MediAscendances...
Newsletter | Abonnement
Se connecter | Nos objectifs

LA COMMUNE DE PARIS 1871

FRAGMENTS D'HISTOIRE

                                           LA  COMMUNE  DE  PARIS   1871

 

Le 18 mars 1871, Paris s’insurge contre le gouvernement de Thiers. Suite à la défaite de 1870,  les Parisiens qui sont très patriotes n’acceptent pas ce qu’ils considèrent comme une capitulation, les dommages dus aux « Alliés » dont l’Allemagne, la Prusse, l’Autriche qui ont investi Paris et le territoire. En fervents républicains, ils se méfient d’une Assemblée qui a choisi de siéger à Versailles. Enfin le peuple parisien n’accepte pas les mesures antisociales de Thiers, à savoir le paiement des loyers impayés pendant le siège des Prussiens ou la reprise de la mise en vente au Mont-de-Piété des objets non dégagés, de même que la dissolution de la garde nationale, nourricière des gens du peuple. Une Assemblée parisienne, la Commune, est élue le 26 mars. On y trouve outre des socialistes, des militants jacobins centralisateurs nostalgiques de la Grande Révolution (celle de 1789), des anarchistes, des utopistes, des marxistes internationalistes, des blanquistes, pour les partis politiques et des métiers de journalistes, artistes, instituteurs, officiers, juristes, photographes et des gens du peuple.

Cette assemblée va siéger jusqu’à la semaine sanglante (21-28 mai). La Commune est une forme originale de démocratie avec une intervention populaire active contrôlant les élus qui ne doivent pas confisquer la souveraineté du peuple. Elle prend des mesures d’avant-garde très modernes : séparation de l’église et de l’état, école laïque gratuite et obligatoire, citoyenneté aux étrangers, égalité des salaires hommes-femmes, réquisition des logements vacants, destruction de la guillotine, salaire minimum et maximum, réquisition des ateliers abandonnés- autant de valeurs politiques et sociales qui nous sont toujours familières, d’actualité pour certaines, un objectif peut-être illusoire pour d’autres !

La guerre civile est inévitable avec son lot d’horreurs. Le 21 mai, les Versaillais entrent dans Paris et exécutent les communards. Les Communards déclenchent des incendies aux Tuileries et à Versailles pour retarder leur avance. Les obus versaillais détruisent de nombreuses maisons. Près de 20 000 communards sont exécutés sommairement contre moins d’une centaine de Versaillais. Plusieurs milliers seront condamnés aux travaux forcés ou à la déportation.    

Le respect commande de citer Charles Delescluse journaliste mort sur les barricades, Jules Vallès écrivain, Gustave Courbet peintre du mouvement réaliste réfugié en Suisse, Benoît Malon militant ouvrier journaliste écrivain enterré au Père Lachaise, Henri Rochefort échappé du bagne de Nouméa, Gustave Flourens tué par les Versaillais, Eugène Varlin militant socialiste et libertaire fusillé à Montmartre, Jean-Baptiste Clément chansonnier montmartrois auteur du « Temps des cerises », Urbain instituteur, Louise Michel déportée en Nouvelle-Calédonie puis amnistiée, Camille Barrère journaliste et diplomate.

La majorité des communards se sont donc retrouvés emprisonnés, déportés en Nouvelle-Calédonie  ou se sont exilés en Suisse, en Angleterre, en Belgique, en Espagne. En 1871, l’idée de proposer une loi d’amnistie fait son chemin, amnistie qui sera totale en 1880.

Il nous reste à visiter des lieux de mémoire du « Paris communard » dans différents arrondissements de Paris :

La butte Montmartre dans le XVIIIème arrondissement est l’endroit où a débuté la révolution du 18 mars 1871. Avec Louise Michel et Théophile Ferré les citoyennes et les citoyens s’opposent à la prise par l’armée des canons de la Garde nationale entreposés sur le « Champ des Polonais » au sommet de la butte .

Comble d’ironie et de morgue, la basilique du Sacré-Cœur située au sommet de la butte fut construite suite à une loi votée par l’Assemblée Nationale le 23 juillet 1873 pour « expier les crimes des communards » ! Encore très bourgeoise, la France n’avait pas encore inscrit dans ses lois le principe de laïcité. Très controversé, ce monument est pourtant l’un des plus visités de Paris. Une immense tour carrée servant de clocher renferme, entre autres cloches, la plus grosse cloche de France. Baptisée « la Savoyarde », elle a été fondue à Annecy en 1895 par les frères Paccard. Elle mesure 3 mètres de diamètre et pèse 18 835 kg. Les grandes orgues de la basilique ont été construites par le célèbre facteur d’orgue Aristide Cavaillé-Coll.

Place de la République appelée alors place du Château d’Eau, de violents combats eurent lieu le 25 mai 1871. A proximité, fut constitué le Comité central de la Garde nationale.

La mairie du Xème arrondissement abritait le siège de l’Union des Femmes pour la Défense de Paris et les soins aux blessés. L’Internationale siégeait tout près, rue de la Corderie.  

Des combats acharnés ont eu lieu au Cimetière du Père Lachaise le 27 mai. Le lendemain, 147 communards sont fusillés au pied d’un mur appelé désormais Mur des Fédérés. Plusieurs centaines d’autres combattants sont enterrés dans la fosse commune. Le Mur des Fédérés est devenu un lieu de mémoire jusqu’à nos jours, pour la démocratie et le progrès social inspirés par la Commune de Paris. Citons également la place de l’Hôtel de ville, au centre de l’activité de la commune, le cimetière Montparnasse où plusieurs centaines de communards ont été exécutés sommairement, la place de la Commune de Paris 1871, au sommet de la Butte-aux-Cailles.  

L’œuvre prémonitoire de la Commune de 1871 nous interpelle encore aujourd’hui en matière de démocratie, progrès social, émancipation féminine, droits des étrangers et culture pour tous ;  c’est pourquoi une meilleure connaissance de cette « Histoire » est indispensable à une réflexion profonde sur la portée de ces évènements.

                                « J’aimerai toujours le temps des cerises

                                 C’est de ce temps-là que je garde au cœur

                                 Une plaie ouverte

                                 Et Dame Fortune, en m’étant offerte

                                 Ne pourra jamais fermer ma douleur

                                 J’aimerai toujours le temps des cerises

                                 Et le souvenir que je garde au cœur. »         Jean-Baptiste Clément

 

C’est aux derniers instants d’une barricade, en compagnie de Louise Michel, que Jean-Baptiste Clément dédie « Le temps des cerises » à une jeune ambulancière de la dernière heure, à ces souvenirs qu’il garde au cœur, ces derniers instants d’un printemps sanglant dont jamais ne se calmera la douleur.

                                                                                                                                 Jacqueline  Bold

 

                                                                                   


Pseudo :
Titre :
Commentaire :
Pictogramme :
Captcha
   
Mentions legales | Admin | Contact | L'equipe