SOCIETE
L’EDUCATION
Tout être humain doit être éduqué c'est-à-dire formé pour ensuite jouer le rôle qui lui est dévolu au sein de la société des hommes et si possible y exercer ses aptitudes au plus haut niveau.Sans éducation correcte pas de développement possible, pas d’épanouissement, pas de vie normale.Tout ceci peut paraître évident mais il n’est pas inutile de le rappeler, comme on évoque une vérité éternelle, en préambule à ce qui va suivre, car malgré son importance, l’éducation n’est pas toujours considérée comme elle devrait l’être.
L’éducation est le support du développement de chacun, la base d’un essor vers la pleine utilisation de ses ressources. Elle commence dès le plus jeune âge où le nouveau-né, fraîchement apparu,se trouve dans l’absolue nécessité d’être pris en charge en totalité car totalement dépourvu du moindre moyen de se subvenir à lui-même. « Nus et inarmés » nous apparaissons, en attente de tout car n’ayant rien. Il est aisé de le comprendre, non point parce que nous nous souvenons de cette période mais parce que nous avons été les témoins à de multiples reprises du spectacle de nourrissons qui faisaient l’objet d’une assistance constante.
L’éducation commence dès la naissance où le jeune humain va progressivement apprendre tous les gestes et réflexes indispensables à sa survie : manger, boire ainsi que tout le reste. Pour la communication nous constatons qu’il sait dés le début se manifester bruyamment en cas de problème.Néanmoins l’apprentissage du langage se fera progressivement. Le bébé s’éveillera d’autant plus vite qu’il fera l’objet de soins soutenus de la part de ses parents ce qui équivaut à dire que plus on se préoccupera de lui et plus vite il évoluera tout en tenant compte bien sûr de normes à ne pas dépasser. Il est clair aussi que l’amour qu’on lui porte joue un rôle majeur dans la bonne assimilation qu’il aura de ce qu’on veut lui transmettre.
L’éducation consiste donc à rendre l’individu de moins en moins dépendant et de plus en plus autonome. C’est un apprentissage par étapes : graduellement les enfants sont conduits à devenir, dans l’ordre, plus réceptifs, plus capables, plus aimants, plus maîtres de leurs gestes, plus actifs, plus créatifs, plus ouverts, plus policés, plus aimables, plus sociables et sociabilisés, plus en mesure d’exercer des responsabilités. L’apprentissage des responsabilités fait partie de ce que doit apprendre l’enfant dans son élévation vers plus de maturité. La fréquentation du monde extérieur va contribuer pour beaucoup à le faire évoluer car elle lui fournit des éléments de construction tels que : « identification aux autres avec possibilité d’imitation, possibilité de reproduction d’un modèle, possibilité, obligation de partage, respect imposé des règles, observation des scènes de la vie dans leur diversité, jeux à plusieurs, convivialité, découverte de soi……Viendra ensuite, par cercles excentriques d’ouverture, la fréquentation de l’école, du lycée, des universités ou autres structures diplômantes et enfin la vie professionnelle. Si l’on considère que l’on ne cesse jamais de se former, la vie toute entière est « formation », le prolongement de l’éducation que nous reçûmes enfant. Mais avant de poursuivre entendons-nous sur le sens général du mot « éducation ».
Comme nous venons de le voir il y a d’abord l’éducation des jeunes enfants et enfants au sein de la famille et à l’école, qui est, par nature, le prolongement de l’éducation à la maison. Il y a ensuite l’éducation des jeunes adultes ( adolescents ) et adultes, c'est-à-dire leur préparation et formation à l’exercice de la vie en société et cela passe par, successivement et encore : le collège, le lycée, les études supérieures,les formations professionnelles ou « formation continue ». Tous ces services sont normalement et principalement fournis par l’état sous l’appellation « éducation nationale » même s’il existe des services de ce type dans le secteur privé. Comme chacun le sait, le sujet de l’éducation est délicat et complexe car chaque tendance, chaque confession l’interprète selon ses vues. Nous pouvons constater qu’au fil des années les conceptions et façons de faire dans l’enseignement ont globalement évoluées.
L’observation et la psychologie ont permis des progrès manifestes. Dans le passé le système éducatif était plus strict et plus sévère ; il est ensuite passé par des phases plus laxistes, souples et par trop « ondoyantes » pour revenir à des normes agréées par tous comme étant un subtil dosage, marqué des influences antérieures. De toutes façons chaque enseignant va plutôt pencher en faveur de la méthode qui lui semble la meilleure, même si elle s’oppose au cadre officiel dans lequel il est tenu d’agir.
On constate, d’un établissement scolaire à un autre, d’un professeur à un autre, des différences notoires dans la façon d’encadrer les élèves et de les former. Rappelons qu’en la matière, une bonne éducation se doit aussi de prendre en compte le profil psychologique et la mentalité de chaque élève ; il existe différentes façons de transmettre un même savoir : plusieurs méthodes à l’épreuve, chacune trouvant son utilité en fonction de cas précis.
L’éducation a donc pour but de former et de spécialiser chacun en vue de la place qu’il souhaite occuper plus tard , de même qu’elle se doit de préparer le futur citoyen : point focal d’une évolution où converge tout ce qui fut transmis dans le sens d’un meilleur maniement de l’esprit d’analyse et de l’esprit critique sur la base de données stables. Elle a donc pour but de transmettre des connaissances et la manière de les appliquer, c'est-à-dire du savoir et du savoir-faire.
Ipso facto elle concourt à transmettre de la culture, en particulier la culture du pays où l’on se trouve mais pas seulement. Définissons la culture comme étant l’ensemble des données objectives mises en œuvre dans le but de perpétuer et de pérenniser une façon de vivre ( way of life ) ou plusieurs se trouvant de nombreux points communs : « paradigme » : « ensemble des flexions d’un concept », à l’usage d’un groupe de personnes sur un territoire défini tel que : une région, une nation, un groupement de nations. Ex : l’ Europe. On le voit, l’éducation au sens large a pour mission de faire émerger en chaque individu une mentalité adulte en mesure d’affronter le monde du travail et la société, de façon plénière. Il est clair que cet objectif ne peut s’accomplir sans la contribution active, la volonté participative des principaux concernés : nous tous ! Chacun doit s’en vouloir bénéficiaire ; la conséquence de cet objectif est aussi que nous sommes en droit de revendiquer auprès de nos instances un niveau égal de qualité sur tout le territoire quant à la transmission du savoir et des conditions qui lui sont attribuées.
Conclusion : L’éducation conditionne notre présent et notre futur. Par elle toute société se perpétue et progresse. Parce que le monde en ses formes et terminaisons ne cesse d’évoluer, cet outil ne cesse de se justifier et de s’adapter, stimulant lui aussi par ses performances l’évolution en cours : « cercle vertueux ». Par la polarisation de tous vers l’acquisition de savoirs, elle permet l’intégration, l’assimilation et la mise en fonction de toute volonté désireuse de se rendre efficiente pour elle-même et la collectivité. Par la poursuite de buts à atteindre, que l’on peut sans cesse renouveler et par le fait que la connaissance est en elle-même attractive, elle fournit à qui le veut bien une bonne raison de s’investir et d’accéder à un statut différent. ( Aucun domaine n’est exclu de son champ d’application ! )
Par ailleurs l’éducation nous forme au « vivre ensemble » ou « savoir vivre ensemble » ce qui contribue aussi à lui donner une dimension humaine dont l’utilité n’est pas discutable.
L’équivalence « meilleure est l’éducation, meilleure est la nation » peut donc légitimement nous conduire à réclamer, ici et maintenant, les moyens suffisants et utiles pour que s’effectue dans les meilleures conditions possibles la tâche primordiale qui est la sienne.
Isabelle Lysson / Patrick Jakubowski