Haro sur l’ ambroisie
Non ! il ne s’agit pas là de la nourriture céleste des Dieux, celle qui procure l’immortalité, selon les Grecs anciens ; dans la réalité, elle représente aujourd’hui un fléau pour les êtres humains.
Surnommée « herbe à poux » au Québec où on l’accuse d’être à l’origine de bon nombre de nuisances, l’ambroisie intègre ce que l’on appelle communément les mauvaises herbes. Parce qu’elle prolifère abondamment et cause de nombreuses pathologies, l’ambroisie fait désormais partie des ennemis publics. Non seulement l’ambroisie infeste un nombre grandissant de territoires mais elle s’avère de plus très allergisante. Menaçant tant la biodiversité que la santé publique cette plante herbacée est désormais dans le collimateur des pouvoirs publics.
D’une part, la lutte contre cette mauvaise herbe est inscrite dans le deuxième Plan national santé environnement, d’autre part, un comité parlementaire de suivi du risque ambroisie a été créé le 13 avril dernier.
De l’influence de la météo et du climat.
Elle peut jouer aussi bien sur la production que sur la libération et la dispersion des pollens. A cet égard, le réchauffement climatique n’est pas sans conséquence sur l’apparition et l’aggravation des symptômes allergiques: avec la hausse des températures de nombreuses espèces fleurissent plus précocement, la période de pollinisation de certaines d’entre elles s’allonge…ce qui accroit d’autant celle de notre exposition aux allergènes polliniques.
D’où vient cette plante invasive ?
Originaire d’Amérique du Nord, elle serait apparue pour la première fois dans l’Allier, vers 1863, à la faveur de l’importation de semences de légumineuses. Poussant en buissons, elle se serait développée massivement depuis les deux guerres mondiales au cours desquelles du fourrage destiné à l’alimentation des chevaux a été importé. Elle aurait ensuite profité des grands travaux des années 1950 pour se déplacer et se répandre. Depuis, son expansion se fait incessante.
Quelles sont les zones les plus infestées ?
Elles se situent dans les vallées du Rhône et de la Loire. Mais l’ambroisie progresse vers le nord de la France, en Poitou-Charentes, en Bourgogne et en Franche-Comté, et vers le sud en région PACA, en Languedoc-Roussillon. Elle aurait envahi désormais une zone allant de Bordeaux à Bucarest ! Ses lieux de prédilection sont les terrains vagues, les chantiers, les jachères, les bords de route et de rivières. Elle se développe aussi sur les terres agricoles, notamment les champs de tournesol au printemps.
De quelles pathologies est-elle responsable ?
Le pollen de l’ambroisie libéré aux mois d’août, septembre et octobre, est potentiellement très allergisant. Il cause des pathologies respiratoires, générant des épisodes de rhinite, de conjonctivite, de trachéite et d’asthme invalidants. Il peut aussi provoquer des épisodes cutanés d’urticaire et d’eczéma. Selon les régions, 10 à 12 % de la population en souffriraient.
Comment endiguer son développement ?
Des solutions sont déjà en cours : entretien des bords de route avant floraison, broutage par le bétail, mise en prairies des surfaces contaminées…Mais la tâche s’avère ardue, étant donné l’ampleur de l’invasion et la résistance de la plante aux aléas climatiques.
Pour le moment, l’organisation de la lutte contre la prolifération de la plante en question relève essentiellement de procédures mises en œuvre au niveau local à l’initiative des élus ! (régions,
départements, communes ). Vous pouvez consulter « ambroisie.info » sur le net.