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LA CHAUVE-SOURIS, MARQUEUR DE BIODIVERSITE

ENVIRONNEMENT

 

               La  chauve-souris,  marqueur  de  biodiversité 

 

Les chauves-souris jouent un rôle capital dans les écosystèmes en tant que disséminateurs de graines, pollinisateurs de plantes et également prédateurs d’insectes.

Elles constituent, après les rongeurs, le second plus grand ordre des mammifères et comprennent plus de 1100 espèces soit près d’un quart de tous les mammifères. Elles sont nocturnes, c'est-à-dire, actives pendant la nuit ; c’est le seul mammifère à avoir développé un vol propulsé. La plupart d’entre elles sont « écholocalisatrices » du fait de leur faculté à utiliser l’écholocalisation pour se diriger et rechercher leur nourriture.

En occident, l’image désuète de l’animal viendrait d’un amalgame avec le vampire, vivant uniquement en Amérique du sud. Là-bas, 3 espèces seulement sur 1100 espèces terriennes (dont 38 européennes) exclusivement insectivores, s’en prennent aux animaux de ferme.

La plupart des chauves-souris se nourrissent d’arthropodes, araignées, insectes. Elles chassent leurs proies de façon opportuniste, selon leur abondance à des périodes et en des lieux divers.

Une chauve-souris consomme par nuit entre 50% et 100% de l’équivalent de sa masse corporelle en insectes. Les chauve-souris sont de ce fait d’importants prédateurs d’insectes dont elles régulent la densité, offrant ainsi des retombées économiques substantielles à travers la réduction des ravageurs en agriculture et en foresterie. Elles déciment également de nombreux insectes tels que les moustiques qui sont vecteurs de maladies : paludisme, chikungunya…

Nombre de ces insectes attaquent les cultures, gâtent les fruits, dévastent les champs. Quelle satisfaction de savoir que ces petits animaux nous débarrassent chaque nuit des fléaux imputables aux insectes ! Sans les chauve-souris, nous serions submergés en quelques jours de moustiques, mites, criquets, sauterelles et coléoptères.  

En Afrique du sud, en Indonésie, la température impose aux fleurs de ne s’ouvrir que la nuit pour éviter une dessiccation par évaporation. Ces végétaux sont donc tributaires des chauve-souris  pour survivre et se reproduire. Les cactus, petits écosystèmes offrant ombre et humidité dans le désert, et les baobabs, véritables arbres de vie, doivent leur pérennité aux chauve-souris. Bananes, dattes, mangues, 70% des fruits tropicaux disparaîtraient sans les« chiroptères pollinisateurs ». Quant aux frugivores elles sont les alliées de la reforestation  en dispersant les graines digérées au cours de leur vol. A l’inverse d’autres espèces, elles aiment les espaces découverts et n’hésitent pas à coloniser les sites abandonnés par l’homme. Usines désaffectées et ruines oubliées abritent des colonies qui contribuent activement au reboisement.

Les qualités de la chauve-souris sont mal connues du grand public malgré leur importance pour le maintien de l’équilibre écologique.

Menacée par la pollution et les insecticides qui provoquent la raréfaction de la faune entomologique (insectes), elles sont également chassées ou dérangées dans leur sommeil. Durant l’hibernation, la chauve-souris réduit son rythme cardiaque à une pulsation toutes les trois minutes et sa température corporelle est de quelques degrés seulement. L’énergie accumulée du printemps à l’automne doit lui permettre de tenir les 150 jours que dure l’hibernation. Si une intrusion humaine ou autre l’oblige à se réveiller, l’énergie consommée lors de ce réveil forcé provoquera sa mort et celle de toute la colonie ainsi dérangée.

A l’état naturel, les chiroptères comptent peu de prédateurs : chouettes : hiboux et faucons dans les airs, parasites tels que tiques et puces dans les grottes, serpents et chats quand elles nichent dans les arbres.

La nature, habile dans la distribution des rôles au sein de la chaîne alimentaire, avait décidé qu’ avec un seul petit par an, la chauve-souris ne méritait pas d’être sévèrement chassée. C’était sans compter avec la disparition des sites sauvages, l’assèchement des zones humides, la pollution des sols, la généralisation de la monoculture, la disparition des haies, des talus, du bocage.

L’abatage systématique des arbres morts, la perte d’accès aux combles et toitures, la disparition des sites de reproduction, la sensibilité aux insecticides, menacent gravement l’espèce.

                                                                                                            Jacques Dores


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