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Enseigner, éduquer

 

                                  ENSEIGNER ,   EDUQUER .

 

     Tout esprit sait qu’il doit s’entretenir dans la connaissance des choses de ce monde et que l’ignorance, état de non-culture, n’est pas soutenable. Nous avons, pour nous aider dans ce sens, une curiosité naturelle qui se  déploie aussitôt qu’on le lui permet et cela peut se faire peu ou prou tous les jours.

          Outre le fait qu’une injonction permanente de conscience nous accompagne et nous demande de gérer notre vie au mieux nous sommes enclins naturellement à nous intéresser au monde environnant parce que certainement nous pressentons que nos capacités de gestion peuvent s’y appliquer. Nous avons tous soif de connaissances et cela se traduit, par exemple, par l’acquisition  d’éléments d’information recueillis chez le voisin, chez le boulanger ou dans les journaux. Fort heureusement il existe des cursus plus étoffés pour bénéficier de savoirs utiles. Sur ce point nous sommes de grands enfants insatisfaits et probablement insatiables, et cela correspond bien à la conformation de notre cerveau, doté de capacités de mémoire gigantesques.

           Voila qui promet un bel avenir à tous les enseignants, éducateurs de profession, mais aussi à tous ceux qui amènent de l’information sous quelques formes que ce soient, et ce sont les journalistes, les écrivains, les penseurs, chacun dans leur catégorie, et les artistes qui eux aussi colportent des œuvres relevant d’un patrimoine culturel. Bien sûr le temps de l’école c'est-à-dire le temps de l’apprentissage finit un jour et l’on se doit ensuite à l’activité pour laquelle on s’est préparé, scindant ainsi notre vie en deux parties distinctes : l’apprentissage, et l’exécution de l’objet de l’apprentissage : la pratique d’un savoir-faire ou de plusieurs.

         Au-delà de la parfaite cohérence de ce système et de son bien-fondé il n’en reste pas moins que nous gardons tous la nostalgie des années passées sur les bancs des écoles où tout notre temps était consacré à l’acquisition en continu d’un nombre de données conséquent parce que pluridisciplinaire et formateur, ce qui comprend «  éclairant » mais aussi «  éveillant ».

         Voilà pourquoi nous aimons à nous replonger dans l’apprentissage quand cela est possible parce que, certainement, nous avons ce désir inavoué ou explicite d’être plus opérant et nous  savons que cela passe par « plus savant ».

         Et c’est certainement « vivre plus » que nous recherchons parce que le vivre et le savoir se mélange intimement pour plus d’efficacité et de maîtrise. Nous sommes tous en attente d’un surcroît d’information parce que nous sentons confusément qu’il nous manque ce qui nous conduirait à un «  devenir  meilleur » que nous appelons de nos vœux.

         L’éducateur ( l’enseignant ) doit considérer qu’il a devant lui des volontés désireuses d’engranger du nouveau, de l’inédit et donc aussi de l’inconnu. Il doit savoir capter leur attention pour transmettre dans les meilleures conditions un contenu fixé à l’avance mais qui doit être explicité voir développé si nécessaire. Il a pour mission, à travers la divulgation des connaissances d’élever la capacité des élèves à penser par eux-mêmes ; cela signifie leur apprendre à utiliser leurs ressources personnelles au plus haut niveau : c’est ainsi les rendre plus autonomes en leur permettant d’expérimenter des résultats issus de la confiance qui leur est faite quant à leurs capacités à intégrer un enseignement et à le mettre à profit.

         L’enseignant ( l’éducateur) mise en permanence sur ce qu’il sait  être la nature humaine et ses constituants. Il doit la connaître ( pour l’avoir découverte en lui )  et l’utiliser dans sa démarche éducative pour permettre  que les éléments de connaissance qu’il divulgue soient reçus au mieux par ses élèves. La formation  que reçoivent les étudiants a pour but, au-delà des matières abordées, de façonner leur personnalité dans tous ses développements et c’est leur apprendre à être eux-mêmes selon des voies qui méritent d’être approfondies, ceci pouvant être nommé « parachèvement ». Cependant il est clair que si l’on parle de perfectionnement au plan général il s’agit d’une œuvre de longue haleine .  ( Ne pas exclure la possibilité pour certains d’y accéder sur le court terme.) En dépit de cela la tâche qui consiste à former des têtes « bien pleines et bien faites » reste exaltante car elle consiste à promouvoir des individus au rang de citoyens c'est-à-dire en mesure de s’assumer - dans la liberté : capacité à se responsabiliser et à s’assumer dans ses choix, - dans l’égalité : capacité à considérer l’autre comme soi-même et à le respecter mais aussi obligation à se hisser au niveau des plus avancés, censés posséder mieux leur rôle, - dans la fraternité :  capacité à vouloir le bien pour autrui autant que pour soi.

         Eduquer, enseigner, voilà deux vocables qui indiquent des actions qui s’imbriquent l’une dans l’autre pour produire, plus particulièrement auprès des jeunes générations, de l’amélioration personnelle sur les plans professionnels et humains. Nous avons à faire lever la « pâte humaine » pour qu’elle atteigne sa pleine maturité, chose normale en soi puisqu’elle est faite pour ça. L’homme étant reconnu comme perfectible l’action de l’enseigner apparaît comme non seulement normale mais indispensable d’un simple point de vue logique mais aussi du point de vue d’une société qui veut se survivre à elle-même tout en progressant.

         Eduquer, enseigner c’est donner à l’autre des moyens pour comprendre, progresser, s’élever et donc s’intégrer au mieux au sein du groupe dont il fait partie. C’est un acte de générosité en même temps qu’un acte nécessaire car sans apports extérieurs aucune progression n’est envisageable. L’éducation, au-delà de l’aspect formatif qu’elle contient, c’est la « transmission du relais » qui permet que d’autres à leur tour puissent prendre leur place et puissent faire valoir leur compétence dans le cadre d’une continuité voulue. 

          Enseigner c’est la garantie de la perpétuation des savoirs certes, et cela est considérable, mais c’est aussi vouloir libérer l’autre de son état d’indéfinition et d’incomplétude en lui apportant une structure sur laquelle  il va pouvoir compter. Cela comprend, d’une manière sous-jacente, la mise en œuvre de notions telles que le respect, la dignité, la fraternité, l’ouverture d’esprit, l’objectivité, toutes composantes d’un humanisme à faire rayonner car synonyme d’équilibre pour tous.

                                                                                                                           Pat. J.

              


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