MediAscendances...
Newsletter | Abonnement
Se connecter | Nos objectifs

Les pesticides sont-ils nos amis ?

   Les pesticides : sont-ils nos  amis ?   

 

Les pesticides sont utilisés en quantités considérables depuis plus d’un demi-siècle par l’agriculture intensive. On retrouve des résidus de pesticides partout dans les sols, dans l’eau, mais aussi dans l’air, les brouillards et l’eau de pluie.

Les pesticides sont présents dans nos aliments également : plus de 50 % des fruits et des légumes produits par l’agriculture intensive en contiennent. Nos organismes hébergent des centaines de molécules toxiques dont de nombreux pesticides.

Un « pesticide » est une substance émise dans une culture pour lutter contre des organismes nuisibles au développement de cette culture. C’est un terme générique qui rassemble les insecticides, les fongicides, les herbicides, les parasiticides.  

Avant la seconde guerre mondiale, l’agriculture utilisait des dérivés minéraux (ex : le cuivre dans la bouillie bordelaise) ou végétaux (produits dérivés du pyrèthre qui est un chrysanthème sauvage). Après la guerre, on est entré dans l’ère des organochlorés. Depuis, d’autres familles de produits très complexes sont apparues sur le marché.

Ces pesticides posent un véritable problème de santé publique, pour les utilisateurs qui sont les plus exposés et aussi pour la population générale. Les effets des pesticides, même en faible quantité, mais sur des périodes longues, posent de nombreux problèmes de risque prononcé à   développer des maladies graves : cancer, malformations congénitales, infertilité, système immunitaire affaibli …

L’agriculture n’est pas la seule utilisatrice de pesticides en France, notons également :

-    les gestionnaires privés d’infrastructures autoroutières

-    les services départementaux (routes) et communaux (espaces verts)

-    les jardiniers amateurs

-    les voies navigables de France

-    le Réseau ferré de France et ses trains « désherbeurs »

-    les golfs ..etc …

A l’évidence, les herbicides sont les produits les plus nocifs pour les plantes cultivées et non-cultivées. La disparition des lichens et le dépérissement forestier consécutifs aux fortes concentrations de « trichloroacides » relevées dans les zones observées en portent la trace. 

La faune souffre, elle aussi. La contamination intervient par la consommation de l’eau de pluie, des cours d’eau, des étangs ainsi que par exposition directe. Les animaux à sang froid sont les plus touchés : les batraciens et les reptiles, mais des micro-organismes à la baleine bleue, toutes les espèces en sont victimes.

Des abeilles empoisonnées par le « gaucho », le « Régent » et le « Fipronyl » ne parviennent plus à s’orienter et meurent avant de retrouver la ruche ou ne peuvent plus se nourrir suite à une sélection drastique des plantes cultivées. Des insectes prédateurs, qui seraient les bienvenus dans les cultures, sont éliminés par ce système aveugle. Ne parlons même plus des papillons de nos  jardins d’enfance !

Certains rapaces ont longtemps été victimes de la fragilisation des coquilles de leurs œufs par le DDT, heureusement interdit d’une façon générale aujourd’hui, du fait de son extrême nocivité planétaire ! A l’instar du DDT, de nombreux pesticides actuels s’accumulent dans l’environnement. De plus en plus décriés, on pourrait croire que ces produits n’affectent que le sol et les seules zones rurales, mais à l’insu des citadins, ils sont aussi présents au sein des villes.

Il existe cependant toute une palette de dispositifs et de pratiques qui permettent une diminution conséquente de l’utilisation des pesticides en agriculture. 

L’agriculture biologique est celle qui offre les meilleures garanties en matière de protection contre les pesticides de synthèse. Ne sont autorisés que des substances d’origine minérale comme le soufre, le cuivre ou d’origine végétale, des purins végétaux et des algues calcaires( le lithotamme riche en oligoéléments tendant à renforcer la résistance naturelle des plantes.)

 La production intégrée, qui se sert de certaines méthodes utilisées en agriculture biologique, mais qui a encore recours à des quantités faibles de pesticides, est une voie intéressante, car elle diminue fortement les doses employées. Elle est très pratiquée en Suisse sur les trois quarts de la surface agricole.

En France, l’agriculture durable, permet la mise en œuvre de systèmes nettement plus économes en pesticides et autres composants.  A la suite du Grenelle de l’environnement, le Ministère Français de l’Agriculture s’est engagé à réduire de moitié en dix ans la quantité d’herbicides et d’insecticides utilisés dans l’Hexagone :

1500 produits seront retirés de la vente et, au total, 53 molécules à risque parce qu’elles sont « préoccupantes » pour l’environnement et la santé.

Les traitements aériens seront à terme interdits ! Sur certains étangs du sud cependant, ils sont toujours pratiqués…

Le plan entend également réduire l’utilisation de pesticides dans les zones non-agricoles, à savoir les espaces verts publics et les potagers des particuliers qui représentent 10% des pesticides utilisés en France. Le ministère a prévu de sensibiliser les gestionnaires d’espaces verts des villes, des autoroutes et des abords de voies ferrées à l’utilisation de méthodes alternatives aux pesticides.

La santé humaine et celle de la planète doivent prévaloir. Il est urgent de renforcer les tests d’ immuno-toxicité et de décider d’ajouter des marges de sécurité à tout résultat. Dans les faits, les recherches portent sur une substance alors que l’exposition à plusieurs substances est la règle quasi universelle. La législation doit évoluer en tenant compte de ces mélanges auxquels les hommes sont exposés tout au long de leur vie.

Par ailleurs, la vente, la diffusion comme l’utilisation de ces produits doivent être plus sévèrement encadrés qu’ils ne le sont actuellement.      

                                                                Jacqueline Bold


Pseudo :
Titre :
Commentaire :
Pictogramme :
Captcha
   
Mentions legales | Admin | Contact | L'equipe