L'HEURE DE LA CONSOMMATION DURABLE A SONNE.
L’heure n’est plus à la prudence. Malgré la lenteur des politiques ce sont les entreprises qui, de plus en plus, reprennent le flambeau du développement durable et avancent, dans l’intérêt de tous. Depuis début mars 2010, cent pour cent des cafés « Starbuck » servis en Europe sont issus du commerce équitable. « Marks et Spencer », célèbre marque britannique, a prévu qu’en 2020 tous ses produits vendus ( 100 % ) seront certifiés écologiques et éthiques. Cent pour cent des barres « Mars » et « Kit et Kat» seront bientôt certifiés « responsables » par Rainforest Alliance et équitables avec « Max Havelaar » à partir de 2010. On constate qu’en pleine récession, ces entreprises, ainsi que beaucoup d’autres, font le pari inverse de l’attentisme et misent sur l’avenir du développement durable. Elles ont osé penser que la crise a des causes éthiques et qu’il faut, pour en sortir, correspondre à l’attente des consommateurs, en mal d’avancées en matières de respect de l’environnement. Leur stratégie consiste à amener de la qualité sociale et environnementale au niveau de leur offre de produits et de services.
On le voit, le temps est révolu où on lançait un produit « vert » isolément pour tester le marché et voir si cela marche. Aujourd’hui la filière entière se transforme par la demande accrue des consommateurs. La pression se fait plus forte, aiguisant la concurrence. Attendre que les études attestent que le marché existe signifierait prendre du retard sur ses concurrents. Un bel exemple est la marque Toyota, qui a développé la technologie du moteur « hybride » ( essence/électricité) avec vingt ans d’avance sur ses rivaux, de telle sorte que tous les brevets sur cette technologie lui appartiennent. Les marques « Ford » ou « Nissan » doivent les lui racheter. Résultat : Toyota représente pour un français sur trois, le constructeur automobile symbolisant le mieux l’engagement sur la voie du développement durable.
La panne des politiques est patente, de l’échec de Copenhague au recul ( abandon) sur la taxe carbone. Mais ce blocage ou tentative d’entrave du progrès nécessaire donne libre cours sur le terrain à la volonté et à l’audace des entreprises, activées par les revendications des militants et des consommateurs.
Nous avons à relever le défi d’une approche ascendante, d’une perspective clarifiée et vivable en matière de « durabilité » ; c’est à nous que revient la responsabilité d’un avenir meilleur par la pratique d’une exigence sans cesse renaissante sur les plans de notre consommation et du fonctionnement de la société.
Reprenons pour conclure les mots de l’anthropologue américaine Margaret Mead :
« Ne doutez jamais qu’un petit groupe d’individus conscients et engagés puisse changer le monde. C’est même de cette façon que cela s’est toujours produit. »
Fr. Ailes