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Olympe de Gouges

 FRAGMENTS  D'HISTOIRE

                                                OLYMPE de GOUGES

                                                UNE FEMME MODERNE AVANT L’ HEURE

 

        « Une femme a le droit de monter à l’échafaud, elle doit avoir le

          droit également  de monter à la tribune »

 

                Auteure de romans et de théâtre, militante féministe, politicienne,            

                  humaniste,  cette provinciale était en avance sur son temps.

 

         Elle eut une vie hors du commun et défendit des causes qui triomphèrent deux siècles plus tard : égalité des hommes et des femmes, droit de vote pour tous, promotion d’une justice sociale, abolition de l’esclavage et de la peine de mort.

        Rien ne prédestinait cette jeune femme à devenir une héroïne à la fin tragique. Olympe de Gouges naît le 7 mai 1748. A dix sept ans elle s’appelle encore Marie Gouze, vit à Montauban ( Tarn et Garonne ) et parle l’occitan comme cela se faisait à l’époque dans cette région. En 1766 la mort accidentelle de son mari la laisse  seule avec son fils Pierre, nouveau-né. Elle fait ensuite une rencontre qui va transformer sa vie, en la personne de Jacques Biétrix de Rozières, un haut fonctionnaire. Marie modifie son prénom pour Olympe et elle troque aussi son nom pour « De Gouges ». Olympe de Gouges est née, et ce n’est plus la même femme. On est en 1773 et Paris s’offre à elle : elle va suivre Jacques Biétrix de Rozières, son fortuné amant et protecteur, devenu commissaire des vivres au ministère de la marine.

          Son premier roman à trente-six ans :

 Il l’installe dans un appartement près du Palais royal ; dans le premier arrondissement. Elle a vingt-six ans  et savoure sa nouvelle existence. Elle se partage entre boutiques, cafés et restaurants des galeries du palais royal, va au théâtre et à l’opéra. Elle ne pense pas encore à la politique. Par le biais de deux personnes, hommes de lettres, l’écrivain Louis Sébastien Mercier et le chevalier de Cubières, poète, elle est introduite dans de nombreux salons littéraires. Elle y rencontre des académiciens, des peintres, des comédiens.

 Sur les encouragements de Mercier, auteur du célèbre  « Tableau de Paris » elle se prend de passion pour l’écriture. En 1784, à trente-six ans, elle écrit son premier roman  et une pièce de théätre, « Zamore et Mirza » ou «  l’heureux naufrage » qui dénonce  l’esclavage des noirs et fait beaucoup parler d’elle. Dès lors elle devient, aux yeux de la société, une femme de lettres , engagée.

          Militante, engagée en faveur des plus faibles :

Entre 1774 et 1793 elle déménge une dizaine de fois dans Paris. En 1784 on la trouve rue de Condé ( 6ème arrondissement ). Elle est à deux pas du théâtre  Français ( actuel  théâtre de l’Odéon ) où elle tente en vain pendant plusieurs années de faire jouer sa pièce antiesclavagiste. Après cinq ans de conflit la Comédie française programme enfin «  Zamore et Mirza », le 28 décembre 1789, pour la retirer cinq jours plus tard, sous la pression du pouvoir politique. Cependant son engagement croît avec les années. Au même moment elle fait partie de la société des amis des noirs. L’encre de sa plume est  désormais politique. Par ses œuvres diverses, pièces de théâtre, pamphlets et projets de loi, elle prend constamment la défense des plus faibles.

          La cause des femmes :

Le vingt-six août 1789 le texte solennel de la « déclaration des droits de l’homme et du citoyen » est adopté mais les femmes semblent être les grandes oubliées de l’assemblée constituante masculine. Le quatorze septembre 1791 elle publie une « déclaration des droits de la femme et de la citoyenne » dans laquelle elle affirme que «  la femme naît et demeure égale à l’homme en droits » ( article 1er ) .

 Un siècle et demi plus tard, le vingt et un avril 1944, l’histoire lui donne raison en accordant aux femmes française le droit de vote.

          Condamnée à mort :

Installée 4 rue du buis ( 6è ) elle déménage, à l’été 1792, au 270 rue Saint Honoré, tout près de l’assemblée constituante. Proche de la mouvance girondine elle s’oppose aux « montagnards », à Robespierre et aux violences de la terreur. Le 19 juillet 1793 Olympe de Gouges signe son arrêt de mort en publiant par voie de d’affiches un texte de sa plume, «  les trois urnes ». Elle est arrêtée le vingt juillet et mise au secret à la prison de l’hôtel de ville . Elle est condamnée à mort pour ses écrits antirobespierristes.

 Trois mois plus tard elle est incarcérée à la conciergerie ( 1er arrdt. ) où Marie-Antoinette l’a précédée de peu. Olympe de Gouges est guillotinée place de la révolution le trois novembre 1793. Elle avait quarante cinq ans. La place de la révolution est aujourd’hui plus connue sous le nom de « place de la Concorde », située dans le huitième arrondissement. Comme prophétiquement elle écrivait, dans sa déclaration de 1791 : «  Une femme a  le droit de monter à l’échafaud, elle doit avoir également le droit de monter à la tribune ! »

         Le six mars 2004, la place Olympe de Gouges ( 3ème arrondissement ) a été inaugurée à Paris, tout près de la place de la république.

                                                                                                                                    PEJE

            A lire :    -   Ainsi soit Olympe de Gouges,  de Benoîte Groult,    

                                                                                                   éditions Grasset

                         -   Olympe de Gouges, roman graphique de  Catel et Bocquet,

                                                                                                   éditions Casterman

                         -   Marie-Olympe de Gouges, une humaniste à la fin du XVIIIème siècle,

                                                           de Olivier Blanc,                   éditions René Vienet

      

                         


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