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PHYTOTHERAPIE ET HERBORISTERIE  : qu 'en est-il  ?

 

                        Phytothérapie   et   Herboristerie : 

                                                                  qu’en  est-il ? 

 Le mot phytothérapie provient de deux mots grecs qui signifient «  soigner avec les plantes ». Il s’agit d’une pratique millénaire basée sur un savoir empirique transmis au fil d’innombrables générations. Même si l’utilisation des plantes médicinales est encore aujourd’hui la forme de médecine la plus répandue à travers le monde, elle a connu un temps un rapide déclin en Occident à la fin du XIXème siècle avec l’avènement de la médecine scientifique et l’apparition des médicaments modernes. Cependant, depuis les années 1970, à cause des effets indésirables des médicaments de synthèse (aspirine, antibiotiques, cortisone), les gens se tournent à nouveau vers les plantes médicinales.  Aujourd’hui, la phytothérapie s’appuie sur cette sagesse traditionnelle et sur les découvertes de la médecine moderne. Le peu de normes qui régit ces domaines fait en sorte que la pratique et la formation sont encore très disparates.

Les herboristes s’occupent essentiellement de la préparation, du mélange et de la transformation (concentrés, huiles, élixirs, onguents…) des plantes et de leur culture, ce que font rarement les phytothérapeutes.

En 1312, sous le règne de Philippe le Bel, fut créée la profession d’herboriste, ce qui constitue une petite révolution, car il s’agit de la première reconnaissance officielle de l’utilisation des plantes pour soigner les maladies.

A partir de 1778, la faculté de médecine a commencé à délivrer un diplôme officiel d’herboriste.

En 1927, l’Ecole Nationale d’Herboristerie fut créée à Paris, rue du Temple.    

Le diplôme d’herboriste a été supprimé pendant le gouvernement de Vichy en 1941.  

La phytothérapie est exercée par du personnel du corps médical ( médecin, pharmacien, vétérinaire) après le passage d’un examen de spécialisation délivré par une Faculté de Médecine. En revanche, tout le monde peut suivre des formations concernant l’utilisation des plantes dans l’amélioration de la santé. C’est le diplôme de « Conseiller en Compléments Alimentaires ».

Ces deux formations ont le même contenu mais l’ordre des pharmaciens veille au grain et impose la distinction entre personnel médical et tous les autres.

Tous les médicaments, y compris les produits de phytothérapie, nécessitent une autorisation de commercialisation  avant leur mise en vente sur le marché européen. La législation européenne qualifie de médicaments traditionnels à base de plantes médicinales (MTBP) les produits qui ont été utilisés pendant au moins 30 ans, dont au moins 15 ans au sein de l’UE et qui sont destinés à être utilisés sans la surveillance d’un médecin, à l’exclusion des injections. Ces produits ont alors droit à l’ appellation de « médicaments ».

Michèle Rivasi, députée européenne, confirme les inquiétudes des citoyens européens : à l’issue des sept années transitoires échues le 30 avril 2011, 95 % des MTBP ont été refusés lors d’une procédure dite simplifiée. Cette procédure d’autorisation s’est révélée bien plus complexe et coûteuse ( 60 000 euros par produit présenté ) que ce que l’on pouvait attendre. Cela ne signifie pas que les plantes non autorisées médicalement parlant ne seront plus mises sur le marché, mais ne pouvant répondre aux critères de MTBP elles ne devront plus afficher d’indications thérapeutiques !!!

Ce sont donc les défenseurs des médecines traditionnelles mineures ( cévenol, créole, tibétain…) qui sont les plus touchés par la directive européenne, à moins de prouver avec diligence un passé d’utilisation conséquent, puisque la directive favorise l’hégémonie des trois cultures actuellement dominantes au niveau mondial : occidentale (officielle), chinoise et indienne (ayurvédique).

La recherche et le développement en phytothérapie sont fortement handicapés comparativement à l’industrie pharmaceutique. En effet, il est très difficile de financer des recherches qui doivent démontrer l’efficacité d’une plante sachant qu’on ne pourra jamais rentabiliser son investissement.   

Toutefois, le monde Internet a sérieusement modifié le paysage de la vente : il est toujours possible de se procurer une plante introuvable ici ou là. La décision européenne ne devrait donc pas modifier grand-chose dans ce contexte. Sous des différences de culture et d’enjeux économiques, l’Union Européenne s’enlise dans des prises de position sans issue où Médecine et Industrie de compléments alimentaires se déchirent alors que le  petit producteur est écarté du jeu économique et culturel.    

                                                                                                                             J.B


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