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L' IMPLUVIUM : économie et gestion écologique de l'eau

L'ENQUETE 

             ECONOMIE ET GESTION ECOLOGIQUE

                                                DE L'EAU : L'IMPLUVIUM

 

Le mot « impluvium » vient du latin ; c’est à l’origine, un bassin construit à l’intérieur de la cour centrale (atrium ) des maisons romaines pour recueillir les eaux de pluie. 

Par extension, l’impluvium est aussi un bassin de recueil des eaux de pluie et de ruissellement. L’impluvium peut être naturel ou artificiellement créé par l’homme. Il peut être compris comme étant un bassin de stockage des eaux ou bien comme une large zone géographique correspondant au captage des eaux ruisselantes qui alimentent les nappes souterraines.

Aujourd’hui, l’impluvium est un système de captage et de stockage des eaux de pluie et de ruissellement pour les besoins humains. Les mairies, les départements, les conseils régionaux, de même que des industriels peuvent participer à son aménagement.  De larges zones géographiques alimentent des nappes souterraines, des lacs ou des sources. Des retenues ou barrages peuvent renforcer l’action naturelle du terrain.

Mis à part l’existence des sources, l’homme se trouve en général dans l’obligation de transporter l’eau en effectuant de gros travaux de canalisation ; les canaux d’irrigation peuvent remplir ce rôle.

Faire face aux pénuries d’eau actuelles et à venir est une gageure. Après être tombées dans l’oubli pendant des décennies, les techniques des Anciens pour collecter et conserver l’eau de pluie sont remises au goût du jour. Dans la région de Nîmes, où il tombe très peu d’eau de pluie, les sources sont rares et l’eau souterraine se trouve loin de la surface. Entre le 18ème et le début du 20ème siècle, les vignerons cultivateurs ont construit dans la garrigue des dizaines d’édifices en pierre sèche, dits capitelles dans le Gard. Quelques 650 de ces bâtiments ont été recensés autour de Nîmes, abris pour les animaux et l’homme, destinés aussi à récupérer l’eau de pluie, par l’orientation du ruissellement du toit ou du faîtage des murs vers une citerne. Sur le site de Font Aubarne, planté d’oliviers sur un hectare, des murs de soutènement et de clôture ainsi qu’une « capitelle-cuve »  datant du 18ème et 19ème siècle ont été restaurés sur trois ans dans le cadre d’entretien et de restauration du patrimoine urbain et rural par la Confrérie des bâtisseurs en pierre sèche et l’association du lieu  de sauvetage du patrimoine.

Les trois techniques anciennes de récupération de l’eau ont été utilisées, à savoir, la pose des pierres du toit selon une inclinaison inverse permettant d’orienter l’eau vers l’intérieur dans la citerne, la création d’une surface dallée en pente permettant de drainer l’eau dans une rigole qui la dirige vers le bassin de décantation avant d’être stockée dans l’impluvium artificiel et la récupération de l’eau de ruissellement des talus selon la pente naturelle de l’impluvium naturel cette fois-ci.

Les oliviers plantés dans cette garrigue nîmoise peuvent ainsi profiter d’une irrigation naturelle grâce à la réplication des techniques judicieuses de nos Anciens.   

Les canaux d’irrigation représentent un fantastique réseau hérité du passé.  Quand on parle de canaux d’irrigation, il faut bien comprendre qu’il s’agit de petits canaux étroits, d’un mètre de large approximativement, qui prennent leur source sur un site naturel et amènent l’eau là où il n’y en a pas. Les canaux étaient et sont importants dans les départements où ils existent car c’est une énergie offerte aux hommes pour faire tourner les moulins de l’industrie ou de l’agriculture et donner de la richesse aux villages. A présent, ils servent le plus souvent à irriguer les terres maraîchères ou fruitières.

Pour l’exemple, citons dans les Pyrénées Orientales, le canal d’Elne qui termine sa course dans la lagune de St Cyprien. Il était utilisé pour alimenter 7 moulins, tous du XIVème siècle et un de 1534, et un peu pour l’agriculture. A partir du XIXème siècle, il est à vocation agricole seule.  Historiquement, on a une trace de ce canal en 1184, où le seigneur d’Ortaffa accorde « à Dieu, à Ste Eulalie, à l’évêque, au clergé et à la communauté des habitants », rien moins que cela, la concession des eaux du Tech ( qu’il s’était approprié ? !). C’est un canal qui fut construit sur les vestiges d’un plus ancien du Xème siècle. Il mesure 17 kms de long. Gageons que nous soyons aussi ingénieux et tenaces que nos anciens…                                                                                                                                                                                                    J.B  

 


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