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Des grainothèques pour partager les semences

 

 

    Des «  grainothèques » pour 

                                       partager les  semences …

 

La plupart des graines cultivées sont fabriquées par quelques semenciers  internationaux tels que Monsanto, Bayer…Ces graines « hybrides », appelées F1 , sont un croisement de deux variétés, sans compter les variétés avec OGM. Ces variétés sont très sensibles aux insectes et nécessitent le plus souvent l’utilisation de produits chimiques pour leur croissance. Phénomène aggravant, ces graines F1 ne peuvent être ressemées d’une année sur l’autre. Cultivateurs et horticulteurs deviennent dépendants de ces firmes semencières et  sont alors contraints d’acheter chaque année de nouvelles semences. En conséquence, la commercialisation de ces graines provoque la disparition d’un grand nombre d’espèces locales, met en péril la diversité naturelle et appauvrit les populations les plus fragiles, sur toute la planète.

Les  « grainothèques » sont d’astucieuses boîtes, mises en libre-service, où chacun peut prendre ou déposer gratuitement des semences traditionnelles, légumes, fruits ou fleurs, de façon à les partager et en assurer une large reproduction. Cette idée a été lancée en octobre 2013 par l’Association Graine de troc, qui s’est inspirée d’un mouvement né aux Etats-Unis.

Aujourd’hui, près de 65 grainothèques se sont implantées dans des lieux publics associatifs, des bibliothèques, des restaurants, ainsi que dans plusieurs médiathèques. Le système repose sur la confiance et l’échange libre de savoir-faire. Chaque citoyen peut reproduire cette recherche sur son propre territoire en hébergeant la boîte dans un lieu public afin de préserver la plus grande diversité possible dans nos jardins.

Le partage est une manière libre, économique et solidaire de faire redécouvrir à tous les trésors de la nature. Alors que les graines reproductibles abondent dans nos jardins, chaque année, les semences hybrides de l’industrie semencière constituent un véritable racket  pratiqué sur les utilisateurs. La reproduction et l’échange de semences sont interdits ou frappés de taxes chez nos agriculteurs ; nombreux sont les projets de loi qui menacent sans cesse la biodiversité des cultures. Un comble quand on sait que des millénaires de pratique ont contribué à la créer !

D’ailleurs, l’héritage de notre biodiversité est déjà perdu à 75%, détruit par une industrie qui nous impose un nombre toujours plus restreint de variétés.

Des semences standardisées réclament des conditions standardisées à grand renfort d’engrais et de pesticides qui ne sont pas adaptés aux divers territoires d’un même pays.

La démarche de « troc » est intéressante car elle repose, outre la gratuité, sur la notion de libre partage. Les semeurs néophytes ou confirmés sont invités à déposer à leur tour leurs graines reproductibles pour alimenter la grainothèque en semences. C’est un don qui n’est pas obligatoire mais qui permet d’alimenter le stock de graines essentiel à la survie de l’échange. 

Cet échange de bonne volonté contribue à maintenir et à préserver la richesse des espèces végétales contre l’ uniformisation des semences par l’industrie et l’agriculture intensive.

Cette démarche existe également dans de nombreux pays européens ainsi qu’aux Etats-Unis, en Inde, au Mali ou encore en Nouvelle-Zélande.

                                                                                       Valériane Beauvaisis


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