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Il faut prévoir des modèles d'alimentation durables pour le présent et le futur :

 

   IL FAUT PREVOIR DES MODELES D’ALIMENTATION

  DURABLES POUR LE PRESENT ET SURTOUT POUR LE FUTUR .

 

      «  La contrainte énergétique va forcer tout le monde à s’adapter.

        On ne pourra  pas se  passer d’une réflexion sur notre surconsommation.

        On gaspille et on consomme trop. »

                                                                             Nicolas Bricas,   sociologue au CIRAD

 

          Nous sommes aujourd’hui sept milliards d’individus sur la planète : autant de bouches à nourrir. En 2050 nous serons neuf milliards. Dans ce contexte de  croissance démographique il faut d’ores et déjà prévoir de modifier et d’adapter les outils de production agricoles et énergétiques.

        Pour les français mais pas seulement l’alimentation est un aspect important de la qualité de la vie. Manger doit rester un plaisir quotidien obéissant à certaines règles : la diversité, la qualité, la structuration des repas, la convivialité, les horaires. Est-ce parce que nous sommes le premier producteur agricole de l’union européenne que ce modèle est un des moteurs les plus dynamiques de notre économie ? Christian Rémésy, chercheur et nutritionniste à l’institut national de la recherche agronomique ( INRA ) explique :

         « Nos habitudes alimentaires ont été bouleversées par l’ère industrielle : mécanisation, utilisation d’engrais et de pesticides, intensification des cultures etc..En cinquante ans nous sommes passés d’une alimentation issue de produits de campagne à une alimentation industrialisée, à base de produits transformés. Cette révolution nutritionnelle a montré ses limites tant écologiques que sanitaires. Il va falloir corriger tous les défauts du système actuel et nourrir l’humanité avec des ressources renouvelables et saines.»

            Faire les bons choix :

 Malgré des divergences d’un pays à l’autre une tendance globale s’est affirmée :

  -une surconsommation de produits transformés et d’origine animale conduisant à des excédents caloriques. N’oublions pas que l’homme est resté, dans sa physiologie, un « chasseur cueilleur », ce qui explique que la viande n’a jamais prédominé dans sa ration alimentaire. Par ailleurs nous ne sommes pas conçus sur le mode du carnivore même si nous sommes équipés ( canines) pour en manger. Or, dans nos pays développés, la production et la consommation de viande capte une part importante des terres cultivables. Il faut savoir que produire un kilogramme de protéines animales nécessite 12 à 15 kg de protéines végétales et plusieurs dizaines de litres d’eau pour les faire pousser. Aujourd’hui un tiers de notre « bol alimentaire » provient de produits d’origine animale, un modèle répondant de moins en moins à des critères de durabilité. De plus en plus les nutritionnistes nous recentrent vers une alimentation durable c'est-à-dire adaptée à nos besoins corporels réels. Elle est produite en préservant notre environnement et donc nos ressources naturelles. Toute la chaîne alimentaire est concernée : culture, production, conditionnement, transport, distribution, consommation et traitement des déchets.

 Nicolas Bricas, sociologue au centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement ( CIRAD ) explique : « les modèles alimentaires des pays industrialisés posent des problèmes de santé ( surpoids, obésité et maladies dites non transmissibles ) , des problèmes environnementaux ( pollution des nappes phréatiques, gaz à effet de serre, érosion de la biodiversité..) et des problèmes sociaux. En effet la planète produit largement plus que ce dont elle a besoin pour nous nourrir et, paradoxalement, de plus en plus de personnes n’ont pas accès à la nourriture : deux millions d’individus souffrent de la faim ou de carences alimentaires et un milliard d’obésité ».

 La durabilité passera par une modification de nos modes de transport et d’approvisionnement et surtout de nos pratiques alimentaires.

            Devenir plus frugal :

  Nous consommons en moyenne sur la planète l’équivalent de 2800 kilocalories ( Kcal ) par jour et par personne. ( La kilocalorie correspond à ce que nous avons coutume d’appeler la calorie en temps normal par abréviation ). C’est une « disponibilité alimentaire moyenne » calculée par l’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture ( food and agriculture organisation). Selon les experts nutritionnistes une ration alimentaire moyenne de 2500 Kcal est suffisante pour couvrir nos besoins ; dans les pays développés cette ration peut aller jusqu’à 4000 Kcal, ce qui est excessif. Indispensables à l’être humain ces apports protéiniques atteignent souvent des niveaux trop élevés.

« Nos besoins sont essentiellement d’origine végétale. Il serait facile de réduire de 15% notre consommation de produits animaux, ce qui aurait des effets considérables sur le plan écologique : moins d’obligation à intensifier l’agriculture et les élevages concentrationnaires d’animaux et plus de production de biomasse. Il faut se diriger vers un comportement néo-végétarien et une meilleure transformation des produits. Le bio et les échanges équitables : ils peuvent se faire tout simplement avec nos propres paysans. Il ont leur place dans cette façon de développer l’alimentation durable ». Proposition de Christian Remésy, chercheur et nutritionniste.

 Soixante sept pour cent des consommateurs français sont prêts à payer plus chers des produits respectueux de l’environnement et du bien-être animal.

            Le problème du gaspillage :

 Il a été évalué que plus d’un tiers de la production destinée à l’alimentation humaine est perdue. Chaque français gaspille chaque année sept kilos d’aliments emballés qui n’ont pas été consommés ou n’ont pu se conserver. Cette déperdition s’ajoute aux treize kilos de déchets ( par an et par personne également )  dus aux restes des repas et aux emballages qui représentent vingt pour cent du poids des déchets ménagers.

Nicolas Bricas conclue : « la contrainte énergétique va forcer tout le monde à s’adapter. On ne pourra pas se passer d’une réflexion sur notre surconsommation. On gaspille et on consomme trop. »

                                                                                                                      PAUL  BEE

       Références :

         -L’alimentation durable pour la santé de l’homme et de la planète.

                                                           Christian Remésy ,  éditions Odile Jacob, 2010

          -Pour une alimentation durable.   Réflexion stratégique dualine.

                        Catherine Esnouf, Marie Russel et Nicolas Bricas,   Editions Quae,  2011

 

   


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