ECOLOGIE
EN CHINE LA POLLUTION EMBRUME LES VILLES
La pollution atmosphérique dans les villes chinoises est devenue à ce point chronique et récurrente que les autorités prennent des mesures sans précédent pour tenter d’endiguer le problème.
Régulièrement Pékin sombre dans des épisodes de pollution jamais connus auparavant. Les concentrations en particules fines dans l’atmosphère ont atteint des niveaux trente fois supérieurs à ceux que l’organisation mondiale de la santé ( O M S ) estime sans risque et la situation ne semble pas s’améliorer. A la mi-janvier 2013 l’ambassade américaine a évalué l’indice de la qualité de l’air à 517, soit quarante fois le seuil préconisé par l’O M S . Cela a déclenché une augmentation brutale d’achats de purificateur d’air intérieur et de masques.
LA SUFFOCATION EST A L’ ORDRE DU JOUR :
Le souci de l’environnement n’est visiblement pas la priorité en Chine. Le développement économique passe avant toute autre considération. A Tianjin, près de Pékin, la ville est constamment en activité et les chantiers prolifèrent ; Clara, diplômée en environnement, observe : « Les gens sont inquiets mais il y a une omerta sur le sujet ». Elle estime cependant que si les autorités décident de changer les choses elles changeront, comme cela s’est produit lors des J.O. de Pékin en 2008 : « il n’y avait plus de voitures dans les rues ; les centrales à charbon avait été arrêtées ; le ciel n’avait pas été aussi bleu depuis longtemps ». Les autre villes ne sont pas épargnées. A Shangaï, la ville la plus peuplée du pays, le ciel n’est jamais vraiment bleu, même quand il fait beau ».
Nathalie, étudiante, explique : « on a toujours une sensation de suffocation ; après deux ans passés à Shangaï, je peux vous assurer que Paris, c’est la campagne ».
Wen Jiabao, premier ministre, a déclaré le 29 janvier 13 : « La pollution a affecté la santé et la vie quotidienne des gens ». C’est le moins qu’on puisse dire ! Continuons dans le suffocant : « ces derniers jours ont été difficiles : épais brouillard, vision limitée à cinquante ou cent mètres, air irrespirable ! » Les expatriés français vivant sur place sont unanimes : « les mesures annoncées par le gouvernement ne suffiront pas à régler le problème de la pollution chronique en Chine ! ».
Alban de l’Assault
Quelques chiffres :
Malgré que les conditions météo puissent favoriser l’apparition et la stagnation du smog
sur Pékin la pollution est un phénomène chronique dans les villes chinoises, pour deux
raisons principales :
1) Le trafic automobile s’est décuplé ces dernières années sans que les infrastructures
et la régulation ne suivent, ce qui donne des concentrations de voitures dans les villes
et des embouteillages. ( Cinq millions de véhicules à Pékin.)
2) La Chine tire plus de soixante dix pour cent de son énergie du charbon, ce qui en fait
le premier émetteur mondial de gaz à effet de serre.
Le premier ministre Wen Jiabao a déclaré : « nous devrions prendre des mesures
efficaces pour accélérer l’amélioration de l’organisation de notre industrie, encourager
les économies d’énergies et bâtir une civilisation écologique. » Dont acte !