la Forêt. « Je ne redoute pas la mort. Elle est comme une naissance à l’envers. »

Sur sa tombe on peut lire l’épitaphe suivante : « Je reste avec vous.»

                                                                                                                              ISABELLE   LYSSON

           Quelques citations de Jean Cocteau :

 

          -« Moins une œuvre est comprise, moins vite elle ouvre ses pétales et moins vite elle se   fane. »

          -« Le poète se souvient de l’avenir. »

          -« Beaucoup d’hommes naissent aveugles et ils ne s’en aperçoivent que le jour où une bonne vérité leur crève les yeux. »

          -« Il n’y a pas de précurseurs, il n’y a que des retardataires. »

          -« Les poètes parlent une seule langue, même s’ils ne se comprennent pas entre eux. »

          -« Le tout dans l’audace, c’est de savoir jusqu’où on peut aller trop loin. »

          -« On ferme les yeux des morts avec douceur ; c’est aussi avec douceur qu’il faut ouvrir les yeux des vivants.»

          -« L’histoire est du vrai qui se déforme, la légende du faux qui s’incarne. »

          -« Le rêve est la forme sous laquelle toute créature vivante possède le droit au génie, à ses imaginations bizarres, à ses magnifiques extravagances. »

          -« Le temps est un phénomène de perspectives. »

          -« Il faut faire aujourd’hui ce que tout le monde fera demain. »

          -« La source désapprouve presque toujours l’itinéraire du fleuve. »

          -« La richesse est une aptitude, la pauvreté de même. »

          -« La vérité est trop nue, elle n’excite pas les hommes. »

          -« Aimer et être aimé, voilà l’idéal. Pourvu qu’il s’agisse de la même personne. »

          -« Jouer cœur est simple. Il faut en avoir, voilà tout. »

          -« Plus je vieillis, plus je vois que ce qui ne s’évanouit pas, ce sont les rêves. »

          -« Plus on est avide, plus il est indispensable de reculer les bornes du merveilleux. »

          -« La science ne sert qu' à vérifier les découvertes de l’instinct. »

          -« Rien d’audacieux n’existe sans la désobéissance à des règles. »

          -« Le verbe aimer est difficile à conjuguer : son passé n’est pas simple, son présent n’est qu’indicatif, et son futur est toujours conditionnel. »

          -« Le bonheur d’un ami nous enchante. Il nous ajoute. Il n’ôte rien. Si l’amitié s’en offense, elle n’est pas. »

          -« A force de plaisirs notre bonheur s’abîme. »

          -« Un beau livre c’est celui qui sème à foison les points d’interrogation. »

          -« Le chef d’œuvre n’est, après tout, qu’un numéro de chien savant sur une terre peu solide. »

          -« Ce qui caractérise notre époque, c’est la crainte d’avoir l’air bête en décernant une louange, et la certitude d’avoir l’air intelligent en décernant un blâme. »

          -« Trouver d’abord, chercher après. »

          -« Un secret a toujours la forme d’une oreille. »

          -« Je voudrais que l’intelligence fût reprise au démon et rendue à Dieu.»

 

 



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