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Questionnement sur le stockage des déchets nucléaires :

L'ENQUETE  

             Questionnement  sur le  stockage 

              des  déchets nucléaires    

 

La majeure partie des déchets nucléaires est liée à la production d’électricité des centrales nucléaires. L’énergie nucléaire apparaît aujourd’hui comme l’une des alternatives plus ou moins incontournables aux centrales thermiques et aux émissions de CO2 dont elles sont responsables. Mais le talon d’Achille de cette électricité nucléaire est la question des déchets. Déchets, dont la durée de vie radioactive se compte en milliers d’années pour une part qui obère les générations futures.  La question de l’existence de ces centrales tient plus d’un ordre philosophique que technique et scientifique et se résume d’ores et déjà à cette évidente question : faut-il abandonner définitivement le nucléaire ?  

En attendant, les déchets existent et nous devons exercer vis-à-vis de leur omniprésence notre responsabilité. Les déchets nucléaires sont d’une grande diversité et l’on distingue principalement :

*Les déchets de très faible radioactivité (déchets TFA), à courte durée de vie : bétons, gravats,  plastiques et ferrailles provenant du démantèlement des installations nucléaires ou industrielles.

*Les déchets faiblement ou moyennement radioactifs à durée de vie courte (déchets A) :

gants, filtres, résines … provenant d’hôpitaux, de laboratoires d’analyse, industrie minière, agro-alimentaire, métallurgique.

*Les déchets moyennement radioactifs à durée de vie longue (déchets B) : ils proviennent principalement des usines de fabrication et de traitement des combustibles nucléaires et des centres de recherche.

*Les déchets hautement radioactifs et à durée de vie longue (déchets C) : ils contiennent des éléments hautement radioactifs qui dégagent de la chaleur et dont la décroissance radioactive peut s’étendre sur plusieurs milliers, voire plusieurs centaines de milliers d’années. Ils proviennent essentiellement du traitement des combustibles usés issus des centrales nucléaires.

Que faire des déchets radioactifs ?

*Le stockage :

à ce jour, les éléments d’une durée de vie allant jusqu’à 300 ans sont entreposés soit au Centre de Stockage de la Manche à La Hague, soit à Soulaines dans l’Aube. Ils devront faire l’objet d’une surveillance étroite pendant plusieurs siècles ! ici, se pose le problème de la « mémoire », sachant que l’oubli est une faculté humaine vivace et que les contingences historiques sont innombrables comme les conflits, bouleversements mondiaux, terrestres ou autres à venir.

* L’enfouissement :

pour les éléments les plus radioactifs et à vie longue ( plusieurs milliers voire millions d’années), la solution la plus commode pour les pouvoirs publics consisterait à les enfouir de façon définitive en grande profondeur. Cette solution que l’on peut qualifier d’irresponsable mettra en danger la santé  et l’environnement des générations à venir, nos enfants, nos petits-enfants. Rien ne peut garantir l’étanchéité des conteneurs et la stabilité des roches sur des durées aussi longues. 

Pourtant, un premier centre d’enfouissement a été mis en chantier à Bure (Meuse/Haute-Marne) qui pourrait bien se transformer en site de stockage. 

Les déchets radioactifs ne sont pas recyclables.

Le retraitement effectué à l’usine de La Hague sépare l’uranium (95%) et le plutonium (1%) des combustibles usés issus de la réaction nucléaire. Les autres éléments (4%) doivent être vitrifiés et stockés comme déchets indestructibles.

L’uranium issu du retraitement n’est, en réalité, recyclé dans aucun réacteur. Il faut donc le stocker comme les autres déchets radioactifs. De plus, le retraitement augmente le volume des déchets à gérer si l’on prend en compte les déchets technologiques des opérations. Le plutonium issu du retraitement peut être mélangé avec de l’oxyde d’uranium pour former du Mox. Il peut être utilisé mais il est plus coûteux que le combustible classique et ne peut le remplacer que très partiellement ( environ 30%) .

A ce jour, les déchets à vie longue sont entreposés en surface, pour plusieurs décennies, dans des bâtiments spécialement aménagés sur leurs sites de production : sites de Cogema à La Hague, à Marcoule et au CEA Cadarache. Ils sont vitrifiés par incorporation à du verre en fusion ; ces verres sont ensuite enfermés dans des conteneurs en acier entreposés sur les lieux de production. Ce qu’il adviendra ensuite des solutions d’enfouissement définitif fait l’objet actuellement de nombreux travaux, de débats et de contestations notamment à propos du site de Bure. En effet, ce problème ne peut concerner uniquement les autorités, les experts et autres spécialistes mais aussi et surtout les populations. On ne peut savoir comment les sociétés futures seront organisées dans le temps ni ce qu’elles seront véritablement. C’est une dimension sociétale qui nous échappe en dehors de la nécessité de transmettre un patrimoine sécurisé de génération en génération.

Les déchets dans le monde.  

La Belgique s’est équipée d’un laboratoire souterrain et se donne jusqu’en 2020 pour choisir un site de stockage. Le choix s’oriente vers un milieu riche en argile, en Flandres.

En Allemagne, une loi a été votée en 2002 décidant une sortie à terme du nucléaire. Dans ce contexte, les études du stockage en profondeur des déchets font l’objet d’un moratoire.

En Finlande, le parlement a déjà opté pour le stockage géologique dans le granite, un site a été choisi pour construire un laboratoire de recherche souterrain.  

La Suède a également opté pour le stockage géologique dans le granite et dispose d’un laboratoire souterrain d’étude de cette roche. Les populations impliquées sont consultées. Pour l’heure, les combustibles usés issus des douze réacteurs suédois sont entreposés pour refroidissement dans une piscine souterraine.

Les Etats-Unis disposent depuis 1999 au Nouveau Mexique d’un premier dépôt souterrain dans le sel pour des déchets d’origine militaire. Par ailleurs, les Etats-Unis étudient depuis plus de vingt ans le stockage souterrain des combustibles usés dans une roche volcanique dans le Nevada. Ce centre de stockage devra accueillir aussi les déchets de haute activité d’origine militaire si toutefois il voit le jour, car depuis l’origine, l’état du Nevada s’oppose au projet.

Par ailleurs, il faut rappeler qu’il y a eu jusqu’en 1982 des enfouissements en mer : plus de 100 000 tonnes de déchets radioactifs ont été déversés dans des conteneurs en béton, au fond des océans par une douzaine de pays, dont les USA, l’Angleterre, l’URSS. La France a cessé ces dépôts sous-marins en 1973. Certains conteneurs devaient rester étanches environ 500 ans (alors que les déchets sont actifs des milliers d’années) … mais 29 ans après leur immersion, une partie d’entre eux sont déjà fissurés ou ouverts.

La protection de l’environnement et de la santé publique doit être un objectif majeur de la gestion des déchets nucléaires, en évitant de faire porter aux générations futures le poids tant environnemental que financier de cette gestion et l’on voit déjà qu’il s’agit là d’un pari impossible ! De fait, l’enjeu de cette gestion porte non seulement sur l’aspect technique et scientifique de la  « chose »  mais aussi sur l’aspect politique et éthique.                                     

                                                                                                                             Rapporté par Jacques Dores

 


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