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PIDGIN DES PARENTS, CREOLE DES ENFANTS

 

       Pidgin  des  parents ,

                            créole des enfants … 

             

                  « chat  pa  la ,  rat  ka  bay  bal » 

                « quand le chat n’est pas là,  les rats donnent un bal » 

 

Lorsque des gens de langues différentes doivent communiquer entre eux, ils inventent de toutes pièces un jargon, « le pidgin ». Cela a été le cas aux Antilles françaises, dans les Caraïbes anglaises et à Hawaï notamment. Mais les enfants qui naissent dans ce pidgin que l’on peut aussi dénommer « sabir », en font en une seule génération quelque chose de radicalement différent.

En appliquant au pidgin les règles de la grammaire universelle, ils donnent naissance à « un créole » qui, contrairement au pidgin, a tous les caractères d’une vraie langue.

Trop souvent, ces parlers sont considérés comme des corruptions du français ou du portugais, à peine dignes d’être nommés. On peut parler de langue créolisée ou pidginisée lorsque deux langues se sont mélangées au cours de leur histoire pour en former une troisième, distincte des deux premières.

Aujourd’hui, il est courant de réserver le terme « pidgin » aux langues issues de l’anglais et le terme « créole » aux langues issues du français, ce qui est un arrangement un peu abusif.

                                            Le mot « créole »

L’étymologie du mot « créole » a été l’objet de controverses.

Ce mot est-il d’origine espagnole ou portugaise ?

En fait, le mot créole vient du portugais « crioulo » ( issu lui-même du latin creare qui signifie

créer ) et qui veut dire « né », appliqué au Brésil et aux îles caraïbes.   

La langue espagnole a repris ce mot en le transformant en « criollo ».

Dans son dictionnaire publié en 1690, Furetière – auteur d’un Dictionnaire nommé communément «  Le Furetière », dictionnaire encore prisé de nos jours par les amoureux de notre langue nous apprend ceci : CRIOLE : c’est un nom que les espagnols donnent à leurs enfants qui sont nés aux Indes » ( les Indes étant en ce temps-là le nouveau continent redécouvert par Christophe Colomb ). La traduction française du mot créole désignait une personne blanche née dans les colonies. Par la suite, le sens de ce mot a été élargi pour s’appliquer à tout être né sur place, et à tout ce qui vit ou qui a été fabriqué aux Indes : les personnes, les plantes, les animaux, les  objets et principalement aux langues créoles.

Les (parlers) créoles se sont formés aux XVIème et XVIIème siècles, par suite de la traite des esclaves noirs par les puissances coloniales de l’époque : particulièrement la Grande Bretagne, la France, le Portugal, l’Espagne et les Pays-Bas. Aussi trouve-t-on surtout des créoles à base anglaise, française, portugaise, espagnole ou néerlandaise.

A l’exception de l’Europe, les créoles sont parlés sur tous les continents. La population créolophone la plus importante se trouve aux Antilles : Belize, Jamaïque, Haïti, Guadeloupe, Martinique, Dominique, Sainte-Lucie, Barbade, Surinam. Un second groupe de créolophones est situé en Afrique : les îles du Cap-Vert, la Guinée-Bissau, le Sierra Leone, les îles Sao Tomé et Principe, les Comores, les Seychelles, l’île Maurice, la Réunion. Le troisième groupe est localisé en Asie du Sud Est et en Océanie : les Philippines, Singapour, la Papouasie Nouvelle Guinée et le Vanuatu. Par l’ampleur de ce phénomène linguistique, on est amené à comprendre l’importance de ces parlers et la justesse du qualificatif de « langue » qui leur est attribué.

La population créolophone à base française est estimée à près de 10  millions de locuteurs, dont 7 millions en Haïti, 600 000 à La Réunion, 650 000 à la Martinique et à la Guadeloupe.

Le statut des créoles et des pidgins dans le monde est généralement infériorisé. Parmi les rares états où l’on a reconnu officiellement un créole, mentionnons Haïti, l’archipel des Seychelles (72 000 habitants ) avec l’anglais et le français comme langues co-officielles, et le Vanuatu en Mélanésie (191 000 ) habitants, qui a reconnu son pidgin mélanésien, le « bichlamar » (ou bêche de mer) comme sa langue officielle parlée.                                           

                                                                                            Paul Bée

  


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