LA LUMIERE
La lumière était au commencement comme un ensemencement, une initialisation c'est-à-dire un départ pour le monde sans cesse renouvelé que nous connaissons. Nous sommes au monde et du monde par la lumière, par le fait qu’elle met tout en visibilité, en accession de connaissance d’un point de vue visuel, comme un spectacle offert à notre appréciation. Chaque jour en la lumière ( je ne parle que de celle du soleil ) est pour chacun un nouveau départ : d’un simple point de vue esthétique elle nous restimule en nous offrant notre contexte naturel c'est-à-dire en nous donnant accès à tout ce qui vit.
Synonyme de chaleur, la lumière rime avec vie et éclosion de vie. Nous l’aimons de préférence quand elle est forte et active, en été par exemple, mais nous l’aimons aussi selon toutes ses fragrances, qui se déclinent tout au long de l’année au gré des saisons. La lumière c’est la vie qui se donne et c’en est une belle image puisqu’elle profite à tous sans restriction. Elle est là pour tous, de même que la terre et ses fruits, ce qui signe notre parfaite égalité ( de principe ) et similarité ( de condition ) face au grand tout qui nous organise et nous scrute. ( Du moins nous sentons-nous sondés parfois, et peu de chose face à l’immensité. )
La lumière c’est la vie, immense et forte, qui nous traverse et nous exhorte à vivre plus car par elle nous nous sentons invités à prendre une part active au monde enchanteur qu’elle dévoile. C’est une réinitialisation chaque jour pour ce qui doit être un bonheur, un plaisir d’être sans discontinuité, sauf imprévu à surmonter.
L’incandescence céleste nous approvisionne en stimulations pour de l’effectivité rapide, la mise en oeuvre de nos capacités au présent et l’obtention de la satisfaction qui en résulte. Nous avons tous le désir d’être sous le soleil au mieux de nous-mêmes, en possession de la stabilité et de la jubilation que propose un positionnement juste sous l’astre profus, en possession de forces rayonnantes et conquérantes parce que se sachant ouvrières et constructrices d’une joie restaurée.
La lumière sera toujours le commencement de la vie en actes, avec le plaisir de les produire. C’est une virginité de base à partir de laquelle nos œuvres, petites ou grandes, peuvent s’ériger solidement car assises sur un socle intangible. La vie en actes c’est aussi tous les développements envisageables ou déjà acquis qui se font jour, comme la suite de l’élan primal, pacte de concorde totale avec la « source inondante. »
Edifier, construire, est le propre des civilisations parce que ces dernières sont faites d’hommes et de femmes animés, pour l’immense majorité, de cette étincelle de vie, énergie venant de l’intérieur comme un appel constant à s’investir dans la cité, appel du cœur et de l’esprit à pousser l’aventure personnelle toujours plus loin ou, au minimum, à l’entretenir dans l’état où elle se trouve si cet état est jugé satisfaisant. Les civilisations ce sont ces cathédrales de mutualisme et de convivialité fondées sur des consensus mouvants. Nos sociétés sont à utiliser comme moyen d’accomplissement personnel et collectif en des œuvres exhaussantes pour tous : elles sont le reflet de ce que nous sommes, l’exact reflet d’une majorité d’entre nous, et c’est à ce titre qu’elles méritent d’être améliorées, amélioration devant être portée d’abord par les individus, dans une optique de perfectionnement.
Les autoroutes de l’information sont-elles pourvoyeuses d’informations susceptibles de nous élever vers de l’amélioration ? La réponse est « oui », globalement, à condition qu’elles soient diversifiées dans leurs sources, c'est-à-dire de proposer des journaux de bords différents qui nous permettent de nous faire une opinion la plus exacte possible, et donc la plus objective, du sujet dont on veut prendre connaissance. Quel est le rapport avec la lumière, me direz-vous ? On parle là de dégager de la lumière sur des faits évoqués ou des évènements. Il s’agit là d’obtenir le meilleur éclairage possible sur ce que l’on veut savoir. Le rôle de la presse, aujourd’hui diffusée aussi par internet et la télévision, est donc d’amener toute compréhension, autant que faire se peut, sur les sujets qu’elle traite. Pour arriver à cette fin il faut, de la part des journalistes, des intentions pures et pédagogiques ou bien un dévouement total au dégagement de la vérité, en tous domaines. Et dans la mesure où ces personnes sont animées de tels idéaux, on peut les qualifier de bienfaiteurs de l’humanité même si on ne les confond pas avec des archanges de lumière. ( Nul n’est parfait ! )
La lumière c’est aussi ce qui sous-tend toute action bienfaisante, c'est-à-dire un fond de générosité et de désintéressement qui affleure à la surface d’un comportement sans pour autant se révéler directement. La lumière, c’est un monde de pureté en transmission directe pour provoquer notre ardeur à œuvrer, pour féconder nos envies de réalisations et pour étancher notre soif d’idéal. Elle est ce monde virginal offert au début pour abolir les ténèbres et qui les abolit encore sitôt qu’on le requiert au présent. C’est la vie en représentation, une substance diaphane imprégnant nos âmes pour les transsubstantier et les conduire à vivre, au-delà de ce qu’elles sont déjà. Elle est ce voile immarcescible, synonyme de douceur, de paix et de sérénité, révélant les formes visibles et invisibles, en les revêtant de la brillance du réel. Elle est une expression du verbe clarificateur qui redonne au monde son éclat premier, celui de l’origine, au sein duquel nous avons à retrouver notre place.
Elle est l’alpha et l’oméga, l’alliée de l’esprit pour inonder le monde et nous l’offrir scintillant et pur, tel que nous avons à le recréer pour l’appréhender en vérité.
Sachons alors aiguiser notre réceptivité pour la capter au mieux, telle qu’en l’éternité rien ne la change !
PATRICK JAKUBOWSKI
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