ELEMENTS DE REFLEXION
L’UNIVERSALITE
De l’ universalité et de ses conséquences
Le mot universalité recouvre diverses significations. Commençons par le côté matériel de
la chose. L’universalité est synonyme de totalité, soit aussi globalité. Cela désigne à priori
la totalité de l’univers et tout ce qu’il contient : ça fait beaucoup et c’est incommensurable,
parce que démesuré et parce qu’illimité .
Incommensurable : d’une étendue ou d’une grandeur telle qu’on ne peut la mesurer.
C’est pour cette raison d’ailleurs que je propose qu’on appelle désormais l’univers
« l’ Incommensurable » .
Plus généralement l’ universalité désigne tout phénomène que l’on peut retrouver,
supposer retrouver n’importe où dans l’univers, mais surtout sur la Terre.
On peut parler par exemple d’universalité de la Vie, partout présente sur Terre, mais ailleurs
aussi, probablement ou forcément, dans le sens où la vie est considérée comme une
production de l’univers qui s’est concrétisée sur notre planète : option de pensée de plus
en plus admise.
Au plan humain nous pouvons constater qu’un grand nombre de caractéristiques nous
identifie en tant qu’espèce, l’homo sapiens dont chacun de nous est un exemplaire au sein
de notre race, humaine évidemment.
Toutes ces caractéristiques peuvent être qualifiées d’universelles car elles concernent tous
les humains, quelque soit leur appartenance ethnique et leur lieu de résidence sur la
planète .
Ainsi peut-on parler aussi de l’universalité de l’esprit, qui est de loin la
plus intéressante, bien au-delà des fonctions naturelles du corps dont on peut en
énumérer quelques unes mais qui n’apportent pas grand-chose à l’amélioration que nous
nous devons :
la marche, la préhension, la respiration, la transpiration, la sexuation, la vue, l’odorat,
l’ouïe,le toucher, le goût, ( c’était les cinq sens ) l’élimination , qui comprend la sudation, la
station debout, la station balnéaire ( dépendant directement des moyens pécuniers ), la
course , etc...
L’ universalité de l’esprit signifie usuellement que ce dernier se fait entendre d’exactement
tous les hommes pour la raison qu’ils en sont tous dotés, le présupposé étant que
l’organe « cerveau » est à nourrir de données ( informations ) et à entretenir dans sa
fonctionnalité.
L’universalité de l’esprit signifie entre autre, et c’est un aspect majeur, l’universalité de la
conscience, sa voix qui s’exprime en permanence en toute situation, nous indiquant les
limites à ne pas franchir pour ne pas tomber dans le « hors-jeu », zone interdite par
définition.
Dans ce contexte l’esprit est censé représenter la personne humaine dans toutes les
caractéristiques de son être global, recouvrant aptitudes et capacités à porter au plus
haut. C’est à ce stade que la notion d’ universalité devient intéressante voire
passionnante, ( c’est mieux ) parce qu’elle nous met en demeure de nous hisser au
meilleur de nous-mêmes selon les potentialités incluses en notre nature, rejoignant en cela
un niveau partagé par d’autres, mais que tout le monde peut atteindre.
Et c’est cette objectivation/objectivité, soit émergence de vérités qui rend l’universalité
( de l’esprit ) attractive et attirante, car, pour qui la comprend bien, elle devient un lien
puissant,la signature d’une identification de l’un à l’autre ayant pour conséquence la
fraternité, sur base d’ une égalité de principe, à développer dans les faits.
L’universalité c’est aussi le sentiment d’appartenir à une communauté, celle des humains,
et de son lieu de vie, le microcosme terrestre, creuset de nos origines, écrin parfait propre
à l’épanouissement du plaisir d’être, plus simplement nommé bonheur.
Le mot bonheur ayant trop souvent la connotation de la vie de couple il est important,
voir salutaire d’envisager et de vivre aussi le bonheur sous la forme d’un plaisir d’être
personnalisé, basé sur un certain nombre d’éléments d’appréciation de notre condition
humaine dans ce qu’elle a de plus gratifiant.
Car hormis le plaisir que l’on retire de la fréquentation de son conjoint et qui n’est pas à
négliger il existe le plaisir, la jouissance d’être au monde, après y être venu, cela va sans
dire.
Et ce plaisir se sustente de plusieurs choses que l’on peut essayer de dénombrer :
- découvrir les liens qui nous unissent étroitement à la nature – découvrir la beauté de la
nature et sa prodigalité : le fait qu’elle pourvoit à tous nos besoins – découvrir l’harmonie
qui la sous-tend et l’harmonie de plus en plus grande que l’on peut instiller dans notre
rapport à elle – découvrir l’harmonie qui nous organise et y apporter sa contribution et
son renfort - découvrir que l’on est conçu pour être autonome au sein de notre contexte
originel – découvrir que tout est là, bien tangible, pour notre épanouissement total, à
condition d’ouvrir les yeux pour s’en rendre compte – plaisir d’aimer le genre humain
malgré nos imperfections et manquements –plaisir d’œuvrer pour l’amélioration générale.
En universalité tout est lié ; les parcelles du monde extérieur comme les parcelles de notre
être intérieur sont jointives et s’assemblent comme faisant partie d’un TOUT hautement
appréciable. Ces éléments à priori disparates sont en réalité reliés à un plan d’ensemble
dans lequel nous sommes inclus à des fins de bonne compréhension.
Tous ces moments de bien-être et d’équilibre, tous ces moments traversés dans la
gratification et le plaisir d’être se sont gravés en notre sensibilité doublée de notre
mémoire , constituant de la sorte une assise, un socle à partir duquel a pu s’échafauder
une continuation. Notre universalité s’est construite en s’agrégeant ces phases de bonheur
et de stabilité, ce qui fait qu’elles nous habitent et nous restimulent à des moments
inopinés où, le monde extérieur ne faisant plus sens, elles ressurgissent comme une aide,
un palliatif mémoriel nous ramenant cohérence et valorisation.
La beauté de cette création n’est plus à démontrer et quel est l’enfant, celui d’aujourd’hui
ou celui d’hier, qui n’éprouve cette confiance en la vie une et continue, le désir d’être à son
mieux, ce qui le conduit invariablement à l’expérimenter à travers des essais et
concrétisations.
C’est là le naturel d’une vie qui s’étaye dans le temps au contact du berceau au sein duquel
elle apparut et des conditions offertes, pour en garder la marque indélébile, à vivre et à
transmettre.
Patrick Jakubowski