NUTRITION
Cuisine méditerranéenne
( Le régime crétois )
Les Méditerranéens accordent beaucoup d’importance aux repas conviviaux où l’on prend le temps de manger et de se détendre et notre santé en tire un grand bénéfice.
Les statistiques de l’Organisation Mondiale de la santé ou O.M.S sont convaincantes : dans le sud de l’Europe, on meurt beaucoup moins « du cœur » que dans le nord : trois fois moins qu’ en Irlande ou en Finlande ! L’Espagne, l’Italie, la Grèce, le Portugal totalisent le plus faible nombre d’accidents vasculaires cérébraux et d’infarctus.
Et la France ? Elle fait encore mieux et surclasse les autres pays du pourtour méditerranéen. Le régime français mérite d’être salué comme une variante réussie du régime crétois, régime méditerranéen s’il en est !
Le régime crétois
C’est un régime riche en fruits et en légumes, en poissons, œufs, céréales et légumes secs, yaourts et fromages, assaisonné d’huile d’olive et accompagné d’un peu de vin : en somme, un régime équilibré.
Sans excès de viande ou de graisses saturées (beurre, fromage, pâtisseries, viennoiseries, graisses animales), sans alcool fort, sans démesure.
Les secrets du régime crétois : les principaux ingrédients
L’huile d’olive : elle est un des piliers du régime. Sa formule magique tient à sa richesse particulière en acide oléique, principal représentant des acides gras mono-insaturés. Ces derniers diminuent le cholestérol sanguin, surtout le mauvais, et préserve le bon. Les Crétois consomment aussi les mono-insaturés dans l’huile de colza, les amandes et l’avocat.
L’huile d’olive possède une autre vertu : la présence de substances anti-oxydantes, les polyphénols, dont l’action est comparable aux tanins du vin ou aux flavonoïdes des fruits et légumes.
Le poisson : les Crétois le mange plutôt sauvage, d’où sa richesse en acides gras oméga trois. Les acides gras du poisson abaissent le taux de triglycérides dans le sang, réduisent la pression artérielle et régularisent le rythme cardiaque.
Les œufs : ils occupent une bonne place dans le régime crétois. Ils apportent du fer et des protéines facilement assimilables et contiennent des acides gras oméga trois.
Les fruits et légumes : ils renferment toutes sortes d’éléments nutritifs. De l’eau, des fibres, des minéraux, des antioxydants comme les vitamines C et E, du carotène, des polyphénols.
Les Produits dans leur ensemble :
Les crétois consomment les produits énumérés précédemment, parfumés d’aromates spécifiques au terroir ainsi que des pâtisseries élaborées avec des matières premières saines : miel, sirop de raisin ; ils accompagnent leur repas du vin de leur pays, un vin naturel de qualité. Jusqu’à quelques décennies, ils mangeaient très peu de viande. En Crète comme partout dans le monde hellénique, la viande revêtait un caractère rituel ; dans l’Antiquité, on ne consommait que celle qui provenait des autels sacrificiels. Puis, dans les temps modernes, on en mangea le dimanche si on en avait la possibilité ou à l’occasion des jours de fête.
L’esprit inventif des Crétois a permis une grande variété de combinaisons dans l’élaboration des recettes. Ainsi, les escargots se cuisinent‐ils de près de quarante manières différentes dans l’île !
Leçon de santé et de longévité
Aujourd’hui, la Crète désire confier à l’humanité le secret de longue vie qu’elle détient depuis l’origine des temps modernes. Offrir, avec son histoire et sa civilisation, ce bien culturel fragile mais inestimable qui s’appelle :
Régime crétois. Actuellement, d’immenses efforts sont faits dans l’île afin de préserver les valeurs traditionnelles et les habitudes nutritionnelles des habitants et de résister à l’invasion de nouveaux modèles alimentaires (repas rapides ). Producteurs et entreprises de traitement, conditionnement et promotion garantissent la grande qualité des denrées crétoises, dépourvues de substances chimiques douteuses et d’additifs suspects, conformément aux leçons héritées de leur histoire et de leur culture.
« Au Menu, chaque jour, on peut consommer :
‐ des fruits crus, cuits ou secs
‐ des légumes de saison crus ou cuits légèrement pour préserver les vitamines
‐ des légumineuses et des céréales
‐ du fromage de chèvre et de brebis, du lait écrémé, du yaourt maigre
‐ des huiles riches en acides gras mono‐insaturés : huile d’olive, huile de colza et huile de soja
‐ des poissons de préférence gras donc riches en oméga 3 (cuisson à la vapeur ou en papillote )
Les légumes frais seront préférables aux légumes cuits car bien pourvus en vitamines. Tomates, endives, concombres sont prêts en un coup de couteau pour les gens pressés ; côté fruits, on mange deux, trois fruits frais ainsi que deux ou trois fruits séchés. Fibres et nutriments sont concentrés dans l’enveloppe des céréales. Les féculents complets sont bien meilleurs pour la santé que leurs homologues raffinés tels le pain blanc et les pâtes blanches. Le riz complet renferme trois fois plus de fibres, de vitamines et de minéraux que le riz blanc. Ils maintiennent le taux d’insuline à un niveau stable, évitent le grignotage et la fatigue, et participent ainsi à la prévention du diabète. Les légumineuses, lentilles, haricots secs, pois chiches, sont riches en protéines et en vitamines du groupe B. Céréales, féculents et légumineuses peuvent aussi se déguster froids, en salade.
De bonnes graisses pour les artères
Pauvre en viande rouge, beurre ou crème fraiche, ce régime méditerranéen privilégie le poisson, l’huile d’olive et les oléagineux, le lait et le fromage de chèvre ou de brebis plutôt que de vache. Il en advient une alimentation équilibrée en acides gras réducteurs d’accidents vasculaires. Les huiles de noix, de colza et de soja sont aussi excellentes car riches en oméga‐3 .
Le régime méditerranéen est facile à intégrer à son alimentation ; il permet une grande liberté dans ses choix alimentaires en plus des variétés saisonnières. L’adopter peut être favorable tant du point de vue de la santé que de la gastronomie. J.B