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Acheter français : un geste citoyen

 

                    ACHETER FRANCAIS :  UN GESTE CITOYEN

 

            Les consommateurs sont de plus en plus attentifs à la provenance des produits qu’ ils achètent. Une majorité d’ entre eux se déclare même prête à payer un peu plus cher pour faire travailler l’ économie locale.

 

          Benjamin Laudelle a toujours été un européen convaincu mais depuis peu il ne veut plus acheter que des produits français : «  j’ai eu le déclic après une série de reportages sur les ravages de la production de coton sur l’ environnement en Chine ». Claire Lahoud se souvient : «  un soir mon fils m’ a dit que quatre vingt pour cent de ce que je possédais était fabriqué en Chine. Cela m’ a piquée au vif. Je suis pour la mondialisation mais désormais j’oriente mes achats. »

         Quant à Thierry Denou, gérant d’un bureau d’ études à Nantes, sa prise de conscience remonte à un peu moins de deux ans :

      «  Nous avons défendu le libre-échange avec naïveté ; la pollution et les bas salaires sont en Asie et nous avons progressivement perdu nos industries, nos départements de recherche et même nos sièges sociaux. Je privilégie maintenant les circuits courts pour faire revenir la production en France. »

 

          Ces consommateurs ne sont pas atypiques. C’est le contraire. Selon un sondage réalisé par l’ Ifop auprès de 1004 personnes et publié le 21 novembre, soixante-six pour cent des français déclarent être prêts à payer un peu plus cher leur produits ( 5 à 10 % ) s’ils sont fabriqués en France. Ce ne sont pas que des déclarations d’intentions : le site «  a little market » ( 400 000 visites par mois ) expose les productions hexagonales de vingt mille artisans ; il double de taille tous les six mois. Huit clients sur dix déclarent passer par ce site pour certains de leurs achats afin  de faire travailler l’ économie locale.

          Cet engouement a été suivi  par Hervé Gibet et Fabienne Butin ; ces deux personnes ont créé en 2008 deux sites permettant d’aider les consommateurs à débusquer les entreprises fabriquant sur le territoire : «  la Fabrique hexagonale «   et  «  Made in France  ».

          -Hervé Gibet : «  au début certains me prenaient pour un pétainiste »

          -Fabienne Butin : «  moi pour une militante d’extrême droite ; c’est fin 2010 que la tendance s’est inversée : acheter français est devenu un geste citoyen. »

           Depuis, les sites de vente  «  bleu-blanc-rouge  » se multiplient : «  100 % made in France », «  France –avenue »,  «  Acheter français n’est pas un luxe »  etc......

          Existent aussi des sites destinés aux petites bourses ; ex : «  30 euros maxi.com » recense les produits hexagonaux d’une petite cocarde. Pourtant cette expansion connaît un bémol : le consommateur trouvera difficilement des produits industriels français – hormis l’agro-alimentaire  - dans les linéaires des hypermarchés. Jacques Escoffier, patron de l’ entreprise de jouets du même nom précise : «  certains distributeurs ne jouent pas le jeu et vendent des jouets «  made in China  » plus chers que les nôtres.

           Il n’ est pas évident , pour une petite société française, d’accéder à la grande distribution, habituée à multiplier par quatre les prix chinois pour réaliser des marges bénéficiaires très substantielles. Restent alors, pour les jeunes entreprises, des modèles de distribution alternatifs.

            Pour aider tout un chacun à s’ y retrouver le label «  Origine France garantie » a été lancé en mai 2011. Certifié par le bureau Véritas il assure que : «  cinquante pour cent de la valeur du produit à été acquise sur le territoire national et que les lieux où il a pris ses caractéristiques essentielles sont situés en France ». Une définition volontairement large  mais onéreuse à assumer : Philippe Gaber, un jeune créateur textile en a fait les frais :

           «  j’ ai voulu me faire certifier et j’ ai reçu un devis avoisinant les trois mille Euro ».

            Par ailleurs les entreprises indélicates qui souhaiteraient échapper à ces critères se voient dans l’ impossibilité de le faire car les soixante mille visiteurs de la Fabrique hexagonale veillent :«  ils sont autant d’envoyés spéciaux bénévoles qui font remonter les informations, comme de discrets déménagements de lieux de production. »

          Le système est donc bien implanté pour fonctionner et il ne nous reste qu’à lui souhaiter le meilleur développement possible.

 

                                                                                                  Repris par  PR d’Ailes  

          

                          


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