MédiAscendances n° 17
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EDITORIAL :
Du suffrage universel et de ses conséquences,
Les citoyens sont des gens comme les autres : ils méritent qu’on leur dise la vérité. Aussi ont-ils à la susciter en démontrant chaque jour qu’il vaut mieux ne pas leur mentir parce qu’ ils ne seront pas dupes.
Cela passe par l’exercice de la responsabilité individuelle, au plan de la société mais aussi au plan de l’usage que l’on a de soi. Ne nous appartient-il pas de développer notre plein potentiel de lucidité et notre acuité d’évaluation du monde environnant et des situations ? N’est-ce pas là le jeu de la démocratie, c'est-à-dire, littéralement, « du pouvoir donné au peuple » ? Contrairement à la ploutocratie, pouvoir attribué aux riches, ou bien encore à l’oligarchie, pouvoir controlé par des familles. ( familles d’intérêt, lobbys, trusts, multinationales...) Il y a aussi la technocratie : pouvoir attribué aux technocrates, ceux qui ne jurent que par la ou les techniques.
Et c’est là que tout se joue : nous sommes chacun responsable de notre avenir, proche et moins proche, et de l’avenir du monde, aux différents degrés de proximité que cela représente, et à tous les degrés, en définitive.
Dans la démocratie chacun est appelé à exercer de la responsabilité et ce, le plus possible : cela signifie être capable de faire des choix, tout le temps, et de les faire bien. Chacun, par ailleurs, choisit de se responsabiliser plus ou moins dans les secteurs qu’il choisit. Et puis il y a, signe distinctif particulier et premier du système dont nous sommes partie prenante, l’appel aux urnes, j’ai nommé « le suffrage universel » pour élire nos représentants et pour les élire bien. Et là nous sommes en face d’une responsabilité qui dépasse les responsabilités courantes parce qu’il s’agit d’un choix qui porte sur l’intérêt général, la conduite de la nation ou d’organes subséquents. ( Communes, régions.)
Ce choix nécessite une approche exhaustive et globale de l’état du pays et de ce qu’on veut qu’il soit. Il nécessite qu’on se hisse à la dimension d’un administrateur qualifié et qu’en même temps on laisse émerger une certaine « prescience » ou bien science avérée de ce que l’on pense devoir être les rapports humains, leurs règles et leurs limites. C’est une culture à développer, une culture à la fois politique et humaniste, ce qui signifie une recherche constante d’amélioration personnelle qui passe par l’observation, l’expérience, la collecte de données à travers le temps, et puis un certain volontarisme dans la direction choisie.
D’une volonté politique émanent tous les systèmes existants et à venir. Comment va-t-on définir sa volonté politique ? Par rapport à quels critères allons-nous l’orienter et sur quels socles allons-nous la fonder ? Il appartient à chacun de répondre en son âme et conscience, en voulant ne pas se tromper, en voulant toujours être au plus près d’une analyse exacte des possibilités en présence.
La culture politique puise ses sources en tous domaines touchant à l’homme, et là nous pouvons nommer, dans l’ordre mais cet ordre peut être changé : politique, économie, sociologie, philosophie, spiritualité, psychologie.... A savoir que notre projet de société doit mettre l’homme au centre des préoccupations car sinon il perd de sa signifiance. Pour rendre valide notre projet il faut qu’il soit viable à différents niveaux. Un seul critère ne suffit pas. Ce doit être une combinaison harmonieuse de critères pour amener à un équilibre performant par rapport à une situation donnée.
C’est peut être cet ensemble de facteurs qui dissuade un bon nombre d’entre nous d’aller mettre un bulletin dans une urne. Il est clair que beaucoup ne « possèdent » pas leur choix en totalité parce qu’il contient une part plus ou moins grande d’approximation. Et parmi les éléments qui influent, il y a souvent la séduction qu’opère un programme en particulier, censé mieux correspondre à nos options mémorielles et sensibles, préalablement élaborées.
La démocratie ce n’est pas simplement le suffrage universel, c’est aussi l’obligation de conscience pour chacun de réfléchir, de se former un jugement avant que d’agir et de laisser tomber sa sentence finale dans la boite d’où surgira, pour la société, l’expression d’une volonté commune, mature si possible !
P.J.