ECOLOGIE
Conférence environnementale :
les premières annonces
Les 14 et 15 septembre derniers s’est déroulée la conférence environnementale censée « permettre à la France d’engager de façon exemplaire la transition écologique et énergétique pour répondre aux urgences environnementales et préparer le monde de demain. »
Voici les sujets qui ont été abordés au cours des 5 tables rondes de cette première conférence :
* Préparer le débat sur la transition énergétique
* Faire de la France un pays exemplaire en matière de reconquête de la biodiversité
* Prévenir les risques sanitaires environnementaux
* Financement de la transition et de la fiscalité écologiques
* Améliorer la gouvernance environnementale.
Au travers de mots quelquefois « ambitieux », il est bon de retenir les deux sujets majeurs et prioritaires qui sont la préservation de la biodiversité et la transition énergétique.
Non aux gaz de schistes (aux huiles de schistes, devrait-on dire)
Le gouvernement se borne à rappeler que la fracturation hydraulique n’est pas exempte de risques et laisse entendre qu’il rejettera toute demande de permis d’exploration ou d’exploitation utilisant cette technique durant la durée du quinquennat. Le président s’est tout de même offert une porte de sortie en émettant l’idée de méthodes de forage plus propres. En effet, dans quelle mesure un pays est-il capable de se priver d’une telle manne alors que la demande est forte et qu’il se trouve en difficulté dans cette branche économique ?
Relance de la filière éolienne
Il a été réaffirmé le soutien au développement de l’éolien offshore. L’objectif est bien la sobriété et l’efficacité énergétique de même que la promesse de rénover un million de logements afin de parer à la précarité énergétique de certains de nos concitoyens. Un calendrier manque toujours pour atteindre l’objectif de réduction de la part du nucléaire dans l’ensemble énergétique français. La fermeture de Fessenheim, la plus vieille centrale nucléaire française ne suffira pas. Quant au solaire, peu de solutions en vue pour répondre aux urgences et aux milliers d’emplois perdus.
Le taux d’incorporation des biocarburants sera plafonné en France à 7%, l’idée étant d’évoluer au plus vite vers des biocarburants de seconde génération.( à base d’algues, par ex.) Le gouvernement annonce un travail de réflexion pouvant amener des mesures renforcées quant à la pollution des eaux ; il y a là une hypothèse de travail mais non une certitude.
Bonne nouvelle : le gouvernement s’engage à maintenir le moratoire sur les OGM.
Préservation de la biodiversité
« La France soutiendra le verdissement ». D’ici à la fin de l’année, doivent paraître des textes relatifs à « la trame verte et bleue » et un plan « abeilles» doit être finalisé. Un plan « agriculture biologique » sera mis au point d’ici à mi-2013.Toutefois, c’est la déception en matière d’usage des pesticides. Le gouvernement revoit à la baisse les engagements du Grenelle au lieu d’afficher la volonté politique de les atteindre.
Le gouvernement s’engage à freiner au niveau national « l’artificialisation nette des espaces agricoles » ce qui revient à lutter contre l’étalement urbain.
Santé- Environnement
Un groupe de travail est décidé en vue d’élaborer pour juin 2013 une stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens mais rien sur la gouvernance des nanotechnologies.
Et après ?
Le Comité national du Développement durable et du suivi du Grenelle de l’Environnement- rebaptisé en « Conseil National de la Transition Ecologique »- sera chargé du suivi de la conférence durant l’année.
La population souhaiterait que quelques mesures « phares » soient prises en priorité, comme la protection des pollinisateurs, la lutte contre la pollution de l’air pour des raisons de santé publique, la décision de débarrasser nos cours d’eau et nos océans des traitements médicamenteux, des pesticides et des produits chimiques qui perturbent nos systèmes endocriniens.
J.B