ENVIRONNEMENT
ENQUETE AUX POLES
Le niveau de la mer a varié périodiquement au cours des deux derniers millions d’années en fonction des alternances de périodes glaciaires et interglaciaires. Depuis la dernière glaciation le niveau a monté de 130 mètres par suite de la fusion des calottes glaciaires de l’hémisphère nord. Par suite de la stabilité du climat, ce niveau n’a pas varié de plus de 0,1 à 0,2 mm au cours des derniers millions d’années ! Mais depuis 1992, les scientifiques constatent une accélération de la fonte des glaciers, un recul de la banquise et la disparition des icebergs. Le réchauffement climatique dû à l’effet de serre en est la cause.
A l’origine, l’effet de serre est un phénomène naturel. Comme son nom l’indique, il fait de la Terre une serre au même titre qu’une serre de jardinier. La chaleur du Soleil rentre dans la serre. Elle est piégée par des gaz ( les « gaz à effet de serre » ) et fait monter la température du globe. La température moyenne à la surface de la Terre est ainsi de 15°. Sans l’effet de serre, la température moyenne serait de -18°, rendant la vie impossible sur Terre.
Mais depuis 1850 et les débuts de l’ère industrielle, les activités humaines émettent de plus en plus de gaz à effet de serre (GES ). La Terre ne peut plus absorber les émissions de GES produits par les transports, l’industrie, la production d’énergie, la déforestation. La planète est en train de changer ; le niveau moyen des océans s’est élevé de 17cm au cours du XXème siècle. Cette montée du niveau moyen est attribuée au réchauffement qui touche la planète à travers deux processus principaux : la dilatation de l’eau de mer et la fonte des glaces terrestres.
Le 5ème rapport du GIEC a abouti à des constats sans appel quant aux dérèglements à venir :
Si la hausse de la température moyenne mondiale dépassait les 2°C d’ici 2100, toujours par rapport à 1850, les conséquences pour la planète seraient très graves.
Le rapport du GIEC nous apprend aussi que l’on peut rester sous les 2° en réduisant les émissions de gaz à effet de serre à un niveau proche de zéro (aujourd’hui on est à + 3,2% an) et en contenant les réserves fossiles dans le sol. Au cours du XXème siècle, la France s’est réchauffée d’environ 1°C. Depuis nous connaissons des étés de plus en plus chauds et des hivers de moins en moins froids.
En cas de fonte accélérée des glaciers et des banquises, les conséquences environnementales et humaines seraient très graves : inondations, migrations des populations, baisse de ressources en eau potable, disparition des populations animales de la banquise et des zones côtières, affaiblissement de la biodiversité.
Lutter contre les émissions de gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique est indispensable pour préserver la banquise et les glaciers afin de sauvegarder la ressource en eau potable précieuse et rare, la biodiversité, et pour limiter la hausse du niveau des mers et ses conséquences environnementales souvent catastrophiques.
Jacques Dores