GAZ de schistes...
toujours plus loin...toujours plus sale !
Les gaz de schistes sont des gisements de gaz présents dans les schistes du sous-sol non pas sous la forme de nappes mais « prisonniers » au cœur de roches sédimentaires. La technologie nécessaire à l’exploitation de ces gisements est la fracturation hydraulique. Cela consiste à fragmenter la roche par injection de sable et d’eau à forte pression et à grande profondeur (environ 2000 mètres). Le sable conserve la fracture ouverte tandis que des produits chimiques additionnés à l’eau facilitent l’aspiration du gaz.
L’extraction du gaz de schiste demande des quantités importantes d’eau. On projette dans les roches 7 à 10 millions, voire plus, de litres d’eau mêlés à 500 acides différents. Dans le Sud-Est de la France cet usage viendrait en conflit avec l’agriculture notamment. La Chambre d’agriculture du Gard considère que ce département est déjà soumis à un stress hydrique du fait des changements climatiques.
Afin de faciliter la fracturation et le captage du gaz, des solvants et autres produits chimiques sont mélangés à l’eau ; l’eau de sortie polluée est captée et traitée sur place ou transportée jusqu’à la prochaine station de retraitement adaptée, avant d’être éventuellement réinjectée, dans l’absolu.
L’exemple des sables bitumineux canadiens où les bassins de décantation s’étendent sur plus de 170km2 sans solution probante à ce jour, permet de prendre la mesure du problème que pourrait poser le stockage et le recyclage des eaux issues de la fracturation hydraulique.
Les forages peuvent traverser les nappes phréatiques et contaminer l’eau destinée aux habitants d’autant que la recherche du gaz de schiste libère aussi la radioactivité contenue dans le sol.
Les puits ne sont pas à l’abri de fuites de méthane comme cela se produit actuellement au puits de Leclercville au Québec. Le pouvoir réchauffant du méthane dans l’atmosphère est 25 fois plus important que le CO2, et de fait le gaz de schiste apparaît comme la filière qui contribue le plus à l’ effet de serre sur la planète.
La fracturation hydraulique peut provoquer une agitation micro-sismique compromettant la sécurité des puits par un manque d’étanchéité des forages.
Du fait de la faible intensité énergétique des gaz de schistes, l’industrie est amenée à démultiplier les sites de forages jusqu’à un forage tous les 500 mètres sur un périmètre très large. Ajoutons à cela la charge du matériel roulant et nous avons un impact très lourd pour les riverains.
Les gaz de schistes comme les huiles de schistes ou les sables bitumineux font partie des sources d’énergie fossiles dites non-conventionnelles requérant des techniques complexes pour exploiter en fin de compte une ressource à l’efficacité énergétique faible, au prix d’un impact sur l’environnement très lourd et d'un effet de serre majeur.
Face à la réaction des populations et des élus locaux, le gouvernement a opéré un repli stratégique en interdisant le recours à la technique de la fracturation hydraulique jugée trop polluante pour les nappes phréatiques ; allons-nous résister à la tentation et laisser prisonnier des roches mères ce gaz précieux ?
Plus généralement, pour aborder les questions liées à la transition énergétique nécessaire dans le futur, on peut adopter une démarche pragmatique : à retenir, qu’aucune énergie n’est exempte de défauts. Il reste beaucoup de travail à faire en matière de recherche et d’innovation d’une part et en matière de coût et de prix d’autre part. Des sources d’énergie disponibles de façon stable et à un coût raisonnable sont indispensables au maintien d’un niveau économique propre au bien-être des populations et là on pense à toutes ces énergies renouvelables dites " durables " telles que l'énergie photovoltaïque ( le solaire ) , l'éolien ( le vent ) , et bien d'autres encore : un article leur sera consacré prochainement .
JIBE