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LE NANOMETRE

 

L'ENQUETE

                                     C’est  quoi  le  NANOMETRE ? 

 

Le nanomètre, en abrégé ( nm ) est  une unité de mesure de longueur égale à un milliardième de mètre.  

Les termes de nanomètre puis de nanoscience et de nanotechnologie viennent du mot grec « nannos » qui veut dire « nain ».

                                et  le  NANOMATERIAU ?     

Le nanomatériau possède des propriétés particulières du fait des dimensions nanométriques de sa structure. Il est composé de nanostructures d’une taille comprise entre 1 et 100 nanomètres (ou milliardièmes de mètre). Ces nanostructures peuvent être des nanoparticules, des nanotubes (comme les nanotubes de carbone), ou bien des nanocristaux. Du fait de la petite taille des structures qui les composent, les propriétés des nanomatériaux diffèrent de celles des matériaux  ordinaires.

                                    et  la  Nanotechnologie ?

La nanotechnologie est une science émergente qui consiste à manipuler la matière à l’échelle des atomes et des molécules. La nanotechnologie permet de construire de nouveaux matériaux et de minuscules structures, atome par atome ou molécule par molécule, alors que l’approche classique consiste à sculpter ou tailler les parties d’un matériau existant. La conception de nanomatériaux concerne des applications très diverses. On les utilise pour les pneumatiques et les peintures (secteur automobile), pour la fabrication des ailes d’avion (aéronautique), et encore pour les mémoires à haute densité (électronique), mais aussi pour les traitements antibactériens (médecine), les tissus ultra-résistants ( à l’aide de nanotubes), les vitres anti-salissures (chimie industrielle), la composition des crèmes solaires, du dentifrice et du rouge à lèvres (pharmacie cosmétique) ; on utilise les nanoparticules d’origine métallique pour les IRM (imagerie à résonance magnétique) afin d’accentuer les contrastes (domaine de la santé) ; et on les retrouve aussi dans les cellules photovoltaïques.

Dans le domaine de l’emballage alimentaire et de la conservation des aliments, les applications sont multiples. L’utilisation des nanoparticules peut conférer des propriétés particulières : renfort, solidité, effet de barrière, protection UV ; des nanocapteurs sont en cours de développement pour détecter des agents pathogènes ou des contaminants dans l’aliment. L’encapsulation sous forme nanoparticulaire peut s’appliquer aux arômes, aux vitamines et aux nutriments ; ce procédé serait déjà utilisé en Australie dans un pain enrichi en acides-gras oméga-3 de poisson pour en masquer le goût. Oui, les nanoparticules sont dans nos assiettes à notre insu puisqu’il n’existe aucune obligation d’affichage à ce jour. Dans les bonbons et chewing-gums se cache l’additif « E171 », du dioxyde de titane de taille nanométrique et pourtant cet ingrédient est classé « cancérigène possible pour l’homme ».

Mais les enjeux économiques sont immenses. Dans le monde entier, des entreprises, des gouvernements et des universités s’empressent de commercialiser des nanotechnologies et des nanomatériaux. Déjà, des centaines de produits contiennent des nanomatériaux sans que cela ne soit  porté à la connaissance des citoyens. Les méthodes cavalières avec lesquelles on introduit sur le marché les nanotechnologies se comparent à la manière dont les OGM ont pu se retrouver dans nos assiettes sans débat public ni étiquetage jusqu’à ce que législation soit consentie.

Nous n’avons pas encore suffisamment de connaissances sur la toxicité des nanoparticules pour l’homme. Toutefois, on les soupçonne fortement d’être la cause d’effets inflammatoires. Des chercheurs du Cea (Commissariat à l’Energie Atomique) et de l’université Joseph-Fourier (ex-Grenoble 1) ont publié une étude montrant que les nanoparticules de dioxyde de titane (nano-TiO2) présentes dans nombre de produits ( peintures, cosmétiques, crèmes solaires, revêtements autonettoyants de four) peuvent altérer une barrière physiologique essentielle pour la protection du cerveau : la barrière hémato-encéphalique (BHE) qui protège notre cerveau.

Chez l’animal, on a constaté que l’ingestion de nanotubes de carbone engendrait des granulomes pulmonaires ou des fibroses. Les particules peuvent traverser la barrière pulmonaire, atteindre le sang et la lymphe et émigrer dans l’organisme ; ça s’appelle « la translocation ».   Les résultats ainsi constatés posent le problème de la protection des populations exposées, notamment celle des travailleurs des entreprises qui fabriquent les produits en question

Les députés européens veulent que les produits alimentaires issus de la nanotechnologie fassent l’objet d’une évaluation spécifique des risques avant que leur utilisation puisse être approuvée, et que ces produits soient étiquetés.

Au mois de novembre 2011, deux textes sont venus renforcer l’information et la protection des consommateurs, mais avec quelles retombées réelles ? L’article 18 stipule que « tous les ingrédients qui se présentent sous forme de nanomatériaux manufacturés doivent être indiqués clairement dans la liste des ingrédients ». L’industrie agro-alimentaire aura trois ans pour se conformer à ces nouvelles dispositions, idem pour les cosmétiques. Il ressort aussi des textes qu’à  partir du 1er janvier 2013, les fabricants, importateurs et distributeurs de plus de 100gr de substances à l’état nanoparticulaire doivent déclarer les quantités et les usages de ces produits. 

Cette déclaration annuelle doit être effectuée auprès de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) avant le 1er mai de chaque année.

Les informations déclarées peuvent rester confidentielles, si leur diffusion risque de porter atteinte au secret industriel ou à la propriété industrielle !  

On voit bien par ce dernier alinéa que dans tous les cas l’étiquetage nano fournit une information, qui n’en est pas vraiment une : la mention «  nano » n’indique pas sous quelle forme et en quelle quantité le nanomatériau indiqué est présent dans le produit concerné, ni les risques de sa présence pour le consommateur.

Un consensus doit être recherché pour que l’étiquetage soit accompagné d’actions complémentaires en termes de traçabilité, de tests de toxicité, de limitation ou d’interdiction dans le cas de certains types de nanomatériaux. Il y a encore un long chemin à parcourir !           

                                                                           Aurélie Brévannes 

                                                                            

 

Des sites à consulter :       www. inrs.fr 

                                      service public.fr

                                      universcience.fr

 


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