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VOL DE NUIT

NATURE

                                              Vol  de  nuit ....

 

« Imaginez-vous sur un long vol de nuit. Les turbulences et le manque de confort vous empê-

chent de dormir. Lorsque vous arrivez à l’aéroport au petit matin, vous êtes déshydraté et de

mauvaise humeur, mais une journée de réunions importantes vous attend. Le soir, vous ne

souhaitez rien d’autre qu’une douche chaude et un long sommeil. Malheureusement, vous

devez retourner à l’aéroport pour un autre vol de nuit ».

Vous supporterez un tel programme de temps en temps, mais imaginez que ce soit votre rythme quotidien : travail de jour et vol de nuit, pendant plusieurs semaines d’affilée. Imaginez aussi qu’il n’y ait ni boisson ni nourriture à bord de l’avion. Et dernier détail : c’est vous qui fournissez l’énergie nécessaire au vol en pédalant sur un vélo fixe.

C’est bien sûr impossible. Pourtant, des milliards d’oiseaux accomplissent une performance similaire deux fois par an, lorsqu’ils migrent  entre leurs sites de reproduction d’été et leurs zones d’hivernage. »   ( Paul Bartell et Ashli Moore – biologistes )

En Europe, la plupart des migrateurs traversent le continent en automne en direction du sud-ouest. Cette règle connaît des exceptions ; il existe des oiseaux qui nichent dans l’hémisphère sud et qui hivernent au nord comme le puffin majeur et le pétrel de Wilson qui hivernent dans l’Atlantique Nord.

La plupart de ceux qui viennent hiverner en Europe occidentale sont des canards, des oies et des limicoles venus du Grand Nord ou de Russie. Ils regagnent alors la mer du Nord, la Grande- Bretagne ou l’ouest de la France où le climat est bien plus doux que dans le nord et le centre du continent. Ces oiseaux mangent surtout des herbes et autres plantes ou encore des invertébrés des plages ou des champs.

De nombreux oiseaux des eaux douces hivernent en mer et près des côtes ; il s’agit des grèbes, des plongeons et de nombreux limicoles de l’Arctique. Dans ce groupe, on trouve aussi le héron cendré, le merle noir, l’étourneau, le cygne tuberculé et le martin-pêcheur.

La plupart des oiseaux insectivores sont migrateurs et quittent l’Europe avant l’hiver. Mais certains oiseaux comme les fauvettes gagnent le sud bien avant, alors que les canards ne migrent que s’ils y sont forcés par la neige et par la glace. Cependant, la fauvette pitchou, la cisticole des joncs et l’hirondelle de rochers sont en grande partie sédentaires alors même qu’elles sont insectivores.   

La caille, la tourterelle des bois, le hibou petit-duc et le torcol vont hiverner en Afrique alors que les autres gallinacés tels les pigeons, chouettes, hiboux et pics ne sont pas migrateurs. Les pipits et bergeronnettes restent en Europe mais les pipits à gorge rousse et la bergeronnette printanière sont de grands migrateurs.

Avant la migration, les oiseaux doivent accumuler des réserves d’énergie sous forme de graisse qui leur permettront de faire face aux efforts intenses du voyage. Les oiseaux doivent trouver des aliments en abondance et la prise de poids est très rapide. Certains gobe-mouches noirs du nord de l’Europe s’engraissent en Espagne et au Portugal avant de traverser la Méditerranée et le Sahara. Le phragmite des joncs peut doubler de poids et voler jusqu’à 115 heures avec ses trente grammes maximum ! La fauvette babillarde qui pèse environ 10 grammes peut atteindre 18 grammes avant son départ. Certains puffins pèsent bien plus que leurs parents avant le départ, ce qui leur permet d’effectuer la traversée vers l’Amérique du Sud, avec « escales », le plus souvent. 

A partir de la fin février, les migrateurs commencent à revenir sur leur territoire. Les premiers à revenir sont la bergeronnette grise, la grive draine, le rouge-queue noir, les étourneaux et dans les champs les vanneaux huppés. La vitesse de la migration est très variable mais, d’une façon générale, la migration de printemps est plus rapide que la migration d’automne.

La plupart des passereaux migrent de nuit. Les migrations nocturnes permettent d’éviter les prédateurs, de minimiser le stress thermique et de réduire les dépenses énergétiques. En outre, ce choix libère la journée pour la quête de nourriture.                                  

                                                                                                                 Céline Bart 


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