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POURQUOI LES PLAGES S' ERODENT-ELLES ?

 

                  POURQUOI LES PLAGES S'ERODENT-ELLES ?         

 

Le littoral français est constitué de plusieurs milliers de kilomètres de plages, vasières et falaises qui avancent ou reculent et modifient le paysage. L’effondrement des falaises, l’envasement des baies et le remaniement des plages de sable sont des manifestations naturelles dues à l’action de la marée, de la houle, des courants marins, du vent et du gel isolément ou globalement.

Cependant, les grands travaux portuaires, la construction d’ouvrages de protection contre la mer et l’édification de barrages sur les cours d’eau sont autant de modifications du milieu qui ont un impact direct sur les flux de sédiments et modifient les processus d’érosion. Une plage de sable peut reculer de plusieurs mètres lors d’une forte tempête. Une falaise de craie friable peut être sapée par les fortes marées et s’effondrer. A l’inverse, une côte basse granitique est stable et peu sensible à l’érosion. Les côtes évoluent différemment suivant leur nature. Les côtes sableuses sont les plus érodées. Remaniées sans cesse par les vagues et le vent, elles reculent sur plus de la moitié d’entre elles. Cela représente 1 150 km de perte, soit 16 % du littoral métropolitain et l’on constate, in fine, que deux tiers des côtes reculent en France.

On observe des évolutions diverses en ce qui concerne les côtes rocheuses. Les falaises de craie reculent toutes alors que les roches granitiques résistent aux assauts des vagues et des phénomènes météorologiques en mer. On peut dire que les trois quarts des côtes rocheuses sont stables, soit, au total, 2 130 km de côtes. Les côtes vaseuses – baies, estuaires, marais littoraux – sont en extension de 66 % sur leur surface, soit 370 km de côtes.

Il en ressort que les façades maritimes ne sont pas affectées par l’érosion côtière de manière uniforme. Cela dépend de la nature de leurs côtes, de l’orientation des courants et de l’action humaine plus particulièrement.

Les activités humaines perturbent les mouvements sédimentaires des côtes en déséquilibrant les flux de sédiments d’origine marine ou tellurique. Il s’agit de l’extraction de matériaux (sable, graviers ) des côtes ou bien de barrages sur les fleuves ou alors d’ouvrages sur le front de mer (construction des ports). En France, les zones portuaires et les digues fixent artificiellement les côtes et contrarient les courants de dérive marine et les flux de sédiments. Par ailleurs, de nombreux ouvrages de défense contre la mer – épis, brise-lames, enrochements – ont été construits depuis des décennies. Les ouvrages perpendiculaires aux côtes piègent les flux transversaux de sédiments, nuisent aux plages en aval et repoussent plus loin le problème. Les enrochements favorisent le creusement de la mer à leur pied et l’abaissement des plages en ces lieux. Les barrages édifiés sur les fleuves réduisent les apports de sédiments en les bloquant en amont de l’édifice. Pour ne citer que cet exemple, les apports alluviaux du Rhône ont été divisés par trois depuis la fin du XIXème siècle, du fait de la construction des barrages sur le fleuve (Genissiat, Donzère-Mondragon ), mais aussi de la fin du « petit âge glaciaire » et de la réduction  des surfaces agricoles.

 Aucun département du littoral n’est épargné par le recul des côtes. L’érosion est assez généralisée sur le littoral de la Manche et de la mer du nord. Le littoral est fortement soumis à l’érosion de la frontière belge aux côtes du Calvados. Les secteurs naturels épargnés sont les vasières de l’estuaire de la Seine, des baies de la Canche, de l’Authie et de la Somme. Le littoral du département de la Manche se démarque. Près de 45 % du littoral naturel y est en extension. Il s’agit des havres de l’Ouest cotentin (débouchés des fleuves côtiers) et de la baie des Veys. Les autres secteurs sont stables comme les falaises du Cap de la Hague ou bien érodés comme les dunes de l’Ouest cotentin.

Des côtes rocheuses stables et des plages érodées se juxtaposent sur les littoraux de Bretagne et de Loire-Atlantique. L’érosion est forte sur le littoral atlantique au sud de l’embouchure de la Loire. Seuls, les marais littoraux de la baie de Bourgneuf, le Marais Poitevin, le Bassin d’Arcachon et d’importantes portions du littoral landais sont épargnés. Des situations diverses s’observent sur le pourtour méditerranéen. Les principaux secteurs qui reculent sont les falaises de la Côte bleue à l’ouest de Marseille, les fins cordons sableux de la presqu’île de Giens et de nombreuses baies de la Côte d’Azur.                                                             

                                                                                                                     Paul Bée

 


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