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LE FUMIER BIO EST-IL SANS DANGER ?

 

                      LE FUMIER BIO EST-IL SANS DANGER ?

 

       La question est d’actualité : on soupçonne le fumier employé dans la filière Bio de favoriser le développement de micro-organismes pathogènes. Ce sont deux chercheurs du C N R S qui ont lancé la polémique suite aux décès provoqués au printemps 2011 par l’ingestion de graines germées infectées par une souche extrêmement virulente de la bactérie E.Coli.

       « Il ne fait pas de doute que le moindre usage de produits phytosanitaires et le recours à des fertilisants naturels comme le fumier augmentent sensiblement la probabilité de présence de mycotoxines dans les aliments ou d’infection par des agents microbiens », affirmaient-ils.

     On décèle dans cette assertion la volonté de mettre sur un même plan tous les fertilisants, autant le fumier Bio ou pas, que les produits phytosanitaires, chimiques ou pas. Ce passage est extrait d’une étude réalisée en 1966 par le C D C d’Atlanta, l’un des plus grands centres de contrôle de santé publique au monde et cette étude vise surtout les risques sanitaires liés à l’agriculture biologique. Mais il y a un problème : lorsqu’on recherche la dite étude on ne la trouve pas ce qui conduit à déduire qu’elle n’a jamais existé.

          - « Tous les micro-organismes ne sont pas mauvais, loin de là. »

                                                      Véronique Chable de l’INRA

     Non seulement ils ne sont pas mauvais mais ils sont indispensables à la bonne maturation d’un compost ou d’un fumier. Claude Aubert, ingénieur agronome et pionnier du Bio s’est penché sur cette vraie fausse étude : « cette fausse info vient d’un article du New-York Times écrit en 1996 par Denis Avery, bien connu pour ses liens avec l’industrie chimique. »

      Le C D C d’Atlanta ( l’un des plus grands centres de contrôle de santé publique au monde ) avait pourtant démenti avoir produit ce document et ce , dès 1999. L’information a cependant continué à se répandre sans qu’on ne puisse l’entraver.

      En règle générale aucune technique de fertilisation des sols n’est exempte de dangers. La culture Bio est visée parce qu’elle donne place à la vie en ne cherchant pas à la domestiquer ou à la transformer. Elle accompagne les processus naturels dans ce qu’ils ont de bénéfiques pour l’homme. Inversement l’apport d’engrais chimiques et l’usage de produits phytosanitaires ( pesticides* : insecticides, herbicides ) modifient notoirement l’alchimie naturelle en l’appauvrissant, ce qui est directement préjudiciable aux consommateurs car cela induit des carences au plan nutritionnel et occasionne l’ingestion des produits traitants, restés sus et dans les plantes, produits réputés pathogènes.

         ( Pathogène : susceptible d’être la cause d’une maladie. )

*Pesticide : adj. et n.m. Se dit d’un produit chimique destiné à lutter contre les parasites animaux et végétaux nuisibles aux cultures.

Pour Véronique Chable, de l’INRA à Rennes , la priorité doit être donnée à l’agriculture biologique :

« Les normes sanitaires actuelles répondent à un schéma de pensée très conventionnel consistant, en gros, à tuer tout ce qui bouge. Or tous les micro-organismes ne sont pas mauvais, loin de là. C’est justement  en permettant la croissance de micro-organismes commensaux*, qui régulent et équilibrent les plus néfastes, que l’agriculteur Bio sera en mesure, s’il y travaille bien, de rééquilibrer sa terre et l’écosystème qu’elle contient.»

On assiste aujourd’hui à une clarification sur ce que doit être et ne pas être notre alimentation, directement tributaire, en terme de qualité, de la façon dont elle est produite. Consécutivement aux informations qui sont divulguées sur ce sujet depuis de longues années les consciences s’éveillent sur les dangers de l’agroalimentaire industriel et de sa provenance, l’agriculture intensive dont le schéma directeur est de favoriser à outrance les volumes (rentabilité) au détriment de la qualité, issue du respect des cycles naturels.

Il en ressort que les surfaces agricoles cultivées en Bio sont en constante augmentation.

Sachant qu’on ne peut transgresser l’ordre des choses sans en payer le prix fort nous avons toutes les raisons d’encourager l’agriculture biologique pour qu’elle prenne le pas sur l’autre, dommageable à notre santé ainsi qu’à l’environnement.

 

                                                                                                                      Alban de l’Assault

 

Commensal, e, aux : nom. Du latin cum, avec, et mesa, table. Littéralement : personne qui mange à la même table qu’un autre.

Adjectif et nom. Biologie : se dit  d’une espèce animale qui vit au contact d’une autre en profitant des résidus de sa nourriture, mais sans la parasiter, telle que le crabe pinnothère qui vit dans les moules.

 

 


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