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AMORCE DE REGULATION : nanoparticules et nanomatériaux

ENVIRONNEMENT

 

           AMORCE DE REGULATION : 

                                    nanoparticules  et  nanomatériaux

 

 

Ni vus ni connus ou presque, les nanomatériaux ont envahi notre vie, séduit les industriels et   provoqué la réserve scientifique.

Les industriels ont vite perçu les avantages des nanomatériaux dont la taille est de l’ordre du  milliardième de mètre ( 50 000 fois moins que l’épaisseur d’un cheveu.) Ces derniers entrent dans la composition de plus de 1500 produits de consommation courante : automobiles, carburants, électroménager, équipements de sport, appareils électroniques, panneaux solaires, ciments, peintures, crèmes solaires et produits de beauté, chaussettes, sels de table et additifs alimentaires, pansements, instruments médicaux écrans tactiles … 

Le marché mondial des nanomatériaux serait de 11 millions de tonnes, d’après les services de Bruxelles, pour une valeur de 20 milliards d’euros. Le secteur des nanotechnologies représenterait entre 300 000 et 400 000 emplois directs. Ce qui en fait un secteur-clé pour «  la croissance, l’emploi, l’innovation et la compétitivité » aux yeux de l’exécutif bruxellois.  

La médaille a toutefois un revers. De fait, la taille et la mobilité des nanomatériaux sont à la fois arguments de vente et de progrès mais aussi sources d’inquiétudes. Les nanoparticules peuvent pénétrer partout et percer une cellule. Il n’est de barrière biologique qu’elles ne puissent franchir quelle que soit leur toxicité : cutanée, placentaire, respiratoire, digestive et autre. Leur taille infinitésimale leur donne des propriétés remarquables( résistance, souplesse, conductivité, adhérence…) et les rend extrêmement réactives. Elles peuvent se disperser dans l’air, le sol, et l’eau. Le caractère bio-persistant  de ces particules inquiète. Tels les nanotubes de carbone souvent diabolisés pour présenter deux points communs avec l’amiante : leur morphologie et le fait qu’ils ne soient pas biodégradables, entraînant les conséquences mortelles que nous connaissons.

C’est pourquoi « l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail » ou Anses, a présenté un rapport, le 15 mai 2014, sur les recommandations à apporter dans la fabrication, la distribution et l’utilisation de ces matériaux.

Le rapport de l’Anses  conclut aux « effets toxiques de certains nanomatériaux sur des organis- mes vivants et sur l’environnement ». Ils franchiraient certaines barrières physiologiques, auraient des effets sur le système nerveux des êtres vivants, persisteraient dans les organismes…

Les industriels sont vent debout contre ce rapport. 

Sonia Benaquista, responsable du Département Réglementations des Produits dans le secteur de l’Industrie chimique, répond que des tests sont actuellement en cours comme pour tout autre produit chimique soumis au règlement « Reach » conclu par l’Europe il y a deux ans dans le cadre de la réglementation en vigueur. ( Reach = règlement européen sur les substances chimiques du1er juin 2007 ).

Première objection : le règlement Reach ne s’applique pas en dessous d’une production inférieure à une tonne par an, ce qui exclut d’emblée les industries peu voraces en « nanos ». (petites unités de fabrication cosmétiques, alimentaires etc.. ).

Objection suivante : il est très trompeur de dire que les règles générales, Reach en l’occurrence, conçues pour des substances normales, sont appropriées pour les nanomatériaux.

Enfin une étude sérieuse : EpiNano a été lancée début 2014 par l’Institut de Veille sanitaire ; il s’agit de suivre des travailleurs ( laboratoire et industrie)  exposés aux nanomatériaux manufacturés, en sachant qu’il faut du temps pour mesurer les effets potentiels sur la santé humaine. ( 10 ans minimum )

A propos des nano-médicaments. Un nano-médicament ressemble à une capsule de taille nano, ce qui lui confère des propriétés particulières : aller délivrer la molécule active dans la zone malade ( un gène, une protéine, une cellule, un organe ), protéger la molécule de la dégradation, cibler le tissu malade, contrôler la libération du produit.

Les nano-médicaments sont déjà disponibles pour le traitement des cancers, des maladies infectieuses. L’Association Avicenn prône la prudence : « Personne n’est en mesure de donner un avis éclairé ni en recherche clinique, ni dans la surveillance sur le terrain des effets secondaires ».      

                                                                                                                             J.B

 


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