Zones humides, étangs et lagunes de France
Des étendues d’eau peu profondes reliées à la mer par un canal étroit (le grau ou le goulet) souvent sujettes à l’ensablement : telles sont nos lagunes, nombreuses en Méditerranée où elles jouent un rôle important tant pour l’écologie que pour l’économie. Ces zones humides côtières sont séparées de la mer par un cordon dunaire de sable ou de galets appelé lido.
Les lagunes ont un rôle de tampon en protégeant la côte de l’influence de la mer, en filtrant les eaux de ruissellement et en abritant d’importantes communautés végétales (algues, roseaux ) et animales (mollusques, crustacés, poissons ). Ce sont des zones de nidification importantes pour les oiseaux migrateurs et, à ce titre, de très nombreuses lagunes sont protégées.
Les lagunes littorales présentent une végétation caractéristique. On y trouve de grandes superficies de sansouire composées de nombreuses espèces de salicorne qui sont régulière- ment inondées, des haies de tamaris et des roselières. En raison du manque d’apport d’eau douce et de la pollution, ces roselières se sont raréfiées ces dernières années.
A l’intérieur des terres, les étangs et les autres zones humides présentent des roselières mena- cées elles aussi, par l’agriculture intensive. Contrairement au littoral, on y trouve peu de tamaris, ceux-ci étant remplacés par des haies de frêne, d’aulne, de saules ou de peupliers.
Riches en insectes aquatiques, comme les libellules, ces zones conviennent bien aux rapaces qui sont principalement insectivores : Faucon hobereau, Petit-Duc, Chevêche d’Athéna.
Dans les roselières niche le Busard des roseaux, tandis que le Milan noir recherche des cada-
vres à proximité des étangs. D’autres rapaces viennent souvent chasser aux abords des zones humides : Faucon crécerelle, Hibou moyen-duc, Chouette hulotte et Grand-Duc d’Europe.
Les lagunes sont aussi des zones de production biologique intense et font l’objet d’une importante exploitation de leurs ressources. L’étang de Thau, la plus grande lagune de France assure ainsi la production de plus de 12 000 tonnes d’huîtres par an, et les 600 établissements conchylicoles qui y sont installés emploient environ 2 000 personnes.
Les étangs situés sur la côte du Languedoc et du Roussillon, l’étang de Berre, les étangs de Biguglia ou d’Urbino, en Corse, sont typiquement des lagunes côtières saumâtres.
Malheureusement et en très peu de temps, ces écosystèmes ont été très dégradés et très appauvris. De nombreuses espèces d’un grand intérêt communautaire ont totalement disparu de ces milieux.
Il est fort probable que les pressions touristiques, industrielles, halieutiques ou agricoles qui s’exercent dans ces régions, soient de nature à inverser les processus de dégradation observés.
Céline Bart